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REVUE

DB

CHAMPAGNE ET DE BRIE

Arcis-sar-Âabo. Imprimerie LâoN FUÉMONT.

REVUE

OB

CHAMPAGNE

ET

DE BRIE

HISTOIRE BIOGRAPHIE ARCHÉOLOGIE DOCUMENTS INÉDITS BIBLIOGRAPHIE

BEAUX-ARTS

TOME CINQUIÈME

DIX-HUITIÈME ANNÉE DEUXIÈME SERIE

ARCIS-SUR-AUBE

L60N FRÉMONT, IMPRIMEUR-ÉDITEUR, PLACB DR LA IIALLB

1893

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•KNKMAI. BOOKBINOIN* CO.

QUAUTV CONTROL MARK

RE V U E

DE

CHAMPAGNE ET DE BRIE

NOTICE HISTORIQUE

SUR

SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XVI

•«Ofr—

I

Si ToD jeUe uu coup cl'œil sur Tadmiiiislralion de TaucieDue monarchie française, on est surtout frappé du défaut d'unifor- mité qui existait autrefois dans Torganisation des provinces. Un grand nombre de pays étiàienl administrés directement par les agents du loi ; d'autres avaient coniiervé le privilège d*avoir des £lal9 provinciaux, c'est-à-dire des assemblées chargées de délibérer sur les impôl8, les travaux publics, la voirie, la milice, Tiustruction publique, en un mol sur toutes les affaires se trouvaient en Jeu les intérêts de la province. C'est au milieu du xiii® siècle que l'on avait vu apparaître dans le Midi les premières de ces assemblées. Dans tes Eiècles qui suivi- rent, la plupart des provinces françaises possédèrent cette pré- rogative ; mais avec Taccroissement du pouvoir central et réta- blissement de la monarchie absolue, un grand nombre do /^ay^ d'iiaii virent disparaître leur autonomie et furent convertis en payé tiUciiont.

A la fin du règne de Louis XIV, le régime des BMs n'étail plus appliqué que dans le Languedoc^ li^ Provence, la Bour« gogne, la Bretagne, le Béarn, \k Flandre, T Artois et le Cfitiq- '

-1 .•

6 KOTIOB HISTORIQUE SUR L'aSSBMBLIÎB PROVINGIALB

brésîs. Ces pays devaient, jusqu'à la RévolutioD, se maiotenir en possession de leurs libertés, mais non sans èlre exposés de la part du pouvoir central à de fréquents envahissements et à une opposition presque systématique.

Parmi les pays d'^Iectioùs $e trobvâit Ifi Champagne dont les Etats provinciaux étaient depuis longtemps disparus ; mais comme dans toutes les autres provinces, les populations cham- penoises avaient conservé le souvenir de leur ancienne indé- pendance et désiraient vivement le rétablisrsement des aniiques institutions.

Dès le XVI? siècle» les Etats généraux, réunis à Tours et à Blois, avaient réclamé, mais en vain, la transformation en pays d'états de toutes les provinces du royaume. Un siècle plus tard, Fénelou conçut à son tour un vaste plan, qui consistait aussi à établir des assemblées dans toutes les provinces frân-: çaises ; si Ton veut en croire Saint-Simon, le duc de Bourgogne avait donné hon assentiment et était entré complètement dans les vues de £on précepteur. Les événements ne permirent pas Texécution de ces projets, qui restèrent encore longtemps dans roubli.

En 1750, le marquis de Mirabeau, dans un Mémoire sur Us Etais provinciavx, reprit et développa les vues do Tarchevèque de Cambrai. Enfin, Turgot, en 177G, composa un grand pro- jet d'organisation qui devait partir de la commune pour arriver jusqu'à une espèce d'assemblée nationale consultative. Ce plan proposait rétablissement dans toute la France d'assemblées provinciales et paroissiales ; la chute du Ministère Turgot eni- pécha ce projet de se réaliser. Necker, devenu ministre, reprit' la même idée, et, cette fois, aboutit à un heureux résultat. Un premier essai (ut tenté en 1778 dans le Berry ^, suivi en 1779 d'un second essai dans la Haute- Guyenne*. Les assemblées créées dans ces pays donnèrent d'assez bons résultats, mais le roi hésita longtemps à prendre la même mesure pour lés autres provinces. Il s'y décida cependant, et, au mois de juin 1787, ir tendit un édit qui établissait dans tous les pays d'élections une organisation uniforme : « Les heureux effets, disait le 'roi dans cet édit, qu'ont produit les assemblées

1. L'Assemblée proviocitle du Berry, créée par arrôl du Conseil du 12 JuUlei 1S78, éiail composée de douze genUlshommet, douze membres du clergé et viogl-quaire membrea do Uers*étsU' BUe rendit de grt&épi sAr- vices dsD« sa province. Une det j»lus importanlee réformes duaf à ion Ini- tialiva Mt U toppresaioB de la coryée,

i Général'itii de itonUabân.

DR CHAMPAGNE 7

provinciales établies par forme d'essai dans les provinces de Berry et de Haute-Guyenne, ayant rempli les espérances que nous en avions conçues, nous avons jugé qu'il était temps d'étendre le même bienfait aux autres provinces de notre royaume ; nous avons été confirmé dans cette résolution par les délibérations unanimes des Notables qui, en nous faisant d'utiles observations sur la forme de cet établissement, nous ont supplié avec instance de ne pas différer à faire jouir tous nos sujets des avantages sans nombre qu'il doit produire. »

La première assemblée instituée en vertu de cet édit fut celle de Champagne. Le règlement pour cetle province est daté du

23 juin 1787. L'assemblée provinciale devait se composer de

24 membres nommés par le roi : six pour le clergé, six pour la noblesse et douze pour le tiers-état ; et ces 24 membres choisis directement par le roi en nommaient eux-mêmes 24 autres dans les mêmes proportions. L'assemblée ainsi composée était renou- velable par quart tous les ans, et il était pourvu au renouvelle- ment par ce qu'on appelait les assemblées d'élections ou iar~ roniissements. Il devait y avoir dans la province des assemblées de paroisses nommées directement par les habitants. Les assemblées de paroisses devaient elles-mêmes élire les assem- blées d'élections, et celles-ci étaient à leur tour chargées de choisir les membres des assemblées provinciales. La nomina- tion de ces dernières n'était donc réservée en partie au roi que pour la première année. Tel fut le système inauguré en 1787.

II

Les membres de l'assemblée provinciale de Champagne se réunirent pour la première fois au mois d'août 1787. Parmi les représentants de la noblesse et du clergé se trouvaient benu- coup de personnages remarquables, dont quelques-uns étaient même appelés à devenir illustres.

Le président de l'assemblée était de droit larchevèque-duc de Reims. C'était à cette époque Alexandre-Angélique de Tal- leyrand-Périgord : en 1736, il était devenu, après avoir fait ses études à SaintSulpice, aumônier du roi, puis abbé du Gard. Il avait succédé en 1777 à l'archevêque de Reims, M. de la Roche- Aymon, dont il avait été le coadjuleur *. Il était très aimé dans

1 . Alexandre- Angélique de Talleyrand-Périgord lût député aux Etats- Oénérauz en 1789. L'année suivante, il fut remplacé snr son siège archi-'

8 NOTICB HISTORIQUE SUR L*ASSEMBLÉB PROVINCIALB

soD diocèse, il fai-ail beaucoup de bien. Le siège de Reims lui donnait 60,000 livres de renie, et les produits de plusieurs abbayes, dont il était le titulaire, portaient ses revenus à plus de 200,000 livres.

Parmi les représentants du clergé se trouvaient trois autres prélats : Louis Mathias de Barrai, évèque de Troyes ; Anne- Antuine-Jules de Clermont-Tonnerre, évéque-comte de Châ- lons ; et César- Guillaume de la Luzerne, évèque de Langres.

Le premier, issu de la maison de Barrai en Dauphiné, était à Grenoble le 26 avril 1746. llémigrasous la Terreur et ne revint en France qu'en 1S02. A cette époque, il devint évèque de Meaux ; grâce à la protection de Timpératrice Joséphine, qui était sa parente, il fut promu en 1805 à Tarchevèché de Tours. Il devint sénateur l'année suivante et fut successivement aumônier de la|)rincesse Murât et de l'impératrice elle-même.

Le second, Anne -Antoine- Jules de Clermont-Tonuerre, était évèque de Cbâlons depuis 1782. Après avoir été membre de rassemblée provinciale de 1787, il devait, deux ans plus tard, devenir député aux Etats-Généraux et s'y faire remarquer comme Tun des plus ardents défenseurs du clergé. Emigré sous la Révolution, pair en 1814, archevêque de Toulouse (1820) et cardinal (1822), il mourut en 1830.

Le troisième prélat, César-Guillaume de la Luzerne*, était à Paris en 1738. Lui aussi devait être député aux Etats de 4789. 11 éinigra en 1791 .et devint plus tard| sous Louis XVIII, pair et ministre d*Etat.

Les autres représentants du clergé à rassemblée provin- ciale de Champagne étaient : Tabbé de Clairvaux*, Tabbé de Morimond^, Tabbé Bomlier, Tabbé de Maurous, Tabbé d'i4u- digné et Tabbé Oosselin.

^pifcopal par l'arcbevdqae cootlilulioooel Nioottt Dlot. Rn 1803, il /ut appelé par Louis XVJIt à Millau, et devint eu 1808 ton grand- aumôoiar. Pair de France en 1814, cardinal el archevdque de Paris en 1817, il mourut en 1821.

1 . Ce dernier n'eat cilë que pour mémoire, car il n'assista pas aux aéanood do' TassemblCe provinciale.

. 2. L'abbaye de Clairvaux (Aube) était une dei plus ricbes de Frauce. Bile avait été fondée par saint Bernard en 1115 ) aujourd'hui, l'ancienne abbaye a reçu une affectation bien différente de sa destination primitive. Elle est devenue une pri}0n centrale et renferme plus de deux mille con- dimnés.

3. L'abbaye de Morimond, dana le Bassigny, Tune des quitre filles do l'or- dre def Citeaux, avait été fondée en 1 109 par Olderic d' Aigremont, seif neur de Choisenl, et par ta femme, Adftline.

DB CBAMPAQNfi ^

Pour compléler l'énuméralioa des dépuiés du clergé à ras- semblée provinciale, il resle à ciler le dgiq de deux person- nages dont Tuii principalemenl s*esl acquis par la suile une grande célébrilé. Ces deux personnages sont Tabbô de Moniet^ guioH'Fezensac et l'abbé de Périgori.

François-Xavier-Marc -Antoine à^ Montesquiou-Fezensac était en 17b7 aucbàleau de Marsan. Il fut député aux Etals- Généraux et refusa de se réunir au tiers tant qu'il n'en eut pas reçu Tordre du roi. 11 prit une part active aux discussions ecclésiastiques. Emigré en 1 79 1 , il revint en France au 9 tber« midor et fut un des agents de Louis XVIII en France. Ce fut lui qui remit à Napoléon I*^'* de la pari de Louis XVIII la lettre cslui-ci réclamait sa couronne. En 1814, il fit partie du gouveruennent provisoire ; il fut sous la Heslauration ministre de rintéiîeur, puis ministre d'Etat, pair de France, membre de TAcadémie française et de l'Académie des Inscriptions.

Enfin, le membre de l'assemblée provinciale de Champagne, qui était appelé aux plus hautes destinées politiques, était Tabbé de Périgord. Il était à cette époque encore obscur, et, malgré son âge', il n'était qu'abbé de Saint-Denis ' : « Rien, I dit M. Léonce de La vergue, dans son bel ouvrage^, n'annon- çait la future grandeur de ce personnage équivoque et mécon- « tent, fait prêtre malgré lui, froidement spirituel, novateur « harJi, railleur hautain, paradoxal, ambitieux profond et prêt c à tout. » Charles-Maurice de Talleyrand- Périgord dont M. de Lavergne trace un portrait si sévère, devait être quelques années plus tard le prince de Bénévent. II était le fils aîné du comte Charles-Daniel de Talleyrand-Pérîgord et d'Alexandrine de Damas. C'était le neveu de Tarchevôque de Reims, président de rassemblée provinciale. Sa biographie est trop connue pour qu'il soit nécessaire de la reproduire ici^.

Les représentants de la noblesse étaient un \\%xx moins bril- lants, mais on y remarquait cependant l'élite de la noblesse ôhampenoise. C'étaient : le marquis d'L'cquevilly, seigneur de Grandpré, le marquis d'Ambly, le baron de la Micho- diëre, comte d'Hauteville, conseiller d'Etat ordinaire et con- seiller d'honneur au Parlement, -> le comte deSaint-Belin, sei-

1. Il avait alors 34 ana.

2. Diocèse de Reims.

3. c Les assemblées proviociales, sous le règne de Louis XVI », par M. Léonce de Lavergne.

4 . Ses mémoires, comme on le sait, ont été publiés dernièrement.

I

10 NOTICE HISTORIQUE SUR L*ASSEMBL1ÎB PROVINCIALE

gneur de Blézy, le commandeur de Dampierre, seigneur de Dampierre, le comle de Coigny, seigneur de Mareuil en Brie, le marquis de Mesgrigny \ comle deBriel, de Savoie- Villeberliu, vicomte de Troyes, baron de Poussey, le prési- dent Le Rebours, seigneur de Saint-Mard, président au Parle- ment,^ lemarquis de Thuisy, seigneur de Saint- Souplel, baron deChallerange, le baron de Coucy , seigneur de Poilcourl, le comte de Choiseul, seigneur d'Aillecourt*, le marquis de Saint-Cbamans, marquis de Montaiguillon, seigneur de Ville- nauxe»

Les représentants du (iers-étal à l'assemblée provinciale de Champagne étaient les suivants :

10 Députés dbs villes. MM. de Souyn^ maréchal des camps et armées du roi, maire de Reims, Huez^ doyen du bailliage el siège présidial, maire de Troyes, Roger, maire de Relhel, de Ballidari^ chevalier, procureur du roi au siège de Vilry, de BtrUy chevalier, seigneur de Maffrecourt, maire de Châlons, Baudot de Ville, ancien maire de Langres, de Brienne *, maréchal de camps, maire de Bar-sur-Aube, Florion^ admodiateur à Sain le-Ménehould, Leblanc, seigneur de Neuville, Perrin des Isles, avocat et échevin à Joinville,

Brvley de la Bruniêre, conseiller au bailliage de Sézanne.

Députés des campagnes. MM. de Crancé*, écuyer, seigneur de Balham-sur-Aisne, Fromageot, négociant à Troyes, Sohier, écuyer, seigneur de Berlize et d'Inaumonl,

Martin^ seigneur d'Ecriennes, près Vilry, Turpin, écuyer, seigneur de Besnoyers, Rivol, ancien maire de Langres,

.1 . Voir « Essai d'Hisloire de la famille de Meçgrigny t , par M. Boiile Socarl (Annuaire de TAube, 1864).

2. Le comte de Choiseul d'Aillccourt, les marquis d'Âmbly et de Mes- E^B^Ji ®^ ^0 grand nombre d'salrrs, furent députés, deux ans plus tard, aui Btat8>Généraux.

,3. Albanaae-Louis-Marie de Loméiiic, comte de Brienne, était le frère du célèbre ministre de Louis XVL II fit partie pendant quelque temps de l'assemblée provinciale de Champagne, mais il devint ministre de la guerre et (ut remplacé à l'assemblée par son fils. Il mourut sur récbafaud le 10 mai 1794, ftgé de 64 ans.

4. Bdouard-Louis-Âlexis Dubois do Crancé, a Charleville en 1747, était lieutenant des maréchaux de France au moment de la Hévolulion. Blu 4 l'Assemblée nationale il fut l'adversaire violent des Girondins. 11 présida la Convention et fut membre du Conseil des Cinq-Cents. A diverses reprises, il fut chargé d'expéditions militaires et devint ministre de la guerre en 1799. Disgracié aa 18 brumaire, il mourut à Rethel le 29 juin 1814. On a de loi an certain nombre d*écritf politiques.

DB GHAMPAGNB 11

Ùallie^ prévôt de la Ferlé, Sergent, seigneur du Belay, maître particulier des eaux et forêts de Vitry et Châlons, Qualresous de Parctelaine, d'Epernay, Collot^ bailli de ChâteauvillaiD, Roger^ cotaire, échevin de la ville de Hézanue. Les deux procureurs syndics étaient MM. Levesque de Pouilly, seigneur d*Arcis-le-Ponsart, et Roze^ avocat au Par- lement. Le secrétaire-greffier était M. de ht Paix.

L'assemblée se réunit pour la première fois le 4 août 1787. Son premier soin fut de se compléter pnr l'Election, car^ comme il a été dit plus baul, les premiers membres, nommés directe- ment par le roi, devaient, pour la première fois seulement, élire leurs collègues. Ainsi composée, l'assemblée devait nommer la Commission chargée de la représenter dans Tintervalle des sessions. Ce bureau permanent, chargé de l'administration et de l'exécution des décisions de l'assemblée provinciale, portait le nom de commission intermédiaire. Elle se composait d'un membre du clergé, un membre de la noblesse et deux membres du tiers-état. Ce furent pour le clergé, l'abbé d'Andîgné ; pour la noblesse, le baron de Coucy ; et pour le tiers, MM. Turpin et de Crancé.

1^ commission intermédiaire de Champagne fut de suite chargée par rassemblée provinciale de faire :

1* Le dénombrement de la populatiou, la statistique des maladies, incendies, calamités, qui affligeaieut chaque année la province^

2** Le tableau de la propriété foncière, de sa répartition, des diverses branches de cultuie et le dénombrement des bes* tiaux.

3<> D'étudier la voirie de la province et enfln de rechercher les améliorations à apporter au sort de la population par une plus juste répartition des impôts et des chargcb publiques, et par l'institution d'établi'^sements de bienfaisance, d*ateliers de charité, etc.

Dans la çéance du 8 août, l'aseemblée provinciale fit le compte des frais qu'elle occasionnerait. On discuta la question de savoir si les membres de rassemblée recevraient un traite- ment, mais contrairement à ce qui avait lieu dans d'autres provinces, et dans un but d'économie, il fut décidé que les syndics et les membres de la commission intermédiaire rece- vraient seuls une indemnité*. Après tous ces préliminaires,

i Frais de Vauemblée prùvHtdaU :

12 NOTICE HTSTORTQUB SUR L ASSEMBLÉE PBOVINCIALE

rassemblée provinciale se sépara. S^ session préparatoire éUU terminée.

III

Dans le couranl du mois d*oclobre 1787, rarchevèque de Reims reçut du roi la lellre suivante rinvilant à convoquer rassemblée provinciale :

c Mon cousin, mon intention étant que rassemblée provin- ciale de la généralité de Champagne se tienne à Cbàlons le 1 7 novembre, Je vous fais cette lettre pour vous dire que vous vous trouviez ledit jour 17 novembre, en ladite ville de Cbà- lons, à, l'effet de présider ladite assemblée, que vous avertissiez tous ou chacun des membres qui doivent composer ladite assemblée et s y trouver ledit jour. Sur ce, je prie Dieu qu'il Togs ail, mon cousin, en sa sainte et digne garde.. Ecrit à Ver- sailles, le 18 octobre 1787. Signé : Louis.— Contresigné: Baron de Breteuil.

Après avoir reçu celte lettre, Alexandre-Angélique de Tal- leyrand-Périgord, s'empressa de convoquer les députés pour la(latc fixée et le 17 novembre, eut lieu l'ouverture solennelle de la sessiom, en présence des commissaires du roi, MM. Rouillé d'Orfeuil père' et fils. Des discours furent prononcés par l'archevêque et l'intendant. Le lendemain eut lieu .'a mess^ du Saint-Ebprit. Ce ne fut donc que le 19 novembre que ras- semblée provinciale commença ses travaux. Elle se divit^a à cet effet en quatre bureaux.

1. Le bureau des fonds et de la comptabilité qui eut pour président l'évèque de Troyes.

Deai fyndicB à 4,000 Tr 8.000 Tr.

Lear iodemnilé de logement, 600 Tr 1.^0

Quatre membres de la oommiteioa intermédiaire à 1,200 fr. 4.800

GrelBcr, 1,500 1.500

Traitement de la personne choisie pour suivre les aiTdircs à

l>aHs I.IOO

Concierge \ .\ 800

Fraia de buieau 3.C00

Principal commif 2.400

Quatre commis (traitements et gratificaliona] 6.0OO

Bipéditicnnaire s 400

Total 28.800

- 1. Pour le céiémonial, voir les procès- ver bàui dés séances, deux voIm- iLOf, Châlons, Seneuzo, 1788.

S. M. Rouillé d'Orfeuil était alors inltodiat de Ghsmpagts.'

DK CHAMPAGNB 13

2. Le bureau des imposiiious présidé par Tévôque de Chà- Ions.

3. Le bureau des travaux publics présidé par le comle de Coigny.

4. Le bureau du bien public présidé par le marquis d'£cque- villy ».

Les membres de rassemblée furent répartis en nombre égal entre le» quatre bureaux. Après la formation des bureaux, plu- sieurs séances furent consacrées' à la lecture du rapport que la commission intermédiaire avait élé chargée de composer.Ge rap- port ne saurai! être mieux résumé que par les propres paroles que lui consacre M. Léonce de Lavergne dans son ouvrage sur les Assemblées provinciales : « Le rapport de la commission intermédiaire de Champagne, dit Téminent auteur, contenait une véritable statistique agricole de la province, il en résultait que l'étendue totale était de 4,000,000 d*arpents de 51 ares et que le produit brut pouvait ètne évalué en tout à 60,000,000, ou 30 fr. par hectare. Les vignes couvraient 100,000 arpents, ou environ 10,000 hectares de moins qu*aujourd*bui. D*im- menses quaiîlilés de terres incultes ne donnaient aucun pro*^ duii. Le nombre des chevaux était de 120,000 ; celui des bêles à laine de 720^000 ; encore Tbiver rigoureux de 1784 et le manque de fourrage en 1785 avaient-ils réduit ce dernier nom^ bre de près d'un tiers. Aujourd'hui les quatre départements champenois possèdent 2 millions démoulons, 400,000 bêtes à cornet 200,0(K) chevaux, el la valeur moyenne de ces divers ani- maux s'est encore plus accrue que la quantité. Un mémoire sou- mis à rassemblée par un de ses membres, M. Leblanc, traitait de Tétat des troupeaux et des moyens de les améliorer ; lauteur avait visité plus de 200 troupeaux sans en trouver un seul uni- forme ; À c6té de moutons valant un louis, il y en avait qui ne valaient pas 4 livres. Ce n*élait évidemment pas à la nature du soi qu'il fallait attribuer ces inégalités, mais au peu de soin des cultivateurs. La commission intermédiaire avait recueilli des renseignements non moins précis^ sur les manufactures : c Nous pouvons, disait le rapport, vous présenter la ville de Reims oomme soutenant depuis plus de mille années une des

1. Etant absent, le marquis d'Bcquevilly fut suppléé par le comle de CboisenU ï. Procès* verbaux, téancoa des 19 et 20 novembro t787.

3. Li xappori de U CoBamifai— iaieriaéduûre avait élé rédigé par IL LevMqm da PouiUj.

14 NOTICE HISTORIQUE SUB L'aSSBMBLÉE PROVINCIALE

manufaclures les plus inléressanles du royaume par le nombre et la diversilé des élofTes qui s'y fabriquent. En ne jetant les yeux que sur la quantité fabriquée dans le courant de Fatinée dernière, on trouve 95,000 pièces d'une valeur exactement calculée de 11 millions de livres dont la moitié peut être con- sidérée comme le prix de la main-d*œuvre. Ces étoffes passent en Espagne, Portugal, Italie, dans le Levant, et y soutiennent la concurrence avec celles des Anglais. On emploie pour les faire un quart de laine d'Espagne, les trois autres quarts sont tirés du royaume. Trente mille personnes, tant dans Reims que dins la campagne qui Tenvironne, sont occupées à ce travail. Suivaient des détails du même genre sur les fabriques de Troyes, de Relhel, de Chàlons, de Suippes, d'Arcis-sur-Aube, sur la coutellerie de Laugres, les armes à feu de Cbarleville* TentrepAt des fers de b'aint-Dizier. Le reste du rapport entrait dans de grands détails sur Tétat des routes. La Champagne avait alors 375 lieues de 2,000 toises ou 1,500 kilomètres de routes terminées ; elle en a aujourd'hui 8,000. La question des corvées ayant été définitivement réglée par le roi, il ne s'agis- sait plus que de bien employer le fonds de l'impôt établi en échangea »

Après avoir ainsi passé en revue la population, la natalité, le mode de culture des terres, la moyenne des récoltes, le chiffre des troupeaux et l'assiette de l'impôt, le rapport de la commission intermédiaire exposait les réformes qu'il semblait urgent d'opérer ; les impôts surtout, plus lourds à cette épo- que en Champagne que dans toute autre province, attiraient son attention : « Il faut, disait le rapport, émouvoir le cœur du roi pour obtenir des soulagements en faveur d'une province qui gémit sous le poids d'un fardeau disproportionné à ses forces. » Les différents modes d'assiette et de recouvrement de l'impôt donnaient lieu à de justes plaintes. Des réformes avaient été apportées récemment, mais la commission intermédiaire en demandait de nouvelles : c Peut-être pourrait-on, disait-elle, établir quelques distinctions en faveur de l'artisan ou du ma- nouvrier, père de famille chargé d'enfants en bas âge. Nous voyons, en effet, que dans la généralité de Paris, ceux qui ont 6 enfants ne paient que la moitié de l'impôt et que ceux qui en ont 10 en sont entièrement exempts S jouissent de la remise

1 . Léonce de Lavergoe. « Les assemblées provinciales, i Dans le même sujet consulter Tintéressant ouTrsge du vicomta de Luçay.

2. La loi de finances pour Tannée 1890 ayait pHs une ssge mesure dans le même ordre d'idée. Elle exemptait de l'impôt mobilier les père et mère

DK CHAMPAGNE 15

de la moilié de leur capilaliou el de TexemplioD personnelle de la corvée, exemption à laquelle on pourrait substituer au- jourd'hui, celle de la contribution qui en tient lieu. »

Le rapport de la commission intermédiaire était donc en même temps qu'une statistique un véritable plan de réforme.

Presque toutes les séances du 21 au 29 novembre furent consacrées aux travaux des différents bureaux siégeant sépa- rément. L'assemblée se réunissait tantôt à 10 heures du matin, tantôt à 10 heures du soir, souvent mémo la réunion avait lieu le malin et le soir. Le l'"' décembre, on s'aperçut de Finsuffi- sance des fonds de la province pour subvenir aux frais de rassemblée provinciale* et des assemblées d'élection.

La dépense tolale avait été évaluée à 169,420 livres, mais lorsqu'on en vînt à l'exécution, on s'aperçut que ces évalua- tions optimistes étaient bien loin de la vérité. La différence entre les prévisions et la réalité était de 118,000 livres. L'as- semblée, malgré ce déficit de 118,000 livres, résolut do ne réduire ni les traitements ni le nombre des membres appointés de l'assemblée provinciale et des assemblées secondaires. Il fallait donc trouver de nouvelles ressources. Dans la séance du 2 décembre, le bureau de comptabilité fit son rapport sur les mesures à prendre pour se procurer des fonds. A la suite de ce rapport, il fut décidé que l'assemblée t supplierait très humblement Sa Majesté » de vouloir bien lui accorder la fa- veur d'un abonnement aux vingtièmes' ; et rassemblée con- sentait en revanche une augmentation de 200,000 livres audelà du produit actuel des vingtièmes ^

Ce point une fois réglé, rassemblée se consacra à toutes les questions soumises à sa compétence. Voici du reste le résumé chronologique de ses travaux :

6 Décembre. Instruction sur différents objets d'économie rurale.

7 Décembre. -— Rapport sur la répartition de la capitation de la noblesse. Rapport sur les manufactures de la province.

de 7 enfanlB. Malheureusemeal, par auile de quelques difficultés rencoa- trées dans Texécution, celte disposition a disparu dans les lois de finances des deux dernières années.

1 . Voir plus haut le détail des dépenses prérues pour l'assemblée proTin^* claie.

2. Sous réserve des droits et immunités du clergé et de l'Ordre de Malte.

3. Procès-verbaux. '- Séance du 5 décembre.

16 NOTICE HISTORIQUE SUR l'aSSEMBLÉE PBOYINCIALB

10 Décembre. Rapport sur les haras (plan de réforme de radmioislralion des haras).

1 1 Décembre. Rapport sur les travaux des roules V L'as- semblée entre à ce sujet daus tout le détail de radjudicalion des matériaux et de la main-d'œuvre '.

12 Décembre. Témoignage de satisfaction de l'assemblée à l'ingénieur. L'assemblée s'occupe de réparations à effectuer à un pont sur la Marnée

13 Décembre. Rapport sur le règlement.

14 Décembre. Réunion des bureaux séparément.

15 Décembre. Discussion sur l'abonnement des ving- tièmes ; rapport sur les pépinières ; rapport sur la taille.

16 Décembre. Suppression des inspecteurs de taille. Le dép^t de mendicité est confié à l'assemblée. Plan pour la réorganisation de la navigation (écluses). Rapport sur les mœurs et l'instruction publique. Sur la proposition de l'archevêque, on nomme un agent pour suivre les affaires de l'assemblée à Paris, chez le ministre : l'abbé Bourlier est chargé do ces fonctions. Relativement à différents mémoires adressés à l'as* semblée par des assemblées d'élections ou par des particuliers, il esl décidé que les mémoires anonjrmes ne seront pas reçus ei, « si quelques auteurs ne veulent pas être nommés, ni signer leurs mémoires, ils seronl tenus de les faire parvenir à une personne connue qui les signera et en sera garante, t

Le 17 Décembre, à 6 heures du soir, eul lieu la séance de clôture, en présence des commissaires du roi, MM. Rouillé

f . c L'ioipôl plus accablant pour les peuples, dit le rapport, en poi- loht de la corvée, le plus conlraire aux priocipes d'humanité de tout gou- vernemeot sage, est proscrit à jamais. La justice de Louis XVI prononcé ; •D Joar plut par et plus serein a lui sur la France entière, ai la proTince de Champague plus qu'aucune autre a des acUons de grâce infinies k rendre à notre auguste uMnarque pour Tabolilion de la corvée. »

2. Voir le plan de voirie qui se trouve au complet dans le recueil des proote-yeibanx de TAssemblée (Ch&lons, Seneuze, 1787).

3. Dans la même séance fut lu un rapport sur les travaux de charité. L'Assemblée décida qee les fonds de charité destinés i secourir lee peuvres scrrifaieBl en même temps i payer lee treveux dee roatee ; et, pour arriver i ce but, le moyen était bien simple : Les travaux dee routée deraient être effectuée per lee pauvree validée qui dfmandereient des seooufs. C'est ce qui ressort d'une instruction générale sur le régime des ateliers de charitéi instruction ainsi conçue : Art. L Les fonds de chariié étant destinés à occu- per les pauvres qui, dans la ssison rigoureuse, ne trouvent point à travail- ler, seront employés ainsi qu'ils l'ont été Jusqu'ici, soit à ouvrir des chemins neufs, ioil à réparer les communications vicinalef.

DE GHAMPAGMI ^ 17

d*Orfeuil. M. Rouillé père Ci un discours des plus élogieux, il ne ménageait la modeslie, ni du Président, ni des mem- bres de TAssemblée : Messieurs, dit-il, le moment de votre séparation est arrivé ; il est temps de mettre fin à vos séances et d'assigner des bornes à votre zèle. Vous venez, Messieurs, de le couronner d'une manière éclatante, en obtenant pour cette province l'abonnement de ses Vingtièmes ; c*est à votre persévérance qu'elle sera redevable de cetle faveur ; mais elle doit les plus vives actions de grâces au prélat vertueux qui vous préside et qui, par l'ascendant que lui donne sur les esprits les qualités éminentes de son cœur, a préparé cet heu- reux événement. Nous ne pouvons aussi, Messieurs, que vous adresser nos justes félicitations et partager avec vous la Joie que doit vous inspirer ce premier succès. Mais vous avez porté plus loin vos vues bienfaisantes. Pénétrés, comme vous devez l'être, de Timporlance de vos obligations, voub avez désiré de les connaître dans le plus grand détail afin de les mieux rem - plir.

En conséquence, tous les dépôts de l'administration vous ont été ouverts et vous y avez puisé les instructions et la lu- mière que vous cherchez. . . Vous vous èles également rendus certains de la nature, de Tessence et de la quotité des imposi- tions que paie cette province, de ce qui en rentre net dans les coffires du roi . .

Vos regards se sont portés sur toutes les parties de l'ad- ministration et, si le temps et les circonstances ne vous ont point encore permis de vous arrêter à un plan fixe et déterminé, du moins vous avez posé les bases qui sont comme autant de pierres d'attente qui déposeront en faveur de votre zèle et de la sagesse de vos résolutions. Qu'il est beau, Messieurs, après avoir ainsi travaillé au bonheur de vos concitoyens, d'aller Toutt livrer aux douceurs du repos. Vous porterez avec vous ce tfli^timent intérieur du bien que vous avez fait, et loin de vous vouer à une inaction, qui tournerait au détriment de la chose publique, vous vous reposerez sur voire commission ititermédiaire du soin de suppléer et d'achever, sous votre surveillance, ce que vous avez si bien commencé. »

Ensuite, dit le procès-verbal de la séance de clôture, Mes* sieurs les députés se sont séparés en se dounant des témoigna- ges réciproques d'estime, de confiance et d attachement > '.

1. Proeè8-T«rb«t da 17 déMmbre.

16 NOTICE HISTORIQUI SUA L*AS6BllB(.éB PROVINCIALE

L*assemblée provinciale de Champagne ne devait plus se réunir ; mais sa commission intermédiaire continua cependatit à siéger jusqu'à la Révolution. L'établissement des assemblées provinciales eu 1787 fut pour la France une véritable révolu- tion pacifique ; ce fut le bouleversement complet de l'adoiinis- tratiôD antérieure. Quelques historiens ont jugé sévèrôment cette institution nouvelle ^ ; mais elle était en réalité excellente. Il nous a paru intéressant de connaître sur ce sujet l'avis du prince de Talleyrand ; car cet illustre homme d*Etât fit partie', comme nous l'avons vu, de l'assemblée provinciale de Chan- pagne', alors qu'il prêtait encore que l'abbé de Périgord. Quoique, dans ses Mémoireé» il parle à plusieurs reprises des assemblées provinciales, nulle part il ne dit qu'il fut membre de l'assemblée qui nous occupe. C'est dans sa correspondance que nous trouvons son opinion sur ce point. Il écrivait le 4 avril 1787 à son ami CboiseuUGouffier, ambassadeur à Gons- tantinople, en prenant la défense des projets de Galonné :

Des assemblas provinciales, et plus de privilèges, c'est la c source de tous les biens. Il n^y a rien qui ne puisse être fait

par les administrations provinciales, et il n'y a pas de chan- « gement heureux qui puisse être fait sans elles. Mon ami, le

peuple sera enfin compté pour quelque choses t

Gomme on le voit, le futur diplomate était un partisan décidé des administrations provinciales. Mais, si quelque chose, mieux encore que l'opinion de Talleyrand, peut démontrer l'excel- lence de cette institution, c'est qu'elle a survécu aux révolu- tions et qu'on retrouve encore aujourd'hui eu France et dans presque louies les contrées de l'Europe^ une organisation pro-* vinciale analogue. Notre conseil général^ avec un autre nom; n'est- il pas une assemblée provinciale et notre eommiêtioH dépariemênlale diCiuelle ne peut-elle pas se comparer, presque dans tous ses points, à la commission intermédiaire qui était chargée en 1767 de l'administration du pays dans l'intervalle des assemt)lées provinciAles ?

4. Voir Tocquetille. c L'aDiieQ régime et ta iiéfolution i.

2. U éUiil nerabre^n iMireau de* impôU.

3. Corresp. de Talleyrand.

4. Bn Italie, Belgique, Allemagne, Bapay, Ànglttarr*, Suèdt, Hit- aie, etc., on trouve dea organisations provincialea comparables.

DB CHÂMPAQNB 19

Aussi, iQ^Ipré 1^8 4ifQçullé8 qi^i S3 produisireptau début et qui auraient disparu si la Révolution n'était venue tout bou* leverser, Tinstitution de^ assemblées provinciales dans les pays d'élections en 1787^ doit être considérée comme Tune des plus belles réformes du règne de Louis XYI.

Jacques Réqnibb.

Cbflteau de la Oianviaièic, 9 aeplMnbre 1893.

HISTOIRE ET CARTULAIRE*

DU PRIEURÉ DE

NOTRE-DAME & SAINTE-MARGUERITE

DE LA PRESLE

DEUXIÈME PARTIE CARTULAIRE <

AOUT 1209

« TiUres du Prieuré de Notre Dame de la Presle proche Ecry, diocèse de Reims, collationnez aux originaux a la réquisition de très révérende dame Claude Gabriel de Ravenelle de Sablon^ niersy titulaire dudit Prieuré 1684 traduits la pluspart du latin en françois par J. G. pr,

« Je Raoul de Escry et Foulque ma femme savoir faisons a tous que, du consentemenl des héritiers de moy Raoul, nous avons donné en aumonne a la maison qui se fonde de nouveau dans un lieu qu'on appelle La Presle, pour Je salut de nos âmes, le lieu dans lequel cette même maison est construite, LXX jour- naux de terre situées dans les lieux qui se nomment La Presle au Pomerol, Moymont, Sacimont et en la Yoye des Tranlians, et XXVP muids de vin annuellement a (Jrselle et a perpétuité, et notre saulsois d'Ermimeche, pour en jouyr librement, en paix et en repos par la maison et a perpétuité.

De plus nous avons légué a la même maison a perpétuité LU septiers de bled a percevoir sur nos moulins d*Escry et d'Aguillecourt tous les ans ; tellement que ladite maison ne sera tenu de rien fournir pour la réparation et réfection desdits mou-

* Voir page. 413, tome IV de la Revue de Champagne*

1. ArcbiTet naiionalos, LL 1019, ïïï*i« relié eo maroquin roage«

2. Le tezie latin porte XX.

D8 NOTRB-DAMI BT SAIMTB-HABOUSRITB 21

lins. Et s'il arrive que quelqu'un desdits moulins vienne a se dé- truire ou a manquer de quelque manière que ce soit, le bled susdit sera perçu dans son entier par la même maison sur le moulin qui restera. Or ladite maison commencera de recevoir le bled susdit tous les ans a la fête de Saint Rémi, chef d'octobre, en sorte que dès a presens elle recevra tout le bled qui nous appartient dans lesdits susdits moulins, jusqu'À ce qu'elle ait la quantité entière du bled susdit. S'il arrive que lesdits moulins se donnent a ceas, ladite maison recevra la susdite quantité de bled avant qu'il soit rien payé dudit cens à nous ou à nos suc- cesseurs.

Item nous avons accordé a la susdite maison toutes les ai* sanees de toutes nos terres et particulièrement d'Escry tant dans les pasquis ou pâturages qu'autres lieux, et la puissance d'ac« quérir tout ce que ladite maison pourra acquérir dans noti*e propre terre ou dans les féodales.

Afin donc que ces choses que nous avons faites du consen- tement des héritiers de moi Raoul demeurent inébranlables et ratifiées, nous les avons fait fortifier par le témoignage du pré-« sent écrit et par le sceau de nos armes.

Fait l'an de gr&ce mccix, au mois d'Août ^ »

1 . Ego Radulfas de Ecreio et Fàlca uxor mee, notam fecimus univerais quod, de aMentu heredum {$ic) mei Badalfi, domui bospitali qae de novo fundalar io looo qui dicitur Pratella, pro remédie animaram nottraram, eoDceseimoa in elemotiiiam looum in quo domaa fundala est, septuaginta Joroalia terre, eita ia locia que dicualur Pratella, AuPouierol, Mojmool, SacimoDt, et en la voie des Tranliaus; et Tiginti modios tIdî annualim, apad Ursellum, in perp^luum. et salicetum noslrum Bn mimccbe, libéré, qmetè, et paoificè, ab eadem domo perpétue possidends.

Pretereà eoneessimus eidem domui iœperpetuum quinquaginta duos sexta* nos bladii, in molendinis noslris de Ecreio et de Aguillicurte, singuUs annis pereipiendoe. Ità quod eadem domus in reparatione Tel refactiooe (iic) mo* lindinoram nichil ponere tenebilar; et fiallquod molendinorum predictorom destmi, vel aliquo allô modo deficare cootigerit, bladum preaoriptum. oum omni integritate, in reaiduia remanentibui, ab eadem domo percipietur.

Domua Tero Jàm dicta bladum aepediotum, ainguUs anois, ineipiet reci- père, ad faatum beati Remigii. in capile octobrii, ità quod ex tuno totum recipiet bladum, quod ad noa spécial, io Jàm dlctis molendinis, doneo près- criptam summam bladii ex inlegro babuerit. Si autem conligerit predicta molendina ad trecensum dari, memorata domus dictam summam bladii re- dpiety anteqaàm nobis Tel successoribus nostria de trecensu aliquid peraol- Tatur. Pretereà eoneessimus etiam eidem domui omnes sssantiaa toiins terre nosire, et predpue de Ecreio, tam in pascuis quam in aliis, et poleatatam adquirendi quicquid dicta domus in propria terra noslrs, vel infeodis nostris poterit adquirere. Ut i^^ilur bec à nobis, de assensu beredum {sic) jnei Ra- dnlfi, facta, inconcussa permsneant, et rata, ea preaentia acripti tesiimonio et sigillonim nostroram patrocinio fecimus roborari. Actum anno graiie ircc»fx*, menae augusto. {Areh» de la Côt^dPOr^ Prieuré de la Prétle, MoUifaê, Uëêiê 250.) Y. la pièce n* 94 ci-dessous.

a RtSfOmft «T CARTULAtRie M PtVÊitmt

JUIN I«12

I Alberic par la grÀce de Dieu archevêque de Reims à tous Adè- le» chrétiens qui ces présentes lettres verront» salut au Seigneur.

Sachent tous que notre bien aimée fille en JésusrChrist noble femme Mathilde de Yillers ayant fondé de ses biens propres eartaine maison proche Escry, en un lieu qu'on appelle La Pre$le^ elle a voulu que cette maison soit dédiée au culte divin ; et, étant inspirée de Dieu, qu'il y ait un couvent de religieuses, tellement qu'elles fussent sujettes à Téglise de Molesme et qu'elles obser- visent Tordre de ce lieu, et la règle et les coutumes de Juillj *.

Noble homme, Gérard, seigneur d'Escry, patron ou protec- teur de ce lieu a aussi confirmé ce don, accordant libéralement a Téglise de Molesme ce lieu avec ses dépendances en tant qu'il luy appartenoit.

Gomme donc le devoir de notre charge nous invite a exciter et promouvoir les vœux pieux des bonnes âmes, particulière- ment dans les choses qui ne s'éloignent pas de la raison, obtem- pérant aux dévotes prières de la dame noble Mathilde, nous lui avons accordé ce qu'elle réqueroit si humblement, assujettissant, en tant qu'il nous appartient, ledit bien à l'église de Molesme et confirmant librement le fait ainsi qu'il est écrit ci-devant.

Eu égard donc tant à la pauvreté qu'à la nouveauté dudit lieu, nous le quittons, à perpétuité, du consentement de l'église de Reims, et par un motif de piété, de tout ce qu'il doit ou pour- rait devoir cy-apres à nous ou a nos successeurs, s'il leur doit quelque chose.

Or, pour une plus grande sûreté et prévoyance, consacrant ledit lieu au culte divin, nous le confirmons à l'église de Mo- lesme et aux moniales qui serviront Dieu dans ledit lieu de La Presle, avec tout ce qui leur appartient à présent et ce qu'elles pourront acquérir à l'avenir par de justes moyens et par le soin et protection dudit seigneur.

Quiconque donc voudra contrevenir témérairement à cette no- tre confirmation, nous le lions de sentence d'anatheme, voulant qu'il ne se puisse relever jusqucs à ce que par une satisfaction raisonnable il se soit amendé de sa faute.

Et afin que toutes les choses susdites demeurent fermes et stables, nous avons apposé à ladite page notre cachet et celui de l'église de Reims.

Fait en l'an du Seigneur Hccin, au mois de Juin » *.

1. Pour July,

t, V. la laxta Utin dans la GtMia Chr., t.X» inUr. Eûul. Rêmins., f. 57- 58 «t aux Arck. de to COie-d^Or. H. 250 ; V. ausaî iaa pièeea a«* !l et 81 ci-dettous.

Dfl KOTRB-DAMI tT SAINTK-VARaUBSITB 23

3

DÉCEMBRE !218

c Je Blanche, comtesse de Troyes palatine, fais savoir à tous qui ces présentes lettres verront que la discorde naissant entre mes bien aimées la prieure et couvent de La Presle, dune part, et mes bien aimés et fidèles Orrlc et G. fils de defTunte Ermen- garde de Tours-sur-mame, d'autre part, sur certain leg que ladite Ermengarde avait fait à 1 cglisc de La Presle, ils se sont enfin accordés en ma présence en la manière qui sensuit :

C'est assavoir que pour le leg susdit lesdits frères Orrlc et G. ont assigné à Téglise de La Presle X septiers de blé, mesure de Chalons dans la part quiis ont aux dîmes de Buxy, dans laquelle part des dimes ladite église avait déjà de revenu annuel XX sep- tiers de blé, a la même mesure, du don de la comtesse tante du côt^ la mère desdits Orric et G„ ainsi qu'il est plus ample- ment contenu dans la carte de Marie-de-bonne-mein, jadis com- tesse de Champagne, prouvenante dici que j*ai vue et oui.

Or les X septiers de blé susdits qui appartiennent à Téglise de La Presle, à cause de Taumône de ladite Ermengarde seront te- nus par ladite comtesse et sa nièce aujourd'hui religieuses de La Presle, tant qu^elles vivront ; et après leur décès, ils demeure- ront à réglise de La Presle à pei^petuité.

Ont accordé encore en ma présence et se sont obligés lesdits frères de ne rien lever de leur dime jusqua ce que l'église de La Presle ait perçu devant eux lesdits XXX septiers de blé ; et si la part de leur dite dime de Buxy ne suffisait pas pour payer lesdits XXX septiers, le surplus se prendroit sur leur dime de Chappes.

Comme donc ladite dime relevé de mon Ocf, j'ai accordé, loué, et fortifié du sceau de mes armes tant la première que la der- nière aumône aumône, comme elle marquée cy-dessus.

Et moi aussi, Comte de Champagne et de Brie, palatin, ai consenti, loué et approuvé du sceau de mes armes ladite pre- mière et dernière aumône ainsi qu'il est écrit ci-devant.

Fait l'an du Seigneur ncriviii, au mois de Décembre. »

4

FÉVRIER 1222

« Guillaume, par la grÀce de Dieu» archevêque de Reims, légat du siège apostolique, k tous ceux qui ces lettres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant nous Gérard de Escry, chevalier, lequel a reconnu avoir donné en aumône, pour le sa- lut de son àme et de sa femme Catherine, défunte, et de leurs héritiers, aux religieuses de La Presle-les- Escry, pour faire an- nuellement les anniversaires desdits Gérard et de sa femme, XL sols monnaie de Reims, sur le vinage de NeufchÂtel, à percevoir

24 ïBiBTOnrB BT.CÀBTULAJR8 DU PBIXUBli

annuellement k la fête de Saint Renii sur les vendanges, et IX journaux de terre, savoir m situés à la porte desdites religieuses et les autres YI à une colline au-dessus.

Nous avons jugé à propos de confirmer par ces présentes let- tres ces donations et aumônes à la réquisition du susdit Gérard.

En témoignage de quoi nous avons scellé de notre sceau la présente, sauf pourtant le droit d'autrui.

Fait Tan du Verbe incarné mccxxu, au mois de Février, et donné par la main de Hugues notre chancelier (et scellé enfin d*un icel en lacq de soie rouge) ^.

FÉVRIER K2S

c Je Gérard de Escry, chevalier, fais savoir à tous présents et à venir qui ces présenter lettres verront que Catherine, mon épouse, qui décéda dernièrement selon le bon vouloir de Dieu, a légué par sa dernière volonté, pour le salut de son dme et pour lui faire tous les ans un anniversaire, aux religieuses de La Presle-les-Escry il lui a plu d'élire sa sépulture chré> tienne, XL sous, monnaie de Reims, sur le vlnage de NeufcbÀ- tel, provenant de la part de ladite Catherine, à percevoir annuel- lement à la fête de St Rémi sur les vendanges.

Pour moi j'ai pareillement légué ausdites religieuses, pour le salut de mon àme et de madite femme, pour faire tous les ans nos anniversaires et (ceux) de mes héritiers, III journaux de terre labourable situés présentement à la porte desdites religieuses, en sorte pourtant que dans cette terre il soit planté une vigne à Tusage desdites religieuses ; et YI journaux de terre labourable que je veux pareillement et entends demeurer en nature de terre

I. QuillelmuB. Dei gratià, Rementii archiapiscopuB, Apostolico Sedit legitus, omnibus ad quos litlare iste parveoarinl, ia Domino aalatam. No- ▼arit univerfitas vastra qnod Garardus da Bcraio, milaa, ia noatrà pratan- lia conatilulus, recof^oovit sa dedissa in alemosynam, pro ramadio anima f u al uxoris aua Katbarine, nuper defnncla, al heradum auorum, moniali- Aus da Pralellajuxta Ecreium, pro anniveraariia ipsorum Oarardi atuxoria ajua annuatim fadendia, quadraginta aolidoa Bamanaia moneta, ad wiigna- gium da Novo Castro, annuaUm, ad faatam aanoii Ramigii, in vindamiii, pcrcipiandos, al novem Jornalia tarre, tria vidalical ad poriam aarumdam monialiom, al alla sax ad collem da supar. Nos aulam donationem hqjua modi al alamoainam, ad palilionem supradicla Girardi par prasaalea litterat, dnximua confirmandam. In cujus rai taslimonium prasantam carlulam, aalro laman Jore aliano, aigilU noslri muoimioa facimua roborari. Aclum Varbi inearnati m^c* Yicaaimo aacundo, menée febraarii, dalum par manam Hugo- nia camararii noalri.

(àrck» de la Cùte^-d'ùr, priaura de La Presle^ Moiesme, U. 950). V. ]m pièoaa ■•• 6, 17, «8, 30 al 40.

S5

labourable, sis sur la colline au dessus vis à vis la maison des- dites religieuses.

Or je promets de bonne foy et m'oblige à ce, par les présentes, que, quand nos enfants seront en &ge légitime, je leur ferai approuver et louer oes legs tant desdits XL sous que de la tene susdite.

En témoignage et confirmation de quoi, et afin que ledit leg demeure ratifié et InébranlaMe, j'ai fait apposer le sceau de mes armes au présent.

Fait Tan du Seigneur Mccixn, au mois de février, t (ef ieelU en laeq de $oie verte d'un $eel de cire au wUlieu duquel est empreint un ceeur, et à Ventour $ont écrite ces mots : « Sigillvm Gbkardi db

ESCBBIO. »)*.

6

MAI lSf3

c Maître Bon, oflQcial du seigneur Hugues de Bourgogne, archi- diacre de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant moi dans la cour de mon seigneur, messire Gui de Escry, chevalier, marqué de la Croix, lequel voulant aller en pèlerinage à Jérusalem a légué en aumône a Téglise et aux religieuses de La Presle-les-Escry, pour le remède ou salut de son Àme et de ses prédécesseurs, III muids de froment, a percevoir annuellement après son décès sur les revenus d'une terre labourable, et du droit de chariage qu'a ledit Guy & Bechincourt, proche Fraillicourt, et ce pour faire un anniversaire par chacun an pour ledit chevalier ; adjoutant de plus que la prieure de La Presle donnera annuellement à Berthe, religieuse de La Presle, sœur dudit chevalier, I muid de ladite quantité de froment pour la vestir tant qu'elle vivra.

Fait en l'an du Seigneur Mccxim, au mois de mai. > V

I. V. les pièces q*« 4, 17, 18 30 et 46.

S. Magister Boons, officialis domi&i Hugonis borgundi, Remeofis archi- diaooni, omnibat présentes litterss inspecturis, in Domino salatem. Noverint aniversi.qnod dominus Guidode B(e)reio, miles, crace signalus Jerosotimam peregrè profectoras, in caria domini mei» in presentii meà consUtutos, lega- Tit in elemosinam, ecclesie et monialibus de Pratellà, Juxtà Bcreinm, qfo remadio anime sue et anlecessorum suorum, très modios frumenti, post de- cessam suam, annuatim ad proventus terre arablUs et carraoagii, qaod babat idem Qoido, apud Bechinoartem, Juxtà FrailUcurtem, percipiendoa. Hoc éUàm adjecto quod prioriasa da Pratellà Berta moniali da PrataUft, aorori ejuadem miUtis, unnm modium de dicta sammà frumenti, ad Testiandam aam, quamdiù Tixarit, concedet annuatim. Actam anoo Domini millasimo docantesimo vicaaimo tertio, mense maii.

(ire*, de la Côte^Or, prieuré de La PreeUt Moleeme, H. SSO.)

26 HtSTOIRft KT CAtmjLAIRB DU PRrsURi

JUILLET .1224

. - . .

Mailre Bon, officiai de tnessire Hugues de Bourgogne archi* diaore de Reims, à touf ceux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut prèsens en personne, en la oour de mondit seigneur, dame Gillette de Montcornet, veuve de roessire Gui de RadulBcourt, laquelle a donné et Icguô, a perpétuité^ en aumône à 1-ôglise des religieuses de La Presle X septiers deCro- ment a la mesure des revenus qu'elle avait À Yillers-devattt-le- Thour, à prendre annuellement sur la terre que tenaient» Odon le Clerc et Girard son Trère. Or Gérard. Jéhelot et Vuiet enfants de ladite dame Giletle ont loué pleinement et approuve en ma présence ladite concession et aumône ; et raessire Raoul de Vil- 1ers, chevalier, duquel on disait que lesdits revenus étaient tenus a consenti en ma présence ladite donation et a quitté pleine- ment et nuement tout le droit qu*il y avait à cause du iief et pour tout autre cause.

Deiplus, le môme seigneur Raoul de Yillers chevalier, a légué et accordéf à perpétuité, en aumône, & la même église de La Poésie lY septiers de froment de ses revenus de Yillers à perce- voir annuellement sur la terre que tient la famille d'Helvide la- Sorde.

En témoignage de quoi j'ai fait mettre aux présentes lettres le sceau de la cour de mondit seigneur.

Fait l'an du Seigneur mccxxiv, au mois de Juillet* » (eticêllé). »

*

JUILLET 1224

« Monsieur le Prieur ou premier chanoine * et Jean de Bert officiai' de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut au seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant nous dame Elisa- beth * de Quarnay laquelle a reconnu avoir donné en aumône à réglise de Yillers- do vant-le-Thour pour le luminaire de ladite église, pour le salut de son àme et de ses parents, I septier de froment À la mesure de Neufchàtel, à prendre, à perpétuité sur

â. V, les pièces S et 5t.

2. Brrtur de ireduoUou, pour «c mtUre Prieur i (un des cbanoioee ofli- cians de Reims eu xui* s., et dont le Dom est souvent répété dans les pièeee de ee temps.

3. Pour ofûciauz. - '

4. Voir la pièee n* t9 ob celte deae eet bonsiée hûheUe.

DB HOtRK-DÀMS BT âAINTB-IIAItdUBRtTR S7

la terre que Adam, fllt de Hauvide et de Ponohart, tient de ladite dame, et sur quiconque tiendra ladite terre.

A reconnu également ladite dame avoir légué à Tèglise des religieuses de I.a Presle-lcs-Escry I septier de froment à ladite mesure pour le luminaire de ladite église à prendre sur ladite terre en la manière susdite.

Fait Tan du Seigneur mccxxiv, au mois de Juillet le mercredi avant la fête de Sainte Marie Madeleine. »

JUILLET 1224

Gilles de Rumfgny, officiai de messirc Hugues de Sarquex, archidiacre de Téglise de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.

Sachent tous que fut présent par devant moi messire Guil- laume de Von *, chevalier, lequel a reconnu devoir à l'église de La Presle, proche Escry, 1 muid de froment à la mesure de Sc- muy, annuellement, à prendre, à perpétuité, dans le terrage du même lieu, à la fête de St Rémi, chef d'octobre, tellemeni que s'il y manquait quelque chose dudit muid, pour chaque année dans le terme susdit, ledit Guillaume serait tenu de suppléer la même quantité avec d'autre froment.

Ledit chevalier est obligé de commencer le paiement dudit revenu vers la fête de S. Rémi chef d'Octobre prochain venant.

En témoignage de quoi j'ai fait mettre le sceau de la cour de mondlt seigneur sur la présente page.

Fait l'an du Seigneur mccxxiv, au mois de Juillet.

10

MAI 1224

« Je Milon, seigneur de Sissonne, fais savoir à tous tant pré- sents qu'avenir que Bauldoin, chevalier, seigneur de Sompy, défunt, a légué, de mon consentement et de ma femme Agathe, sa sœur, pour le salut de son ame, aux religieuses de La Presle, II muids de vin blanc qu'il a assignés de mon consentement et de Agathe, ma femme, ausdites religieuses sur le vînage que ledit Baudoin avait en la ville de Sompy.

Nous louons et approuvons, moi Milon et Agathe, ma femme, ledit leg, promettant que nous paierons à perpétuité auxditei religieuses lesdits II muids de vin, tous les ans, sur les ven- danges.

En témoignage de ce, je Milon ai mis le sceau de mes armes aux présentes.

1. Lt Coll. de Champ., t. XXI, p. I6S, à'it Bibl. nutioo.. dit Voutl.

28 msTOiui R gàbtulairb du priburé

Fait Tan dii Seigneur mgcxxiv» au mois de Mai. » '.

11

JUILLET im

« Je Affelix, dame de Ceris *, fais savoir à tous qui verront la présente page que, du consentement et volonté de mes enfans, savoir Guiot et Isabelle, j*ai donné aux dames de La Presle, pour le salut de Tàme de leur père, messire Gui de Ciris, jadis mon mari, pour leur vêtement, un muid de froment à la mesure de Château, à percevoir à perpétuité, chacun an, au jour et fête de S. Rémi, chef d'octobre, sur le trécens des chevaux de Nan- tbeuil, tellement que s'il arrivait par quelque accident que les- dits trécens ne sufiQsent pas pour payer ledit muid de froment, il serait perçu dans mon grenier à Nantheuil sur mon labou- rage.

En témoignage de quoi j'ai apposé le cachet de mes armes en la présente page.

Fait l'an de ilncarnation de N. Seigneur mgcxxiv, au mois de Juillet (e< ieellé) » K

42

DÉCEMBRE 1247

Je Jehans cuens de Soissons fas a savoir a tous ciax qui ces lettres verront que je ay entendut de bones gens creables que madame Hauvy, la femme* mon signor Girard de Acony qui fit*, laissad en sa darriere volente, en asmosne, as dames de la Praeie a tos jors, a moy * de forment quelle avoit a Villers de rente chalcon an, quon tenoit de moy en feet et homage..

Et si est a savoir que misire Guy de Moyenne ville chevallier, frère celle Hauvy qui hoir(a) estoitde sa terre, par devant moi et

1. Ego llilo, dominas de Sitsonoià, ootum facio tàm presentibuf quam ftttaris, quod Btldoioas, milai domiDus de Soupi, defaoctas, de asseniu meo el uxorii mee Agathes, sororis lue, pro remédie anime sue, monialibai de Pratellà, daos modioa albi vioi legavit ; de quibua aaaigoavit, de aaaenaa meo el Agathea uxoris mee, dictas monialea ad vioagia que idem Baldoinaa io Yîlla Soapi habebat. Hoc autem legatum ego Milo el Agatbea uxor mea laudamua et approbamas, promiUentes quod dictoa duos modioa Tici, aing^- lit annia io Yindemiis, dictis monialibua in perpetuom peraolvemua. In cajua rei teatimoniam et memoriam ego Milo présentes lilteraa aigilli mri muni- mine robora?i« Actam anno Domini m*oc* viceaimo quarto, menae Maio.

{Arck. de te CoU'd^Or, Prieuré de La Preêle, MoUtme, H. 250.)

t. Aalis, dame de Ceriay (Bibl nat., Coll. de Champ., t. XXI, p. 162).

3. V. la pièoe 92.

4. V. à la pièce 84 celle dame est dite c $mur i el non femme.

5. Pour c /îa ».

6. Ub m«id.

DB NOTRS^DAMB BT SAlMTB-MARaUBBITB 29

I

par devant mes homes, otroya et agréa telle ausmosne cum sa seor devant dite avoit faite as dames devant nommées.

Et je le ausmosne devant ditte louai et otroié et agreœiai, . . . et en autel ponit (?) comme la dame devanf ditte lavoit fatte as dames devant nommées comme sires qui tient de mainbour.

Et por ce que ce soit chose ferme et estable a tos jors je aj mis mon seel a ces présentes lettres.

Ce fait lan notre Signor mil du cens et quarante et sept, le moys de Décembre, le Lundj après la fe^te saincte Lucie*. »

13

JANVIER ItSS

c A tous ceux qui ces présentes lettres verront messires Raoul de Saint- Quentin et Ponchard de Reims salut au Seigneur.

Nous vous faisons savoir à tous que comme Tabbé et couvent de Sept-Fontaines, de Tordre de Prémontré, diocëée de Reims, de Tautorité apostolique, mettaient en procès par devant mes- sire des Fosses et ses juges la prieure et religieuses de La Presle- les-Escry sur certain revenu annuel d'environ XX septiers de froment, à la mesure de Neufchàtel, situés proche VlUers-devant- le-Thour ; et que lesdits abbé et couvent disoient que ladite église de La Presle percevoit injustement ledit revenu qui était a l'église de Sept-Fontaines, et le retenoit, en ce que, sans le consentement dudit abbé et de son couvent, aussi bien que de son diocésain, ladite église de La Presle, levait et possedoit le revenu susdit. Enfin ledit abbé et couvent de Sept-Fontaines, d'une part, et Téglise de La Presle, d'autre, ont compromis en nos mains sur ces disputes, promettant de part et d'autre, sur peine de vol, d'observer et de tenir inviolablement tout ce qu'il nous plairait de dire et d'ordonner.

Nous, en avis sur ce, par notre dictum et sentence avons absous ladite église de La Presle, à perpétuité, de la demande desdits abbé et couvent de Sept-Fontaines sur ladite dispute d'environ XX septiers de froment

Nous avons prononcé et ordonné que lesdits abbé et couvent obtiendroient de bonne foi de Monseigneur de Reims, de louer et confirmer ces accord et ordonnance, et que l'abbé de Prémon- tré donneroit son consentement à la susdite composition et ordonnance.

A cette fin, lesdits abbé et couvent, suivant notre dictum et sentence, doivent donner à l'église de La Presle leurs lettres patentes sur ce, À savoir qu'ils ratifieront et confirmeront notre dit accord et ordonnance, tellement que la teneur de cette notre

i. V. U pièce n* 45.

fiompositioa et 3^at8nce, soit inséréa mot pour mot (id^ltmaot dans lesdita« tour dites lôures.

Or Téglifo do I4SL Presle, par aotre dictum et sentenco, 4oit domiep ^x susdit* abbé et couvent de Sept-Fontaipes, pour ledit ftocord et compositiop, X livres parisis, la moitié 4 Toctav^ prochaine de la Purificatiou de la Sainte Vierge, et l'autre moitié à la mi-carètne prochain.

Ka témoip de ces choses, nou9 aYQP9 fait mettre i^otr^ sceau au3( pré$ente9« Fait Tan du Seigneur mgcxxvhi, au mois de Janvier. »

i4

JANVIER 1228

« J., ftbbé de ^ept-Fontaines et tout couvent dudit lieu, Ordre de Prémontré, diocèse de Reims, à tous ceux qui ces lettres verront, salut au Seigneur.

Sact^nt tous que comnoe, de Tautorité apostolique, nous tirions de eausfi la prieure et les religieuses de La Presle-les-Fscry par devant U, ()es Fosses et autres juges du diocèse de Laon sur certain revenu annuel d*environ XX septi^rs de froment 4 ia pasnre de Neufebâtel, situé proche Yitlers-devant-le-ThQur ; enfin, spr ladite querele, d'un commun consentement de nou^ tpus» nous avons compromis es présence de messire Raoul de itaint^uenttn et messire Ponchard de Reims : promettans sur peine de X livres par. d'observer inviotablement et tenir tout ce que lesdits messires diroient et ordonneroient de leur volonté pour cela.

Or lesdits messires, en ad vie, ont prononcé leur sentence; la teneur de laquelle nous avons trouvé bon d^insérer dans nos lettres mot pour mot, ainsi qu'il est contenu dans leurs lettres dont la teneur est tells ^KotV la pièce ci-dusuêf nfi i3) :

Pour nous ratifions et approuvons lesdits jugement et ordon- ntnee.

En témoing de quoi nous avons fait mettre notre sceau aux présentes.

Fait Tan du Seigneur Mccxxvm, au mois de Janvier.

AVBJJL 1229

f Henri, par la grâce de IHeu, archevêque de Reims t tous CMfx qui cas présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Baehent tous que nous ratifions et approuvons et que nous confirmons par le sceau de nos armes le compromis cy-devant que Tabbé et le couvent de Sept-Fontaines, de ibtdr^ de Pré-

montré, et U prieure des religieuses de La Presle*les- Ësory ont fait touchant certain revenu annuel d'environ XX sepUer» de froment à la mesure de Neufchâ.tei, situé à YiUers-devaptle- Thour, par devant maiires Raoul de Saint-Queatin et Poocbard de Reims, ainsi qu'il est couteau plus amplement dans leurs lettres que nous avons veu. .

Fait Tan de grâce mccxxix, au mois d'avril'. »

16

* *

SËPTEMBRIS 1299

« JeThiebaud, comte de Champagne e( de Brie, palatin, fais savoir à tous préieoU et à venir que je vaux, loue, approuve et confirme, sous le témoignage des présentes lettres, le don et fanrnôoe que ma très-chère dame et mère Blanche, comtesse de Champagne, d'heureuse mémoire, a faite aui^ religieuses de La Presie, de KV muids de vin, k percevoir tous les ans sur mes vinages de Cys ' et de La Presie, des premiers muids de vin qu'on pourra avoir. j

Fait l'an du Seigneur mcgikix, au mois de Septembre. »

17

JANVIEB iî33

4r Simon Pied-de-Loup, chanoine, et Jean de Blois, ofllciaux de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut au Seigneur.

Sachent tous que nous avons vu ' les lettres de La Presie en ces termes :

« A tous ceux qui.,, iur ce iujet, »

Nous avons vu aussi les lettres de l'abbè de Molesmes, comme en ^ùit :

c A tous ceux qui ces présentes lettres verront, frère Isam-

I

1. HtiiiiciM Dm grtlia BtniADsii fr^iepiii^pus ommhu^ pisseoUt Ut- Uras iasptfituri» wlvteoi iu Doipiiio* ^^verit u^iver^iits ve«lr« ^uod m)p cwapimaiBsteaflin illam auaoi sbbas et Q9nirppiu0 Septeoi foDliuiD Premons- trvet^tis ordinls e( priorissa et mouilles de Prtlella Juxlé Bccreyiim fece- mnt SDper quodim redditu tnnuo circiter viginti leftarios framenU ad meo- suram de Novo Castello aite apud Villare ante Turnum in magistroa BaduU pbuB àê Saaeto Qaiptiae H PoncarduiD de Bemia guemadmoduiD ia eoram liileria pUaiiie widlmiii coDliaeri, raUio habemoa et approbamu* lU aigiUi aéêUi appapaio^ eoDfifm^Bauar Acluo aono gratie pailleaimo div;enteaiipo ▼icefÛDfr 009P mt»a» Apnli»

iArehivsi 4$ la Çùle^d'Or» Ab|)«ye de ^oleama, Pruuré de la Prpfle, H. S&O. Original en parchemin.)

î. t Cya est auprès de Fismca et les habitants de Fiâmes jouissent de ce reTenu. » {Noie du Iradticleur,)

32 mSTOIAB SI GARTULAIBB DU PEIBUBÉ

« bert» humble serviteur de l'église de Molesmes, salut au Sei- « goeur.

c Sachent tous que nous avons pour agréable et ratifié « l'accord et fait entre noble homme Gérard, seigneur d*Escry, « d'une part, et nos religieuses de La Presle.

« En témoin de quoy, nous avons mis notre sceau aux pré- « sentes lettres.

(f Fait Tan du Seigneur mcgxxxiu, au mois d'octobre. »

Or, ladite prieure, tant en son nom que de son couvent de La Presle, d une part, et messire Gérard d'Escry, chevalier, d'autre, en notre présence, ont fait accord en cette forme :

Gomme il y avait différent entre les religieuses de La Presle, d'une part, et messire Gérard d'Ecry, d'autre, par la médiation de monsieur le doyen et de M. Guichard, chanoines de Reims, les parties ont convenu de cette sorte en cas que M. l'abbé de Molesmes le trouve bon, touchant la terre qu'avaient les reli- gieuses et la ronce, elle leur demeurera libre et en leur volonté, suivant la sentence de Guy du Chastel, chanoine de Laon, et nous nous confions bien que suivant ladite sentence, elle demeurera libre audit monastère. Il en sera de même de la terre qu'avait Martin, il y a une vigne plantée : elle demeu- rera franche et libre audit monastère, et suivant l'estimation de messire Guy et de messire Milon, chevalier d'Orinville, lesdites religieuses donneront aux hommes qui tenaient ladite terre la valeur de la terre susdite, et messire Gérard d'Ecry s'est obligé de les contraindre à abandonner ladite terre audit monastère et d'exécuter leur ordonnance.

Les parties ont encore convenu au surplus que lesdites reli- gieuses ne pourront acquérir dans tout le terroir d'Ecry aucune terre, et la tenir plus d'un an et jour, soit par achat, pai dona- tion ou autrement, que du consentement du seigneur d*Ecry qui sera pour lors. Dans les autres fiefs qui estoient à messire Raoul d'Ecry, lesdites religieuses pourront acquérir et conserver leurs acquisitions sans aucune contradiction, en sorte néan- moins que le service du seigneur d'Ecry, quel qu'il soit, ne manque pas. Elles ne pourront pas non plus faire de chemins pour conduire leurs bestiaux aux pÀturages, qui puissent manifestement nuire à la forteresse de Marie' et au château d'Ecry.

Item lesdites religieuses seront obligées de reconnaître en présence de Monseigneur l'archevêque de Reims que leur mai* son de La Presle est située dans le domaine d'Ecry et donnée en aumône par feu messire Raoul d'Ecry de bonne mémoire.

Item lesdites religieuses auront une libre et perpétuelle aisance

1* Nt •«rtiUct pas Mtrle qu'il ftat lire T

DB KOTBB-OAMI «T SAUiTB-MABOUBRITB 33

et libre pâturage dans lous les pâturages de tout le terroir d*Ecry pour paître et nourrir tous leurs animaux. Si elles ont des animaux à part, elles ne pourront pas se servir desdits pâturages pour lesdits animaux.

Quant au XL sous de revenu annuel que ledit messire Raoul * a assigné auxdites religieuses, pour sa femme, cela sera sur mes- sire Guichard et messire Gui, son frère, selon qu'elles pourront l'obtenir du fils de messire Gérard, pour tout ou pour une partie.

Ladite prieure a consenti aussi en son nom et dudit couvent que si elles ont quelques titres, instruments ou chartes du sei-* gneur d'Ecry, ou quelques autres que ceux-ci devant dits, ils deffiéureront nuls et de nul effet à Tégard dudit seigneur d'Ecry et de ses héritiers es choses qui regardent les articles susdits, et ne pourront pas s'en servir à l'avenir en aucun jugement ou en aucun lieu contre le seigneur d'Ecrj ou ses héritiers quant aux choses ci-devant nommées : même elles sont obligées de rendre audit seigneur ces instruments à moins qu'il n'y soit contenu quelques autres choses que celles susdites.

Or Raulin, flls dudit Gérard, seigneur d*Ecry, voulant obser- ver cette transaction, ainsi qu'il est ordonné ci*dessus Ta louée et approuvée sur sa foi.

En témoin de quoi nous avons fait mettre le sceau de la cour de Reims aux présentes lettres.

Fait l'an du Seigneur hcgxxxiu, au mois de janvier » (et scellé en lac de soie rouge).

18 MAI im

« Simon Pied-de-Loup, chanoine et messire Jean de Blois, officiauxde Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant nous Raoul, jadis fUs de messire Gérard, chevalier d'Ecry, lequel a loué et approuvé l'aumône de XL sous, monnaie de Reims que Cathe- rine, jadis femme dudit Gérard et mère dudit Raoul, a léguée par sa dernière volonté, pour le salut de son àme et pour lui faire chaque année un anniversaire, aux religieuses de La Presle-les-Ecry il a plu à ladite Catherine de choisir sa sépul- ture chrétienne^ à percevoir annuellement à la fête de S. Reroi dans les vendanges sur le vinage de Neufchàtel qui provenait de la part de ladite Catherine.

En témoin de quoi nous avons fait mettre aux présentes le sceau de l'église ou cour spirituelle de Reims.

I. Gérard (voir tux pièces n** 4, 5, I8« 30 et 46).

34 tttlMtM m OAtttSLkULM W PBlWtLÈ

Fait ran du Béigûeti» hcgx^xiv» au mois de Mai a (vI snllé) *.

5 NOVEMBRE 1409

t A tous ceux quicos presantes lellres verroot et orront^nous JeâQ de Roioy, obevallier de llaisseœj et du Chttelet en Ardenne» et Beatrix de Preoy, ma frmmei damo desditft Ueux, salut.

Gomme metsire Colart, chevallier» seigneur de Baleham, cu^ Dieu pardonne, pour lame de lui et de ses prédeoesseurs, eust donne pour Dieu et en aumosne 4 leglise de La Praele-les-Ëicry . chacun VI quartels froment, VI quartels seigle et VI quartele . trèttlois perpeiiiieUement et a tousjoura a prenre sur les moulins dudli Baleiiami chacun an, au jour de la S^ Aemy, au chef d'octobre, et nous eussiens defuilly de payer ladite rente, par. certaines ann^s, tant pour la négligence de requérir et deman- der comme pour ce que nous n*estiens pas certains de la dona- tion dessus dite* ,

Sachent tuit. que nous iean et Reatrix dessusflits, authorisèe quant a ce aoertener soufiisa^ment tant par bonneai lettres faictes sur la donation dcssusditte comme par bons tesmoingts, , cognoissons bonne foy, et non voulans empescher les droits des églises, confessons et recognoissons csire tenus a ladite église de La Praele perpétuellement esdiCtes sommes grain : cest assavoir VI quartels froment, VI quartels seigle Vt quartels tremois, bons et souffibans, tels comme de motitdfà et payé' chacun an au jour de ladite feste de S. Remy sur lesdits mou- lins de Balehan, et comme détenteurs et possesseurs dosdits moulins.

Et promettons en bonne foy a payer ladite renie sans contre- dit fout le temps que nous serons possesseurs et detefitetltn' desdits mouhns chacun an au jour de ladite feste de S. flemy .

Gt renonçons qtlaflt a ce faict a toutts dceeptions, fraudes et cauteles que nous pourrlens dire et proposer au contraire, ot especiallement au droit repfottvant générale renonciation-.

En temolng de vérité, nous Jeans et Reatrit dessus dits, avons scellé ces présentes lettres de nos sceaux deàauels nous usons, leiqueRes furent faites lan de grâce Notre Seigneur mil Quatre cent et neuf, le cinquième jour du moys de ïiovembre. »

20

23 MAI 1238

« Sachent tous tant préients qu'avenir que je Frédéric, éveiqoa

I. V. les piècM n- 4, 5. 17, 18, ^ el 46.

Di MOfM-DAltM KT 0AtMtB-ltA.MUKRltft 3tt

de Toul * et 6hftstelain du Chastelet, ay donné» poui^ le salut de mon àme et mes parens, en pure et perpétuelle aumône, de ma pleine volonté, à Dieu et à la bienheureuse Marie et à l'abbaye de La Presle une mine de seigle, et à l'église de Perthe une autre mine de seigle, à prendre, a perpétuité, sur les biens que j'ai & Perthe ; «t âffin que cela demeure stable et mtiné) j ay donné éh témoignage de ce à ladite abbaye et église les présen- tes lettres fortifiées de mon sceau ordinaire.

Fait audit Ghastelet, veille des bienheureux Donatlan et Hogatian, Tan du Seigneur Mcdxxxvitt* n

Si

JUILLET 1239

«t Messire Jean de BloiSi ohanoine et officiai de Heims A ioui cêQt qtd oéÉ présentes lettres verront salut.

Sachent lotis que fut pt^sent par devant nous tnesslte Micolas de 9eon>» ehevalîef, lequel a reconnu avoir donné et légué en auinone petpetuelle apfes son deceds atii teligienses de La tH*esle-le2-E8cry, VI tnuyds de vin de rente annuelle, pour luy falfd la, chaque année, un anniversaire, à prendre sur les vina^ ges qu'il A dit aVoir tous les ans dans le terroir de Jumlgny^ dans les terres situées dans Tanche (?) de messire Luchard.

Reconnut aussi ledit chevalier que celuy qui vend et aohepte quelque pièce desdites terres luy en doit la rente et Tinvestiturë, et qu\pres son deceds on sera obligé den payer le droit ausdl^ tes religieuses.

Fait encore savoir que tout ce vin doit estre payé chacun hn a pel*{ietnit6 mt les vendanges an Jour qui sera marqué par ceux a qui ledit revenu appartiendra, fit si celuy ou œux qui doivent ledit vin manquent de payer au jour dit| celuy qui manquera au jour dit doit Vil sous et demy paria i pour l'amende.

En témoin de quoi nous avons fait mettre le sceau de la cour de Reims ausdites lettres.

1 . Par uod lettre du 2Cl décembre 18S6, M. Ttbbé F. Mansuy, curé de ta cathédrale de Toul, a bien Youla noas dire qu'il n'y a «r pti d^évêqtié de Tottt qui pùm le tMiA de Frédérie ««

fait* VtiiiL de vUlé de Tout et de tes Biféq., par A.«D« tbiahry, It I, p. S22 êl tviY.i prouve par «n diplôaia de l'aMparaur frédério que l'éttqtté de Tout, en 1238, était Rogtr de llaroey (1230-1252). Il j énl biea, à Tottl, un évêque iaau d^uoe famiUe du Cbatelet, aaia il s*appelail Pierre du Chatêleif et il gouTerna le diocèse de i96â au 25 JauTier ibSO (/4..11, 128...).

a. « B^ry ». Bébl. nat. (Coll. de CA., XSLI, 19t). ^ Voir loa pièces n- 41 et 45.

3. c Juvigny » (/d.).

36 HISTOIRI ET GARTULAIBB DU PRUIURÉ

Fait Tan du Seigneur mgcxjlxix, au mois de juillet » (et icellé),

22

DÉCEMBRE 1241

« Maîtres Druon de AlcoDitt et Jean de Péroné chanoines et ofAciaux de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres ver- ront salut au Seigneur.

Sachent tous que furent présents le clerc de la cour (ou notaire apostolique) à ce spécialement destiné, messire Gille de Anecy, chevalier et dame Isabelle, sa femme, lesquels ont reconnu avoir donné en pure aumône et accordé à la maison de La Presle-les-Ecry X septiers de blé, moitié froment, et Tau- tre moitié en avoine, à prendre, à perpétuité, à la fête de S. Rémi, chef d'octobre, sur son charriage de Gurtenet et dans leur grange quils ont, comme ils disent, dans la même ville ; et IX so. de Reims, à prendre pareillement audit jour et fête sur le cens qu'ont^ à ce qu'ils disent, lesdits Gile et Isabelle, sa femme, à Liry ; en sorte pourtant que tant que Berthe, dite GoUneta, ûûe desdits chevalier et sa femme, vivra, elle aura et possédera lesdits blé et deniers, et s'en servira à sa volonté tant qu'elle vivra ; et après le décès de ladite Berthe, ils retour- neronty comme il est marqué ci-devant, à la dite maison.

De plus, lesdits chevalier et sa femme ont voulu et consenti que quiconque, après leur décès, tiendra et possédera lesdits charriages^ grange et cens, sera tenu au paiement desdits blé •et deniers.

Or Golet fils des susdits a loué et approuvé cette donation.

En témoin de quoi nous avons fait mettre aux présentes le sceau du siège vacant de la métropole de Reims.

Fait Tan du Seigneur mccxli, au mois de Décembre » (ei iceUé en tac de soie jaune)»

23

FÉVRIER 1230

« Simon Pied-de-Loup, chanoine et maître Raoul de Garnoto offlc. de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant nous messire Gui, chevalier de Moien ville, lequel a reconnu avoir assigné à mes- sire Odard, son frère, un muid de blé à la mesure de Neufchà- tel-sur-Aine, dont la moitié est de seigle, et Tautre d'avoine, à prendre à perpétuité et tous les ans sur toutes les terres que ledit seigneur Gui a dit avoir à Moienville et à sa grange de Moienville, pour la restitution de toute l'hérédité dudit Odard, et que ledit Odard avait, comme il disait, dans le terroir d^Escry.

DE VOTBB-DÂm R SAINTS-lfARGUERITB 37

Donné l'an du Seigneur mggxxx, au mois de février*. »

24

MARS 1242

« Les officiaux de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut.

Sachent tous que fut présent par devant nous messire Jean de Mongon, chevalier, lequel a reconnu que dame Isabelle, fille de messire Henry de Youziers, jadis femme dudit chevalier, a légué par sa dernière volonté, à l'église de Sainte Marie de La Presle sa part qu'elle et ledit messire Jean, chevalier^avaient en la menue dime de Vendy, provenant de ladite Isabelle de la part de dame Poncette sa mère et jadis femme dudit messire Henry, en sorte que la demoiselle, à présent prieure de ladite église, tant qu'elle vivra, possédera ladite portion de menues dimes et en disposera à sa volonté ; mais après le décès de ladite prieure, demoiselle Emmelotte, sœur de Baudouin, sei- gneur de Vendy, tiendra et possédera tant quelle vivra ladite portion de ladite menue dime, pour en disposer à sa volonté ; et après le décès de ladite Emmelotte, ladite église possédera et tiendra à perpétuité ladite portion de ladite menue dime, à condition qu'elle sera convertie et employée à faire des souliers ou chaussures à, toutes les demoiselles religieuses de ladite église : lequel leg ledit messire Jean a approuvé et loué, pro- mettant sur sa foi qu'il ne s'opposera jamais audit leg.

En témoing de quoi nous avons muni les présentes du sceau de la cour dudit seigneur.

Donné l'an du Seigneur mccxui, au mois de mars » {et scellé) *.

25

JANVIER 1217

« Sachent tous tant présents qu'avenir que je Vuidèle de Saint-Michel, appelée de Tansche, ai assigné X livres, pour le salut de mon Âme et de mes prédécesseurs, pour réparer Téglise de Sainte Marie de La Presle, dans le terroir d'Ecry ; à prendre, savoir, en la première année de ma mort à la fête de S. Rémi, aux vendanges, sur mon héritage de Bucilly.

J'ai assigné encore sur la même hérédité, pour la réfection des religieuses dudit lieu de La Presle, Y sous de même mon- naie et Y chapons à recevoir annuellement et sans contradic- tion, à perpétuité, pour mon anniversaire, ceux de mon mari et de notre fils Gilles.

1. Voir Its piècei n- 34, 50, 53 et 76. S. V. les pièces n- 4, et 74.

98 BT8T0TRB BT CABTULAIM BU VmmtSRi

En témoignage de quoi, j'ai mi» moo sceau aux présentée.

Fait Tan du Seigneur mcgxix, au mois de Janvier. »

26

FEVRIER 1242

« Maître Adam de MaSeto, officiai de maître Henri, archidiacre de Tégiise de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres ver- ront, salut.

Sachent tous que fut présent en la cour de monseigneur mes- sire Gilles de Contreuve, frère de messire Baudoin de Autry , cheva- lier, lequel a reconnu avoir légué et donné en perpétuelle aumône h Téglise de La Presle IV septiers de froment, à prendre tous les ans dans la portion que ledit chevalier dit avoir en certain moulin situé comme il assure à Contreuve,

Que s'il arrive par la destruction dudit moulin ou autrement que lesdits IV septiers de froment ne se paient point à ladite église, ledit chevalier a consenti et ordonné que, Tannée sui- vante, ce qui restait à payer du revenu de ladite année, desdits IV septiers de froment, soit payé 4 ladite église et perçu par icelle, comme il est dit, sur la portion dudit moulin.

Ledit Gilles a aussi ordonné que desdits IV septiers de fro- ment il en soit fait courtoisie d'un à QobinetU sa fille, à Mahaud et Marguerite religieuses de ladite église, tant qu'elles vivront, et qu'après leur mort, le tout retourne à ladite église.

Ledit Gilles a encore ordonné que pour lesdits III septiers de froment, il soit fait tous les ans dans ladite égliso Tanniversaire de feu Collet, son fils.

Ledit Gilles a aussi promis sur sa foi qu'il n'empêchera pas que ladite église ne jouisse pacifiquement desdits IV septiers de froment, et qu'il observera inviolablement lesdites conventions.

Fait Tan du Seigneur mccxui, au mois de février, le samedi devant le Dimanche Invocabit me. »

27

1918

« Je Haoul, seigneur de Châleau-Porcîen, fais savoir à tous présents et à venir que, pour le salut de mon àme, j'ai donné en perpétuelle aumône aux religieuses de La Presle VI septiers de bled à recevoir chacun an sur mon ferrage de Ch&teau-Por- clen, et I muyd de vin à prendre sur ma vigne de Ghâteau-Por- eien tous les ans.

En confirmation de ce j'ay apposé mon sceau aux présentes. Fait l'an de gr&ce m*cc'xviii* » (et scellé)^

1 . Bgo Radulfoa, dominus Ctstri Pôrtuepiis, DoUim fado tam preaentibui quàm futarii qaod, pro aalute aDÎme mee dedi la parpetuam elemosinam,

NOTHIHPMHI iT «4mT^¥4IU»UmiTB 3^

u Maître Pierre (jU Yiceoobio, officiai de n^aùre Rugue9 de Sniq.» arcbldiacre de Reiips, h tous ceux qui ces préseDtes lettre^ verront, salut.

Sodieut tous qut) fut préseat par devant le clerc (ou notaire apostolique) à ce spébialement envoyé, Roger dit li loge^ lequel a donné et )egué, en pure aumône, à Téglise de La Presle, sa maison dans laquelle 11 demeuré À présent ] laquelle maison est sise à Reims dans la tue Saint-Pierre^le-Vieuv, auprftt de la maison de Pinelle le Vuastelier d'une part, et la maison qui a été à Raoul Boileger d'autre*.

Il a donné encore à ladite église tous ses meubles qui sont d&n« ladite maisQUi promeltaot de bonne foi de ne revenir jamai» contre ladite donation et leg et de Tobserver invlolable- ment.

Donné en .présence de Hugues de Revelle, porte-sceau, d'Ar- npuld le Roux, de Tbomox bëx (?) clerc (ou notaire], de prieure de La Presle, de Gilbert frère de maître Ricber et d$ sa femme, et de messire Gui de Coucelancelo *, chevalier.

En témoin de quoi J'ai fait mettre aux présentes le sceau de la cour de mpndit seigneur.

Donné Tan du Seigneur mccxlu, le lendemain des Apôtres S. Pierre et S.Paul, au mois de Juin », [et scellé d'un sel entier de cire jaune en lac de parchemin),

29

DàqXMBRB 1S43

« Maître Pierre de Vicenobio, offlcial de messire Hugues de Sarq., archidiacre de Reims, h tous ceux qui ces présentes let- tres verront, salut au Seigneur.

Sachent tous que Jacques de Carnay, flls de dame Isabelle '

rooDia)ibu8 d^ Pratclla .VI sextarios Uadi, ad terra^^iuiu mcqn) Casl^i Ppr- tuenait, aiugulls anuls acciptendos, et uaum moiûellum . vint ad Tioeam meam Castri Portuensis, singulis aonis, accipiendum.

in bujus rei cocfîrmalionem prcseos scripturo sigilli mei muoiminc robo- ravi. Â';tum an do gratie mocc<*xvui">

(Arch. de la Côte»d'Or, prieuré de la Presle, H. SnO). Voir aussi la plèo» .n» 78 du ppéMBi oarlalaiiv.

1. V. la pièce n* 33.

2. Courlancy, ûef seigneurial d# Ip b^oU^uo à^ R9imti qui fui p«od»i.t ^9 Ifwgyaa anoéUi et jusqu'à si transfomi^Moa U>Uila, durwpt.çet dévoieras années, la propriété de la famille CQrr^^Porsfyplide Reims.

3. La pièce n" 8 à laquelle se rapporte celle-oi QomiQf cutte dame Elisabeth.

40 HISTOIRE ST GA.STULAnnfe DU niBUWÉ

de Quarnay a reconnu que ladite Isabelle avoit leguéy chaque année, à Téglise de La Presle, pour le luminaire, l septicr de froment, à prendre à la mesure du revenu sur ses revenus que ledit Jacques a tous les ans à Villers-devant-le-îliour ; lequel leg ledit Jacques a ratifié en ma présence, voulant que ladite église en jouisse paisiblement.

En témoin de quoi j'ai fait mettre aux présentes le sceau de mondit seigneur.

Donné Tan du Seigneur mgcxlui» au mois de Décembre. »

{Eê sur le replié est écrit) : « Ancelinus ».

30

MAI lt4.3

f A tous ceux qui ces présentes lettres verront maître Pierre de Vicenobio, officiai de messire de Sarq., archidiacre de Reims, salut.

Sachez que J*ai vu telles lettres scellées du sceau de Gérard d'Ecry, chevalier, qui n'étaient gâtées ni déchirées en aucune part, dont la teneur est telle : (Voir la pièce n^ 5).

En témoin de quoi j'ai apposé le sceau de la cour de mondit seigneur aux présentes.

Donné Tan du Seigneur m(Xxuii, au mois de Mai ^ »

31

ATRIL 1244 1

« Je Jeans cuens de Soissons fax savoir a tous ciax qui ces lettres verront que je ay entendu que mi sire Jean de Avaus, chevalier, loissa en asmosne as dames de la Praele, III setiers de forment, a tous jors, por son aniversaire faire, a penre a sa rente a Villers a la première prise. Et je commes sires de cui fe. . . cest asmone muet loé et agrée lasmosne devant dite.

Por ce que ce soit chose ferme et estable a tous jors je aj fais saeler ces lettres de mon sael.

Ce fu fait lan Notre Signor mil du cens et quarante quatre es mois de avriP.

38

MARS lt45

«< Maître Luc de GifTo, officiai de messire Gomer, archidiacre

1 . V. eoeort 1m pièMt n** 4, 5, 17, 18 tt 46.

t. L'aulmir du trtTtil lar Molême, inséré dani U CoUect, de Champ., t. XXI, p. S00« dit que et fut en 1246.

3. V. le pièce ■•88.

DM MOnUB-DAia BT SAIMTI-IEABOUSBITK 41

de Rehns, à tout ceux qui ces présentes lettres verroot, salut au Seigneur.

Sachent tous que Raulin de Pont de Ecry, Agnès sa femme, Yda et Ponoette, sœurs de ladite femme, filles de jadis Remuset, ont reconnu en présence du cler fidèle (ou notaire) de la cour dudit seigneur, à ce spécialement envoyé, que ledit Remuset avait donné et légué annuellement et à perpétuité à léglise de La Presle Vi septiers de froment à ia mesure d'Ecry ; et ont promis, sous leur foi, de rendre à ladite église, annuellement et à perpétuité, lèsdits VI septiers de froment à Ecry, à la fête de S. Denis.

ns ont promis aussi de rendre à Ermengarde, fille jadis dudit Remuset, XXX so. par. pour les habits de ladite Ermengarde, chaque année, à la fête susdite, tant que ladite Ermengarde vivra ; et pour payer les choses susdites, ils ont hypothéqué tant à ladite église qu'à ladite Ermengarde toute leur hérédité (ou succession) provenant du côté des parents de leur dite sœur.

De plus, les dits Raulin, Yda, Agoes et Poncette ont promis de rendre à ladite église I muid de froment que Berthe, jadis mère dudit Remuset, a légué à ladite église, à prendre, comme ils ont dit, sur leur terre située à tieux ; et moyennant ce, tant ladite Ermengarde que le couvent de La Presle ont cédé ausdi- tes soeurs tous leurs biens provenant du côté de leurs parents.

Et lesdits Raulin, Agnès, Yda et Poncette ont quitté à ladite é^e tout ce qu'ils en pouvoient repeter à cause dudit Remuset. Lesquelles quittances ont été faites par ladite Ermengarde que Raulin, Agnès, Ida et Poncette, sous leur foi ; et ont promis les- dits Raulin, Agnes, Yda et Poncette quils feront louer et approuver les choses susdites par les autres héritiers dudit Remuset quand ils seront parvenus en âge légitime.

En témoin de quoi j'ai fait mettre aux présentes le sceau de la cour de mondit seigneur.

Fait Tan du Seigneur mgcxlv, au mois de Mars » {et icellé).

33

OCTOBRE ISiS

H Maîtres Jean de Blois, chanoine, et G. de Menesy*,officiaux de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.

Sachent tous que comme Jean dit le Gros^ jadis Bourgeois de Reims, avait X sous par. de surcens annuel sur certaine maison qui a été à Roger Laloige et à Osanne fils de lui et de Lambe- lote, comme il est plus clairement exprimé dans les lettres des échevins de la cour de Reims ; laquelle maison est située, ainsi

1. ÀUat : Gértrd de llModa.

41 . nsroiu vf okvrvumm »n ymuRi

qu'il ùÊi tûaiêmx dans leidllet leUM9« h Raimi, dans U nia

Saint-Pierre-le- Vieux, entre la maison Dulac et la maisoaqui a étt ft Raoul BoUagar, laquella appartient .maintiDanlIi léglise da La Pfeala* ; la même JaaQ «tant malada k rextrémilé a lagué aimudUamant a lôglise da La Praala.V aoua de la néioe moo-t naia dudit auroens, à percavoij» par ladite fgUaa aur ladita n^Uon, aipsi que Aoua Tavoua vau plua olairemant oontaou daua la taatamant dudit Jaan, aaaliè du aceau de la oou^ da Reims,

. Or Aalida, Jadia famna dudit iaan, comparante par devant nous, a quitté ladite église sur sa foi de ne jamais revenir aoatra ladita oaaalon par soi ai par autrui, pour qualqua raiaon qua ce soit

En témoin da quoi, noua avons fait mettre aux présaolaa la soaau de l'église da Reims.

Donné Tan du Seigneur mogxu au mois d'octobre le samedi avant la fêta da S. Luc. w

3* .

JANMEH lt47

% Mallrea Jean de Blois et Gérard da Manosie * chanoiaas at offlciaux de Reims & tous eaux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

Sachez qua Aiessira Guy de Mojenville, chevalier, comparant par dûvanl Tbcodote olero âdal (ou notaire) da la cour da Reims a ce spécialement envoyai a reconnu qua dama Havyda, so^ur ' de inassire Gérard de Anconin, chevalier, étant malada é Moyanviile a lagué en pure et perpétuelle aumône a léglisa de La Presie proche Ecry XU saptlara de froment a la fnasura da Neufchatel, a prendre sur toute son hérédité da ViUers devant la Thour, excepté la four ; a ce(te condition que dame Eustachatte, tant quelle vivra, recevra et aura pour la secourir dans sa misère et nécessité YIII septiers de froment desdits Xll septiers^ et que les autres IV soient convertis et employés aux vêtements des (lames religieuses de La Presle.

Et après le décès de ladite Eustachette, damoiselle Yda, nièce de ladite Eustachette, possédera tant quelle vivra, lesdits VIII ttcptiars de fromantt si elle survit é ladita Eustachetta« Et si il arrive que la idlle de dame Fehce, fille dudit Gui, sa fasse reli* gieusc dans léglise de La Presle, elle possédera en la manière susdite lesdits VIU septiers après la dcces desdites Eustacbelta et Yda. Et après la décès desdites Yda et Eustachette et de la

. I. V. la ptè^D«aa.

2. Ou de MeDesy.

3. Voirait pièce 12.

DB NOmiB-IIAlfl BT f AINTB^MAlttUBUTB 4S

Ûlle de ladite Pelka, fllle dudit Gui, ai elle devient religieuse, leeditft VIII aepjtlert de froment seront emplojte aia vAtameott des dames de l'église de La Presle.

Or ledit Gui a loué et approuvé ledit leg eonune il est enoaqé en présence dudit Theodote notaire ; promettant, sur ^ foi» de n'y point contrevenir ; renonçant, sur saditefoi, à toutes exoep*- tions et secours de droit qui! pourrait avoir pour rompre ladite convention et leg ; se soumettant pour ce a la juridiction de la eour de Reims.

Fait Tan du Seigneur hccxlvii, le samedi après la fâte de S. Rémi et S. Hilaire *. »

35

DÂCEMQEE ItH

' « Verric, chanoine.de Toul, officiai de messire Hugnes de Sarq., archidiacre de Reims, à tous ceux qui ces-présentes lettres verront salut :

Sachent tous que messire Martin dit le iVbtr, chapelain de Notre Dame de Reims, ayant devant les yeux la crainte de Dieu, comparant par devant nous clerc fidèle de la cour, à ce spécia- lement député, et en présence des exécuteurs de son testament A savoir messires Thomas et Jean, chapelains de Notre Dame de Reims, a quitté librement et absolument déchargé, pour la rémission de ses péchés, l'église de La Presle des XVII livres par. qu'elle lui devait, ainsi que la pri§ur$ de ladite église Ta reconnu en présence dndit clerc de 1^ cour et des exécuteurs ; promettant ledit Martin de ne repéter jamais h l'avenir ledit dû, ny par soi ni par autrui.

Donné Tan du Seigneur hccxui, au mois de décembre, le samedi avant Noël. »

3<i \m

tf A tous ceux qui ces présentes verront Gobert, doyen de Villors devant le Thour, salut au Seigneur.

Sachent tous que fut présent par devant moi Briet, maire de Yillers, fils de Mainer, lequel a reconnu avoir vendu k léglise de La Presle U pièces de terre labourable sis au territoire de Villers^; Tune dans le territoire qu'on appelle Vualecoi te, près la.terre de Raulet Dyet ; Tautre dans le territoire qu*on nomme Bornai, près de RobiUard.

Sciburde, femme dudit Briet a approuvé ladite vente et a abandonné a perpétuité tout le droit qu'elle avoit ou [pouvait avoir sur lesdites terres ; promettant tant le niarl que la ^emme

UY.lm piteei n- 93, 5Û| 53 st 76.

48 HISIOIBB BT GABTULàlRB DO PBIBUBi

Et afin que cela demeure ferme et ratifié, j'ai fait mettre aux présentes le sceau de mes armes.

Fait Tan de l'Incarnation de N. Seigneur m.ccxvui. »

43

FÉVRIER 1251

« Je Jean damoisseau dit de Bosiu, et je damoiselle Aelide, sa femme, a fous presens et a venir faisons savoir que comme mes- sire Henri dit de Ca$tre\ jadis chevalier, a donné et légué an pure et perpétuelle aumône a Dieu et a la Bienheureuse Vierge Marie de La Presle proche Ecry et aux religieuses qui servent Dieu dans ce lieu I muid de metaille (ou consé) a la mesure de Vareone, a prendre après son deces à Varennes, tous les ans et a perpétuité, à la fête de S. Remj aux vendanges, pour soi et pour les âmes de son père et de sa mère, pour que cela demeure ferme et ratifié ;

Item ledit Henri vivant a donné XII deniers a leglise de La Presle et aux religieuses ; et pour plus grande assurance, a fait mettre son cachet a tous et un chacun lesdits legs.

Nous promettons aussi que nous ne reviendrons pas a lavenir conlre cela, par nous ni par d'autres, mais nous agréons et rati- fions ladite aumône, et pour la payer chacun an audit Varenne, comme il est porté, à ladite église et aux religieuses susdites, nous nous y obligeons spécialement nos héritiers et nos succes- seurs.

En foi de quoi nous avons fait mettre nos sceaux aux pré- sentes.

Fait Tan du Seigneur mgcu, au mois de février. »

44

SBPTBIIBRB IfM

« L'official de Reims a tous ceux qui ces présentes lettres verront salut au Seigneur.

Sachent tous que dame Yolende, dame de Jumigny et de Soele, veuve de messire Odon jadis de Soele, chevalier, en pré- sence de Regoauld de Reims, clerc fidèle (ou notaire) de la cour de Reims a ce sp<ecialement député par nous et envoyé, a aussi loué, voulu et approuvé le don et aumône que messire Nicolas de Balehan, jadis de Seon, chevalier, a faite aux religieuses de La Presle, proche Ecry, de YI muids de vin de revenu annuel, pour lui faire un anniversaire annuellement, à prendre etper^ cevoir chaque année par lesdites religieuses sur les vinages qu'avait ledit Nicolas dans le terroir de Jumigny sur les terres

1 . On de ChMitl.

DB NOTRé-DAMB ET SAIf^TB-MAHQtfBRITB 49

situées, comme il est dit, dans V anche de messire Luchard, avec tout le droit qu'il avait ou pouvoit avoir sur icelle : jurant sur sa foi qu^elle ne reviendra jamais à l'avenir contre les choses sus- dites ou quelqu'une dlcelles, par soi ou par autrui, pour quel- que raison que ce soit, et qu'elle ne réclamera jamais contré ce qui est porté. Donné Tan du Seigneur mcclii; au mois de septembre*. »

SEPTEMBRE 1252

^ A tous ceux qui ces présentes lettres verront Toflficial de Chatons, salut au Seigneur.

Sachez que nous avons vu les lettres de Tofficial de Reims et lu mot à mot, lan du Seigneur mccui, le mardi devant la Nati- vité de la Vierge, qui n'étaient pas du tout gâtées ni déchirées

en tout ni en partie, en ces mots :

(Voir la pièce n* 18.)

Et ce que nous avons vu nous TafOrmons et l'avons fait trans- crire et sceller du sceau de la cour de Ghâlons.

Donné les jour et au susdits -. »

46

MAI 123S

a Je Thierri de Salice devant le Thour, chevalier, et je Margue- rite, femme dudit Thierri, faisons savoir à tous ceux qui ces pré- sentes lettres verront que, par un motif de piété, nous avons donné et légué à Tëglise de La Presle IV septiers de seigle, à prendre annuellement et à perpétuité sur nos terrages de Per- the, promettant de bonne foi que nous ferons approuver cette donation par Alide et Elisabeth, filles de messire Pierre de Son.

Nous promettons de plus que nous porterons une légitime garantie desdits IV septiers contre tous ceux qui voudront s'y opposer.

En foi de quoi nous avons accordé à ladite église les présen- tes lettres scellées de nos sceaux.

Fait Tan du Seigneur iiccxxxviii, au mois de mai » (et scellé).

47

DÉCEMBRE 1242

« A tous ceux qui ces présentes verront, l'offlcial de Ghalons, salut au Seigneur.

1. V. les pièces n*' 21 et 41.

2. Voir les pièces 4, 5, 17, 18 et 30.

50 HISTOIRB ST .CABTULAIRR DU PR^URÉ

Saches que nous avons vu les lettres de la cour de messire Henri, jadis archidiacre de l'église de Reims, saines et entières et qui n'étaient déchirées en tout ni en partie, en cette forme :

M Maistre Adam de JAai&eto officiai do messire Henry, archi- M diacre de TEglise de Reims k tous ceux qui ces présentes let- « très verront, salut au Seigneur.

« Sachent tons que comme dame Isabelle, jadis femme de et messire Jean de Mongon, chevalier, parente de Beaudoin, « porte-armes, seigneur de Vendy, a légué et donné en aumône « pour le salut de son àme, à Téglise de La Prcsle près d*Ecry, « pour les chaussures du couvent de ladite église, toute la por- « tion qu'elle avait aux menues dîmes de Vendy, à condition c que la dame prieure de ladite église, aujourd'hui liUe de Gau- « cher* jadis seigneur de Yekdy, jouisse pendant sa vie de la N portion de ladite dime, et qu*après le décès de ladite dame « prieure, Emelotte, sœur dudit Baudoin jouisse pareillei;nent M pendant sa vie de ladite dime, ainsi que ledit Baudoin l'a « reconnu (et) ratifié en présence ; ledit Baudoin présent en « personne étant en droit de flef de ladite dime, comme il a « dit, a loué et approuvé ledit leg« cédant ledit domaine et droit « de fief à ladite église à ladite prieure et à ladite Emelotte ; «( et tout le droit qu*il avait et pouvait avoir dans la portion de « ladite dime en quelque manière que ce soit.

« En témoignage et confirmation de quoi, et a la requête dudit « Baudoin j'ai fait mettre aux présentes le sceau de la cour de H mondit seigneur.

« Fait lan du Seigneur mgcxui, le lendemain du Dimanche M miimconlia Domina*

Or le testament d'fiusèbe que nous avons vu nous y avpus fait mettre aussi le soeau de l'E^Lise de ChÀlons.

Donné Tan du Seigneur mccui, le mardi devant Noël K »

48

A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Philippe de Caturco, ofiBcial de la cour du révérend père et seigneur Ottobon cardinal diacre de St Adrien, archidiacre de Reims, salut an Sei- gneur.

Sachent tous que j'ai vu et regardé l'an du Seigneur Mccun, le samedi après Ocuii mei^ certaines lettres de Regnard de Dam- pierre, scellées de son sceau, desquelles la teneur est telle :

c Je Renard, seigneur de Dampiorre, à tous ceux qui ces pré- « sentes lettres verront, fais savoir qu'étant malade à Textré-

1 . V. 1m pièces ii*< U et 74.

2. lalroR de > DiaenclM de CerSoie.

DB MOT&IA-DAMB ET SAINTB-MABOUBRITB 51

mité, de Tagrément et consentement d'Anselin, mon fils, j'ai « donné et légué, en pure aumône, pour le salut de mon àme, tf de mes prédécesseurs et successeurs, aux religieuses de La « Pre8le«les-Ecry, XX sous forts a percevoir annuellement à t Noël, sur les revenus et profits de mes bois« desquels deniers lesdites religieuses auront pitance tous les ans en carôme«

c £n foi de quoi, j'ai fait mettre le sceau de mes armes aux « présentes.

ff Fait Tan du Seigneur uccxxxiii, au mois de Mars. »

40

DKGEMBRB 1239

« Maître Henri de Lovane, officiai de messire Hugues de Sarq. archidiacre de Reims, & tous ceux qui ces présentes lettres ver* ront salut au Seigneur.

Sachent tous que messire Oudart dit Descoulonc, chevalier de Ch&tean-Porcien, avant de prendre Thabit de religion a légué en aumône en présence de. « . clerc fidèle de la cour, à ce spéciale- ment envoyé, à sœur ^uitacheUef religieuse de La Presle VUI sous par. de cens annuel qu'il avait, comime il disoit, sur cer- taine maison sise à Neufchàtel, dans le marché, entre la maison de messire Machaire d'une part et la maison de dame Florence d'autre, a payer à Pâques, et IV septiers de blé, a la mesure de Neufchàtel, de revenu annuel, savoir II septif.rs d'avoine et II sq)tiers de seigle que messire Gui, frère dudit chevalier était chargé de payer annuellement audit Oudard, à prendre dans la grange dudit Gui a Meneville.

Et ce tandis que ladite Eustachette vivra ; et après son dècèS| sœur Yde^ fille de messire Gui, et sœur CalherinCf fille de messire Raoul de Mont en jouiront leur vie durant Et après le décès desdites sœurs Eustachette, Yde et Catherine, lesdits VIII so. de cens et lesdits IV septiers de blé retourneront libéralement et a perpétuité à Téglise de La Presle, de la volonté et consentement dudit Oudard chevalier et de dame Helvide, sa fencune.

En foi de quoi j*ai fait mettre aux présentes le soeau de la cour de mondit seigneur.

Fait Tan du Seigneur mgcxxziX) au mois de Décembre »

50

JUtLLOT lîiÀ

« Maître Bon, officiai de messire Hugues de Bourgogne, archi- diacre de Reims, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut au Seigneur.

1. V. ïea pièces n- 23, 34, 53 et 76.

52 HISTOIRB BT CARTULAIRB DU PRIKURÉ

Sachent que fut présent par devant nous en la cour de mondit seigneur Raoul de Villers, chevalier, lequel a loué et pleinement approuvé la donation que Mathilde, jadis sa sœur, avait faite aux religieuses de La Presle-les-Ecry de certaines dîmes qu^elle avait à Yilers-devant-le-Thour sur les labourages, et a cédé et abandonné ladite dîme à perpétuité, aux dites religieuses.

En foi de quoi j'ai fait mettre aux présentes le sceau de la cour de mondit seigneur.

Fait Tan du Seigneur icgcxxiv, au mois de Juillet '. »

51

SEPTEMBRE 1256

t Maître Philippe de Gaturco, officiai de la cour de révérend père messire Ohobon cardinal diacre de Saint- Adrien, archidiacre de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut au Seigneur.

Sachent tou4 que messire Thomas de Cuimy, contre de Téglise de Reims, comparant pour ce en la cour de mondit seigneur a donné et légué à Helvide, religieuse de La Presle, sa nièce, m journaux de terre labourable sis en II pièces dont lune est située dans le territoire de Julamueg' sur les barres, proche la voje par laqueUe on va à Saint-Germainmont. entre la terre Aveline veuve, d'une part, et la terre Joh. fils de Yuitere, d'autre ; Tautre est située en lieudit Vualetier entre la terre d'Henry le Parpoi- gneur, d'une part, et la terre d'Evrard dit Lange d'autre ; lesquels lui venaient d'acquisition, comme il disoit. Après le décès dudit Thomas lesdites terres seront tenues et possédées par ladite Helvide religieuse; et après le décès de ladite Helvide religieuse, lesdits III journaux de terre retourneront librement et absolu- ment a ladite église de La Presle.

Et a promis de bonne foi ledit Thomas quil ne reviendra jamais à lavenir par soi ni par autrui contre ladite donation, mais quil la tiendra et observera inviolablement, renonçant expressément ledit Thomas a tout secours de droit canon et civil et a toutes autres exceptions quil pourrait avoir contre le présent écrit et la présente donation.

En témoin de quoi j*ai fait mettre aux présentes le sceau de la cour de mondit seigneur.

Fait lan du Seigneur mcclvi, au mois de Septembre, le lundi devant la Nativité de la Vierge Marie. »

1 . V. les pièces h?* 2 et 7.

2. Jassncoart?

DE MOTRE-DAMB DE SAIMTB-MARaUBRlTB 53

52

AVRIL 1256

« Maître Henry de Fluy et Mathieu Guidon d'Arras chanoines etofQciaux de Reims a tous ceux qui ces présentes lettres verront salut au Seigneur.

Sachent tous que damoiselles Eustachette et Yde religieuses de La Presle les Ecry ont fait échange, du mandement et autorité de la prieure et couvent de La Presle aux dames Felice et ses enfants de V septiers de blé, savoir de III septiers de seigle et de II septiers d'avoine, a la mesure de Reims, et de X deniers par. de cens annuel quils avoient a Bermericourt, contre II sep- tiers et demi quartel de seigle et XIII quartels d'avoine de revenu annuel, & la mesure de NeufchÀtel, et lY so. par. de revenu annuel, à prendre et percevoir annuellement et a perpétuité, à la fetè de S. Rémi, chef d'octobre, par lesdites Eustachette et Yde, savoir IX quartels d'avoine et I septier de seigle sur la terre que tient JuUiard li esclanchics XYI dans le territoire de Moyen- ville en lieudit Sorainges.

Item I septier de seigle et I septier d'avoine sur la terre sise au même territoire, en lieudit Nanue, sur la voie de Savignicort ; laquelle pièce de terre tient, comme on le dit, ladite dame Felice et ses filles dans les terroirs et lieux susdits.

Item lesdits lY sols sur la maison que tient Etienne de Provi- seux, à Neufchatel, entre la maison de Manuete d'une part, et la maison des enfants de messire Milon de Ourain ville, d'autre.

Et après le décès desdites Eustachette et Yde, lesdits II septiers et demi quartel d'avoine de revenu annuel seront et retourneront totalement à ladite église de La Presle.

Or le présent échange a été loué et approuvé en personne par Isabelle, Damisone et Emelote, filles de ladite Felice, par Guyot, fils de ladite Felice, et par Aibric et Ada, sa femme, en présence de Thierry, iidele greffier de la cour de Reims, avec promesse quils ne contreviendront a l'avenir contre ledit échange et contre le présent écrit.

De plus, ladite Felice et ses enfants se sont obligés a ce que, si quelquun par hasard saisissoit ledit revenu, ou empêchait, en quelque façon, que lesdites Eustachette et Yde, tant qu'elles vivront, et ladite église, après leurs morts, ne jouissent à perpé- tuité, dudit revenu, lesdites Eustachette et Yde prendraient et pourraient prendre sur les biens héréditaires de ladite FeUce et de ses enfants XI LI liv. par., et pourraient vendre desdits biens a leur volonté, tellement néanmoins qu'elles pourraient avoir entièrement XIII 1. par. au nom dudit revenu.

Lequel échange ils ont loué et approuvé, et promis l'un pour l'autre, sous leur foi, de n'y pas contrevenir, mais de porter une légitime garantie par lesdits Felice et ses enfants a^isdites Eusta-

54 HltTOlU rr CABTULâlRB DU PSIIUBÉ

chetle et Yda et a leglise de La Presle contre tous, et de ne reve- nir jamais contre ni par eux ni par autrui.

En foi de quoi nous avons mis aux présentes le sceau de la cour de Reims.

Donné Tan du Seigneur hcclvi, le Lundi après ïsti $unt dits, au mois d'Avril * » (et scellé).

53

BIARS 1S&7

« Maîtres Henry de Fluy et Mathieu Guidon d*Arras chanoines et offlciaux de Reims à tous ceux qui ces présentes lettres ver- ront, salut au Seigneur.

Sachent tous que Baudeloi de Thaisy, chevalier, présent et comparant pour ce en la cour de Reims a reconnu que lui-même» Jean et Ernonlph, ses frères, qu'il avait en sa mainhourg (ou tutelle), comme il disoit, dame Videle, veuve de messire VuU* lelme de Thaisy, jadis chevalier, père dudit Baùdom, et sa flUe que ladite Videle a eu constant le mariage entre ledit VulUelme et elle Videle, sont chargés tous les ans et a perpétuité, envers léglise de La Presle-les-Ecry, de V septiers de blé, savoir III sep- tiers de seigle et H septiers de froment, a la mesure de GhÀteau- porcien a percevoir chacun an par ladite église, a la fête de S. Remy aux vendanges, à lliaisy, et a recevoir sur les terrages de ladite ville de Thaisy ; lequel blé dame Havide, dite Maduite. mère dudit Baudoin, et messire Emoulph, oncle paternel dudit Baudoin, ont léguée a ladite église, comme disoit ledit Baudoin, pour le salut de leurs Âmes, sur les terrages susdits de Thaisy :

Promettant ledit Baudoin, de bonne foi, de faire en sorte et procurer que ledit blé soit payé chacun an, au terme prescrit par lesdits frères, ladite dame Videle et ses filles.

Promettant encore ledit Baudoin, de bonne foi, que sll ne peut pas faire en sorte que sesdits frères, ladite Videle et ses filles rendent a ladite église le blé susdit audit terme, ledit Bau- doin sera tenu lui-même de rendie, chacun an, à ladite église ledit blé au terme prescrit ; Renonçant ledit Baudoin, quant & ce, de bonne foi, a toute exception de lésion on tromperie, el à tout secours de droit canon et civil, à tous privilèges, indalls aceordés aux chevaliers croisés, et à ceux qu on leur pourrait accorder, et à toutes autres exceptions qu'il a ou pourrait avoir contre la présent écrit ou fait, pour rompre ou empêcher les choses susdites ou quelqu'une dicelles.

Fait lan du Seigneur m oxvii, au mois de Mars » (et teêlW ),

{Et $ur le replis est éerit ou signé) : J. de Thaisy.

(il suivre.] E. C.

I. V. \m pièctt D«« f3. SI, 50 tt 70.

PRÉCIS D'UNE HISTOIRE*

LA VILLE ET DU PAYS DE MOUZO».

(ARDENNES)

XVI. Temporel de TAbliaje.

Trois pièces importantes nous servent de jalone pour reconstituer les possessions des abbés et de Tabbaje. Ce sont : 1* le diplôme con&rmatif de TEmpereur saint Henri; 2* le Pouillë de 1306; le Pouillô de l*àbbé Bauny. Il est nécei- saire, avec cela, de s'arrèler sur trois époques remarquables et capitales pour notre sujet : 97 Ma donation d'Adalbéroo ; 1 190, abbatiat effectif de Seybert, temps d*aoquisition et d*améliora'^ lion; 1540, abbatiat de Claude de Villers, temps d*aliénatidn et inauguration des commendes.

La charte par laquelle Adalbéron^ douue quelques biens à Tabbaye nous montre que celle*ci ne possédait alors que fort peu de chose. Ce que saint Remy a pu donner à TégUte de Mouaon ne nous est pas connu ; du moins, son testament ne rapporte* t^il que lagratiflcatiou de cinq sols à cette église, qui cependant étendait déjà son action sur le pays environnant^ comme on peut l'inférer de la correspondance que ce prélat entretint avec Foulques, évèque de Tougres, au sujet des entreprises de celui-ci sur les terres de Mousoo, qu*il avait chargées de taxes et de redevances.

La lettre ne précise rien quant aux lieux, et, en tous cas, le pays est donhé comme appartenant à Tarcbevèque de Reims, non à Téglise de Mouzou. En outre, on peut conclure de que les limites de Téglise de Helms ne sont pas bien établies, ce qui conduit à penser que les contestations qui naliront plus tard peuvent avoir, dans ce fait, une partie de leur origine. En tous cas, il n'est pas douteux que Douzy, centre du pays, désigné nominalement dans le testament de saint Remy, fai- sait partie du diocèse de Reims et éisit rattaché à Mouzon. Et

* Voir page 8SS, tome IV de 1a Kevu9 éê Champagne, 1. Voir CbAieUtiilt.

56 PBicis D*ninB histoirb de la yillb

l'oo ne peut bire difficulté d'admellre que la plupart des lieux enclavés dans Tangle nord-est des deux rivières de Chîers et Meuse étaient déjà sous la juridiction de notre église; ce qui nous autorise à émettre cette afErmation, c*est Ténuméralion que fait l'empereur Henri II dans le célèbre diplôme par lequel il confirma, en 1023, toutes les possessions de Tabbaye en terre d*Empire. Il n*est peut être pas inutile de signaler Tezistence aux Archives départementales, G. 140 et G. 142. d*un diplôme de l'empereur Othon III. daté do % des ides d avri 1997, à Aix- la-Chapelle, et dont la teneur est presque identique à celle de la charte qui nous occupe. On j trouve cependant les noms de Mairj (Hadreio) et Wadelincourt, qui ne figurent pas ici. Nous ne voyons cette pièce indiquée nulle part ailleurs et nous ne savons si la copie en est authentique, ni certaine. Nous l'admettons comme une traduction du diplôme de 1023, dont voici la teneur, tirée des Archives de Mouzon par le P. Lelong :

« In nomine Sancte et individue Trioitatis Henricus divina favente clementia Romanorum imperator Augustus. Regalis excellentie imperialis sublimitatis benevolentiam decet ut ecclesias per orbem terrarum longe lateque dei honore cons-> tructas, donis ingentibus amplificet, et maxime S. fienedicti norma iusignitas per omnia adjuvet ac vigore regalis potentie a pervasoribus impiis secundum suum posse defendat; et ideo scire volo tam présentes quam futuros ecclesie fidèles quod quidam venerabilis Mosomagensis ecclesie ahbas nuncupatuà Boio adiit presentiam nostre serenitatis humiliter rogans et petens quatenus praedia que in regno Dei clemeutia nostre potestatis sita habentur et a fidelibus Dei loco Sancte Marie Mosomagensis ecclesie prefato fideli devolione tradita noscuntur auctoritate nostri precepti probiberemus ne ab infidelibus Dei quod absit dislraberentur vel injuste opprimerentur. Nos vero predecessorum nostrorum videlicet Romanorum Imperatoru m Augustorum morem sequentesejus petitionibus assensum pre- buimus, et per preceptum nostre auctoritatis quamvis parvis- sime ad prefatum Sancte Marie ecclesie locum Dei a fidelibus, in nomine Domini data confirmamus, et ut perpetualiter quiète et absque ulla repetitione ecclesia Sancte Marie tçneret corrobo* ravimus, videlicet très ecclesias in honore Saneti Dpanisii^ S^ncli MOtftini et Sancte G enove/e in ejusdem monasterii villa sitas cum terris et omnibus appenditiis suis et medietatem mer- caii ejusdem loci et districtum et bannwn eorum hominum^et bminarum qui in eadem villa ad ipsius L>ci monasterium per-

KT DU PATS DE MQUZON 57

tÎDenl de capile Et quaiuor villas quarum bec suai nomina : ^reveliaeum cum ecclesia, Seciam cum ecclesia, Oiunt cum eccle&ia, Remiliacum cum silvis el omnibus appendiliis suis. In villa AUicurC mansum cum omnibus appenditiis suis. In villa Duziaco ecclesiam cum duabus capellis et duobus mansis. In Tiiania unum mansum. In villa Berenmbre ecclesiam cum tribus capellis. In monte SU Remigii ecclesiam. In Hirman- nisce ecclesiam cum capella una. In Villare ecclesiam unam. lo villa Sedens très parles ecclesie cum terris. In ^utonicurte ecclesiam cum capella. In Radinimonie dimidiam ecclesiam. In Amblinimonte ecclesiam unam. In Givunna quator mansos et terliam partem ecclesie. In Purione superiori ecclesiam unam. In Evrinimontê mansum unum. In villa Hannonia alo- dium cum molendino, silvis et omnibus appenditiis suisquem dedii Helgodus. In Bei'loldicurie alodium cum molendino, sil- vis et omnibus appenditiis suis quem dédit Amalricus pro anima fralris Âlonis. Et in loco qui dicitur Villa alodium quem dédit jam dictus Amalricus pro matre sua. Et in villa, i^a/uia alodium cum molendino, silvis et omnibus appenditiis suis quem dédit Wiricus clericus. Et in villa que dicitur Nouas alodium cum molendioo, silvis et appenditus suis quem dédit Jozber lus clericus. Et in Comiomare alodium cum molendinis, vineis et omnibus appenditiis suis quem dédit Emma uxpr Dudonis^ Et in villa Èairicicurle 9\odi\xm cum dimidiaecde^ sia^ et omnibus appendiliis suis quem dédit Hanno filius jam dicti Dudonis. Et in eadem villa alodium quem dédit Dada cum quadam parte ecclesie in villa qui dicitur Bar cum omnibus appenditiis suis. Et in villa Sommoya alodium quem dédit Lie- Iherus pro ûlio suo Heriberto cum omnibus appenditiis suis. El in Gunhericurte alodium cum molendinis et silvis et omni- bus appendiliis suis quem dédit Fulcradus et Hamedeus. Et lu jam dicta villa Secia unum mansum quem dédit Elbertus. Et in villa Plaveio ecclesiam unam cum alodio quem dédit Hamedeus el ueplis ejus Masiuidis cum omnibus appenditiis suis. El in villa que dicitur Urgau unum flscalem mansum

1 . II est présumable que ce Dadon est celui du privilège d'Âraould, 1018, il figure avec sa mère Hocaca et abandonoe à l'exemple du duc Qode* froi, fils du frère d'Aldabéroa, à qui il a succédé dans l'avooerie de Mou- ZOQ, la tierce partie des revenus qui leur apparteaait..

Dans Tespoir de retrouver cerlaines attributions, noas avons parcouru les anciens obituaires de Reims; nous y avons bien trouvé les noms de tous nos bienfaiteurs, sauf celui de c Wiri'ius >, mais rien qui puisse rappeler quel- que lien avec les localités désignées dans la charte. Les trois noms de Jos- bertus, Emma et Doda se sont trouvés réunis dans un mdme jour.

psic» BTem mstoiÊm bb ia tuim

pro anku Oi appesdidis mib. El ia Tilia nnocopaU OmwtÊms unD. El ÎB TÎHa BmtmemU anagi ou Mo^k ÎB TÎHa MéUTêims mansos dcceai. la tCIi CmMÊeOmm 71iw>h doos. /uaptr e»»

que Godefridos coici ei pro anhMi soi fralm Adaiberao^ aicàiq

pBO aOHBB 90C SIMfflIflIQIlC DAI^BttlC^B FB^BOjIO COI

i|ai piculiui MmastcfiOBi fiab rouilla sti BcociâKli xmSA, itSeK ia TÎDa ^méiimfmi qaaqot mt BHBMi îiMlBMinii'Éin M djiaîdîim ccrkâÏB. Ib JBali sKptem H, lotîua putem aoleiidrai. en ttnîs colti tB. El ia BnUmmcê maasos sexdedia al oaa»la

iirpliit, et ciui «nribu^ que à cl ve^ coaûcaii poBiTrat qae

jim dicto monasieno noac peftiatcl, aul ia futarua a qafta»-

anaq[De Deo &BnilaBlïbiis data cnini al fralica

briier Deo fcrrîmtef , biibc TÎ¥«Blea faâqoe ia

lefÎD soeessoees omcita ptcscripla lubcaa\ leœaal ul

Deo aeiiiie Taleaal, kbku ia^aieutîoM ocasiina

Si quis UaaeB qiud afaâzi hujus ao&Ue oocfinaaUoaû vioblor

extîleriu sciai se coflapodiaiam miîie libcas aoii, meniiBtaHi

paktîe, et nn&euiefli pted^rli oiOBaslcra fratiibos. Oasd al

SêfBom Hearv: Romacoras icTÎcttssiaaî Imperalom ko^usAi Gaalhetios cascelîarios Txe Ariboai» arrliîoapeilaai

Dua TtvHi^yftg^» Yi, anse Dooiiiûce iBcaniAiîc4!Ks lailh *àmi \)%t^Âxuu tefûo. Audo verj Dooeùlî Henrià II rp^naaiis T%e- siofeo âecTUK!o, imperanlxs aalem ur^^Kisx

Jctn J^tûiu felîûter. Amea. Fiil. >

.Kî'M doQO, en 9TI. A-iiIbéroa i doc^i:^ ^ vLo^es de Ceâ&e, Ycacq. Pouros. B.*éTiIlT <, KeoiiUv ie PcU( H Aillkouri aiec U pèebe de la Meuàe ei ia :^^,ie ie Sor^^s. L*an:Leviftqae Anaml qai oeiiOTa deox priri^èi^ a fabbare^ ea Idl5 cl

I. As Arv H P. PiZftsK». c'«i£ TT» ^m

7Wi.. KsC càA^. XTIL1

Bf DU PAt8 DB MÔmsON K9

iOIS (voir Acl. de la prov. ecol. de Reims, II, p. 1 et 2) attri- bua aux moiuesle quart du revenu de toutes tes églisee dépen- daoles de Mouzoo. la dlme des porcs que l'abbé et les frères envoyaient s'engraisser dans la forêt des Ârdennes, ainsi que des porcs que les hommes de Brevilly avaient au même lieu; le droit de poche dans la Chiers, depuis la limite des bans de Doussy et Brevilly jusqu'à la Meuse, et enfin le ban et la Juri* diction de tous les hommes et femmes appartenant à l'église de Mouson, y demeurant ou qui y demeureraient à Taveoir. En outre, la charte de 1018 donne la seigneurie de Mouzon à Tab- baye ainsi que le village de c Flaveio » à Tabbé*. Puis encore le même archevêque Àrnoul concède la cure de Cauroy (lès Hermonville).

Tous ces biens furent confirmés par le roi Robert en 1020, ce qui nous amène, enfin, au fameux diplôme de Henri II ci- dessus elle et que nous allons maintenant analyser.

Nous y trouverons d'abord les trois églises de Mouzon : Saint* Denis, Saint-Martin et Sainte -Geneviève (au faubourg). Pui«> dans un premier groupe, nous lisons : Brevilly, Cesse, Yonog, SemUly et Aillieouri de la donation d'Âdalbéron.

Dans un second groupe viendrait plus naturellement Brevilly, s'il ne s'agissait que d'une énumération géographi- que, se placent : Douzy^ Tétaigiu, Bscombres, Mont-Saint^ Remy (sur la c6te du Pouru actuel qui se disait, aussi Pouru-en-Laire, [Hermaanisve]. Fi//«>'^-Ctfr»ay, Sedan, [Bu- toni-Curtis], Radinimons, Amblimont^ Oitonue, Pouru-aux- Bois (Pouru supérieur et Pouru dessus). Dans Uermannisve, ne faut-il pas reconnaître Francheoal, comme le font supposer la suite et Tordre des désignations^? Aucune dénomination ancienne de ce lieu ne vient à noire aide, et il ne suffira cer- tainement pas, pour Justifier notre interprétation, de rappeler

1 . Les AeUi de Reim» traduisent FUba, Nous pensons qu'il vtnt mieux lire FlsTier el reconnaitre une petite agglomération de oe nom existant jadis auprès du bois du mômo nom, et qui se sereit fondue sTeo Mouson. Le P. Fulgei ce affirme positivement le fait, qui est très yraltêmblable d'après les cbartes d'Arnoul, dont les stipulations pourraient parattre aio- gulières, s'appliquent à Flaba. Pourtant, on sait positivement que Adalbérooi visita Yoncq et notre village de Flaba ; le oélèbre dîner en q perpétué le souvenir. D'autre part, on lit quslquefois FiaveriQ et Flaveio.

2. Dans les Annales de Qanneron, M. Laurent indique en n&te : c Anmant aujourd'hui Alma^ commune de Mouson. Ce Ueudit est men- tionné tons la forme Hermannisme dans un diplôme d*Otbon III (997) con- servé aux archives des Ardennes (H., 14S). s Cette interprétation est pos- sible, mais Dt nous parait pu exacte, puisqu'on trouvera Bnaent plus loin.

liéiiéBces de k BttÎB da BiflK cBpenv HcHÎlL

allyii— cmtget et Uns CCS TflSiges d'entre Mease et Qûos aofsi ÎM €j rrcwiiiUfe Bnnlanroart et Rîaoal <1a Gnade Ajvdl^* Mes que. coaiBe oo Ta Se Toîr far \k diarte mèmit, fljaldeB diBs celle r^îcB de U m^^Êrne^ de la

1». RwiétmmriT El BadiniMOOt ne poumil-fl haal, fief ■■porfanl cntie PèGra-âaÎBl-Reaj ci SoÊaas caooffe. à pfofns de Robéeoait, ^'cnlre ce wflhse Doczj oae coQiare et im ruîsseui portent le Boa de

Ua troîsiëiDe groope puall oommeDcer av«c Ei

r«n reauqae qa*an FtaîUé de 1206. Bonlucoort par Bata3C0ciit« cl secours d'Hannocne dont le patron raÂfcé àt Mofiron. il o'esl guère poaabte de traimre ca Ber- anHeaiest que par Bomiûwtmmfi, et dès iaa £\ £tïïépifm§^ d*aaLaiil mîeox qoli est donné < ia Imperîo an eosnpie de dfeime> de Ilii. Qnanl an lien dèqgné JB tacodkîmr Yîlla e , c'est appaiymawnl FUietg Rmr, i^oKÎii de Hamwgne^ Noos j adjoîndnons bôen ïlsat^ pour « riCa Fait» •. si oons n'aTioas daalncs de cmre que ce lerfae désâgne Falaèe et csnamcnce on aniin

Voôâ notne «fnalrîèiDe gioupe : Fmiô«^ X^m^ri [Ci HmifWk^aU B^f et Stmmj. Nocs trooTons S

Ocat Téfm^mt À Aiftii^crm aTact rti;^ ^2»ri c:aAr« «& «c&ftzc* et Ti»> xHLê^ it iii.'i" saas j* ccailé <àe Cftssràec sor ja

ptfsse ^^ L !■■ y m.i lb« 1 1 Euc«.^àc^a9r» Kàns'aB^wkx t3K^ 9

ET DU PAYS DB MOUZON 61

Fouillé de 1306, el rarchevèque de Reims ea confèrd le palro- nage, ainsi que celui de Voncq ; ce sont les abbés de Mou- zon qui lieunenl ce dernier. Quant à Comlomare, nous hési- tons à en faire Coulommes, malgré que nous sachions que labbaye ait possédé, non loin de là, à Voncq, à Rilly, à Scmuy. Pour Nouart qui »*est dit Nouay, on sait très bien que les bénédiclins y avaient des biens, qu'ils cédèrent en 1159 à Tabbaye de Bel val.

Nous ne savons que faire de OunkericurU. Est-ce Gondre- court en Lorraine, non loin de Ligny? Dans les c feoda campanie (collection de Champagne, t. 136, page 311) on trouve les noms de Gondricourt, Karnay (Cornay}, Raulcort (Raucourl), etc., parmi les châteaux que le comte de Champa- gne tenait des Empereurs d'Allemagne. Plus tard, on verra que la duchesse de Bourgogne obtint de Charles YII, en échange de Casse), avec Neufchàtel en Lorraine, Gondricourt et fieaumont en Argonne, que le duc de Bourgogne avait don- nés en olage. (Norb. su pp., 1444.) Ces voisinages ne suffisent sans doute pas à autoriser notre traduction ^

Plus loin, nous retrouvons Cesse, déjà nommé, puis Flaba, qu'a visité Adalbéron. Enfin sous les formes illisibles d'Or- gau, Ouvelais, Euemente, se cachent trois localités, que nous nous efforçons en vain de découvrir. A la rigueur Énement pourrait-èlre Annemeni, aujourd'hui Aima, qui fut autrefois plus considérable, comme le prouvent des fouilles récentes qui nous ont même appris que les Romains y avaient jadis cons- truit et séjourné. [Jrgau désignerait- il Warcç? Sous l'année 1094, le Père Fulgence donne ce lieu comme étant depuis longtemps du domaine des abbés. En outre, c'est en présence du duc Frédéric que Mézières fut rendu à Tarchevôque de Reims en 960. Et en 971 ce dernier enleva la ville de Warcq, qui était la plus forte place d'Otton. Ce dernier avec d'autres seigneurs avaient attaqué Adalbéron. C'est à ce moment que le grand évèque décida la translation du corps de Saint-Arnould. Ouvelais pourrait-ôtre GulUoy, village détruit près Warcq.

Enfin la partie de la Charte qui concerne les localités assises sur la Moselle se trouve reproduite au diplôme : On y trouve

1 . Dans une analyse des chartes, sac Mousod, et consignée dans la collée- tioQ Dupuj (680, Bibl. nal.) avec tous les noms de nos villages du ressort de Monzon, on lit ceux de Chastel -sur-Moselle, HermeTille, Landrecourt, Gondreconrt. On y lit entre autres choses, à propos de ce dernier x que, en 1304, révéque de Liège déclarait que le Roy lui avoit mis dans la main le château de Gondrecourt.

62 PBBCIS d'uNS mSTOlBB DB LA TILLB

EosêfiêmlUs, ChaUl-nur-MosêlU, Marëmgg, ReUl^ Brêisgëê > T Ce dernier nom seul nous échappe : nous ne vovans pas UeD placer ce Brelenacum. Cepeodaiit, sab anoo 971, la Chro- oîque du Père Fulgence iraduil bien Bteiagne. Il est Traî que ^us lard, eo 1346^ parlant des aliéuations de Tabbë Verric, il nomme Bwilières, Magaure et Bourcenaj : et il n'j a aucun doule qu il s'agit de RetbeU^arange et Bretagne. BozerîeoUes appartînt longtemps aux abbés de Mouzon, qui j aTaieni un prieuré. Ce bien est Toisin de Chàtel et se trouve dénommé Rweiulis, Roserioles, Roserueles, RoselièTre. Rosilières» etc.. C'était le siège d*un fief lorrain. Le prieur de Bœe- rieuUes se rencontre souvent dans les afiaires de Tabbaje ; en 1312, ce prieur qui est Jean Gilmer. devient abbé de Mouzon ; en 1516, un prieur assiste à la rédaction de Tinirentaire des biens de Tabbaje : Arcb. ard. H. 1 40} ; un autre, dom Robert Barthélémy, fit la bénédiction des cloches de Mouion, le 2 avril 160b. Le prieuré dont on voit encore les ruines fut détruit vers la fin du xvi' siècle. Celait à Rozerieuiles que Tabbave allait récolter la plus grande partie du vin de sa consommation : un bail de 1373 concernant Amblimont ordonne que le fermier doit un voyage tous les ans à faire à RozerieuDes, près Melz, pour conduire lemr vin (H. 162). Le portefeuille, H. 182, du même fonds contient des procédures relatives aux droits de passage des vins de Rozeillîères p^r le Clermontois, dont les religieux demandent à être déchargés, ainsi que des concordats et traités pour justifier le droit appartenant aux religieux de Mouzon de faire venir leur vin du crû des vignes qulls possèdent à Roseîllières» dud. Roseillières à Mouzon et de traverser dans leur transport quelques villages du Clermontoîs, limitrophes de France, sans payer les droits de six sous par pièce pour la traverse» mais seulement le droit de haut conduit de deux sotis dix deniers par chaque voiture. Enfin, H. 140, on relève des dénombrements et reprises des prieurés de Roserieulles et de Cesse; et en 1700, l'abbaye acquérait encore une maison à Rozerieuiles. Jfaramçe était du Luxembourg et appartenait à Tabbaye à cause du prieuré de ce dit Rozerieuiles. Quant à Beiel, Rutila, Rotila, Rotela. Soieia ^prope Sirek\ il y eut un monastère bénédictin dont la fondation était attribuée à

1. Lt tetUneal d'Adalbéron, qai a douié ces localités, est repiodaH «m Spiblfegt da doa d'Acbanr, II, p. 569 : c De patrimonio omo, ^aid^oîd m MeteMi •pMcopQ kabeo, ia villit tidelicet Breiesaco, RoikiU, lladM^ÎM. ad ■■■■« TÎgâati oclo....«

ET DU PAT8 DB MOUZON 63

Tabba^e de Mouson * . Bemarquous eu lermiuaDt celte reTue lopograpbiqae« que les dernières localités citées Tieauenl du palrioiQiue d'Adalbérou et que c'e6l par les mains de sou frère Godefroy qu'il eu arrive trenle-ciuq manses k Tabbaye. Roserieulles et Cbatel seuls figuraient à la Charte en 973.

Au total, le diplôme établit et conGrme la possession par notre monastère de dix-huit églises ou parties d*églises ; de sept chapelles, de quatre villes, de quarante-cinq maosos, de quatorze alleux et bix moulins. Sans préjudice des terres» prés, vignes, bois, pèches et toutes dépendances non autrement spécifiées. Le revenu était donc déjà considérable, et 1 on don- nera un des éléments d'appréciation en rappelant qu'une manse, une habitation rurale avec environ treitse à quinze hectares de terre, payait à peu près un hectolitre et demi de froment, sans compter d'autres redevances en poules, bestiaux ou char- rois, et un cens en argent qui pouvait valoir on ce temps à peu près trente francs.

Entre l'époque ob fut donné le diplôme et la date de 1306 que porte le célèbre Ponillé que nous retrouvons, heurouse-* meut pour notre histoire, transcrit dans la compilation si utile et si précieuse de Varin, plusieurs donations ont été faites aux abbés ou à Tabbaye qui, d'auiro part, firent quelques acquisitions, cessions ou aliénalious. Il convient de passer loutes ces transactions en revue : nous reprendrous sensible- ment l'ordre des localités qui a élé donné parle diplôme.

Uarchevôque Manassès donne (ilOG) la cure de Remilly aux bénédictins : le diplôme ne leur reconnaissait, en effet, pas l'église. L'abbé règle les droits municipaux du lieu en 1220*

1. Une cbarirtusey fui élublie en 1477; les abbés de Moozoa en ëiaient patrona,

2. La cahier de J. Habeti a recaeilli la aiogalière copie qui sait de cette charte :

A ioua cettx. . . é . . . . abbé et coutoat de l'église de Mousoo salut eo notre seigneur sachent iiut que nous dung accord et à la requeste des homoBea de Remilly et des TÎUes subgeiles audit ban pour les tailles qui estoi?nt faites trois foia chmcuo aa de par nous esd. villes avons fait assise laquelle nous avon« promis à tenir sur le témoignage de nos seels et est ci assise telle que chacun homme ou femme qui chacun an eatoittena aux tailles rendra à notred. église chacun au douze deniers monnoyo coursble et usée et une géline a remettre lesq. deniers le jour de la feate des âmes et les gélinea a paier a chareaae prenant les mojnes pour chacun chevaulx bœuf vache ou asne qui laboureront les terres ils rendront ung mjne de froment leq. froment doibt eaire rendu le Jor des amea avec les devant dits et dmbt estre faicte emonce par le maiéUr ou les esohevins de appareiller lesd* rentes hoict

64 PRÉCIS D*UNB HISTOIRB DB LA TILLB

en même lemps que ceux d'ÂiUicourt et de Flaba. Il reeoît confirmation de biens à lui donnés par Poncetle, fille de Hugues le Sanglier, de Remilly, de la quatrième partie des moulins de Remillj. et de la moitié du bois de Vaudinsarl. Plus tard, en 1 485, les religieux échangèrent une terre qu'ils araient au fau- bourg contre une censé au grand Rémillj, que leur céda Fonce Goberi. La censé fut mise en emphjtéose ainsi que plusieurs autres biens : Jacques des Ayvelles la donna à ses religieux en 1 509. C*est au petit Remillj que les abbés araient leur maison de campagne et c*est précisément que Oodin de Verpel» enfermé dans la suite au château de Viliers, derant M ésières, fut pris par des soldats. Il v avait une chapelle dans cette maison. Un abbé de Mouzon avait fait bâtir le moulin : le titre était aux archives de Tabbaye et Tinventaire rappelle aussi que le grand Remilly paya trente-trois setiersde rentes en grains ■• La censé dont il vient d'être question payait au xvu* siècle un fermage de trente-quatre setiers et une paire de chapons vifs ; les moulins, la scierie, la foulerie, etc., étaient loués fin du xvm* siècle deux mille cinq cents livres ; le ponton valait cinq cents livres.

Sous l'année 1 188, pendant Tabbatlat de Seybert. on voit cet abbé acquérir pour le prix de deux cents livres et cent sous,

jouis deYant le |>aîement el ceste semonce doibt astre aassi noastrée m Jottr de dioMDcbe oa de fcsie qoe œb cm eelles par qa'il dcmoara q«e Icsd. tes* tes ee sojreal pas pejées el reodocs aaxd. termes ainsj comme dût est sil ne pejoil lesd. rentes haict joars après lesd, termes seront tenus de paîer

cinq sols poar lamande et nichilominos reddent per bla<fiz nam îltmà

débet defieira ad ^reaanim cellas de Remiilj ab ttUs qui solTant. et bladî

predic comités Tel insafBcentia per scabinos et majorem iilios lod babei

jodicari esta que ibi concednntar concessa sunl tanlnmmodo taiiis sol-

Tendis salTîs reddîtibas que debsotar adTocato et salTÎs omnibos alib coa» soetndiaibas ac osibos aliis et saUls famei> et moliaendinis que sant el emnl ad bannnm in tîUîs predictis bains aniem assisie tenere coocedeat ei flarryo ad boe tenendam banc cartam sîgillis suis robjralnm astringt- mvs. Adam anso dni mcg* mense maii (CollatioQé a l'original ei sigtté UabertV

1. Les arcbiTEs communales de Remillr contiennent nne d^daralioa fiiile en 1606 à Jean de Poorm, tabellion rojal en la sooTeraineté de lleo- sos, par les maire, éebeTÎBs, srndics et notables de la commnnaaié de RémiUr, des biens qnlls tiennent du sieur abbé de yoosoa, qn'ils reco«- naJaseat pour leor seigneur foncier, à qui ils doÎTent redeTance de bourgeol» sie, les <Bmes, trarages, banalité des foors et moulins saToir : ït deiîian el ane poale par boorgeois ; î qnartab de froment per cberal de cbarrwa ; 9 jooraées de traTail par laboorenr poar le cens ; fours banaux la ÎO"^ pa^ tie ; moaUn basai le S4^ ; droit de même 1S Tacbes bonfs daas la praitia depvis mars jviqn'â Jaia.

ftt DU PATS DB MOUZON 66

mounaîo de Reims, les villages à'Aulreeonrt et Rou/ff, de Briard, cbàlolain d^Omonl, partaut pour la guerre sainte. Ce Briard tenait ces lieui en fief du comte de Rethel, qui les avait lui même d*un archevêque de Reims, premier suzerain. L'in- ventaire de 1516, H. 140, rappelle les lettres de Hugues, comte de Rethel, contenant Tacquisition des villes de Rouffy et Autrecouri, ainsi que des copies et vidimus des chartes con- cédées à ces villages par Frédéric de Sorbet, en 1263. Le châ- telain Jacques d'Âutry eut avec Téglise Notre-Dame quelques contestations au sujet d*Autrecourt et Rouffy, qui se terminè- rent (1247) par un accord que Ton retrouve au même endroit : il 8*agÎ8sait de droits en avoine et poules, dus pour les sauve- ments que son père Augubrand avait en 1220 donnés à Tabbaye. L'abbé Frédéric de Bazeilles fit, en 1303, un échange avec le curé d'Autrecourt à qui il donna une maison presbylérale, sur laquelle et sur Tenclos joignant, celui-ci devait quarante sous pariais (1329, II. 173). Les guerres de religion ayant obligé les abbés à vendre quelques-uns de leurs biens, une partie des revenus d'Autrecourt fut aliénée. On vit pour la même raison Tabbaye de Belval vendre la maison Bourdresse et un clos qu'elle possédait à Mouzon (Fulgence).

Revenons à Tannée 1188 : Tabbaye reçoit de l'archevêque Guillaume quatre septiers et demi à percevoir chaque année sur les monlins de Mouzon, plus tard moulin du Roy, partant mou- lins de la Seigneurie. En 1214, Tabbé Jacques acheta de Tabbé de Saint- Vannes de Verdun, le droU de tonlieu et de hallage i Mouzon^: et ce ne sera pas inutilement que nous rappellerons que le diplôme de Saint-Henry constatait déjà la possession par Tabbé de la moitié du marché duditlieu.. .. (et medietatem mercati ejusdem loci), puisque nous avons eu Toccasion de dire ailleurs que des droits sur le marché et la monnaie de Mouzon avaient été donnés par le même empereur à l'abbaye Verdunoise. Des biens ou plutôt des droits que les religieux avaient dans les paroisses de Mouzon et Saint-Martin leur furent confirmés en 1240 par le pape Grégoire IX*; et ils obtin-

1 Le vendeur fut l'abbé Louis.

2. Il s'egisMil des obUlioni et de l'admioislralioo de l'Extrôme-OoUon. Le bolle éleit datée d'ÂgnaDÎ, le 0 des ides d'octobre, l'aQ 4 du poulifii-at de Grégoire. Par une autre bulle, il permit de célébrer l'office à Tabbaye eu temps d'interdit; et celte bulle fut renouvelée par Inooccnt IV au môme abbé Uegues, au temps le pape, fujant la tyrannie de l'empereur Frédéric II» ifélail rtliré Lyon.

66 PRÉCIS D UMB HISTOIRE DB LA YILLB

reul une Douvelle bulle coDÛrmalive dUuDocenl IV, en 1245. L'abbaye Noire-Dame acquit encore en 1283 des terres, iardin, maison et masure par donation de Noulet, maieur de Houzon, qui laissa en outre 19 deniers parisis de cens sur une terre sise à Sainte-Geneviève (H. 495). Et en 1302, par convention avec le curé, il fut arrêté que Tabbé et le monastère auraient la moitié des offrandes qui se feraient à toutes les mess^ que Ton dirait à la Chapelle Saint-Nicolas (des Lépreux) ; que le curé aurait la dlme de sa paroisse jusqu'au pont du Marché. Déjà en 1243 les frères de cette maison des Lépreux avaient été contraints de payer à laccoutumé les dîmes des terres de Fla- vier, plantées en vigne. Le franc alleu de la Wame* sur le ter- roir actuel de Mouzon, mais alors de la Gbastellenie de Stenay, fut donné à Tabbaye par Badolet de Nevant, écuyer, qui le tenait en fief du comte de Bar, dont il obtint le consentement (12b9). Ce bien fut réuni eu 1644 à la mense conventuelle des bénédictins : la ferme avait été brOilée en 16122 par les Impé- riaux. Cet alleu était important, car le quart de réserve était de 130 arpents 86 perches. Les religieux y percevaient des droits de pâturage, glandée et autres. Cette situation, en pré- vôté de Stenay , leur valut quelques désagréments ; le bura- liste de Pouilly les obligeait à prendre des acquits à caution pour les marchandises qu'ils faisaient revenir de leur ferme de la Wame, pour leur usage à Mouzon.

La cure de Douzy, vint à l'abbaye en 1025 par donation d'Ebale, archevêque de Reims. La bulle de ce prélat, 1024, est conservée dans les Actes de Tarch. de Reims, t. Il, p. 5. Elle relève que Douzy avait échappé à labbaye par suite de la négligence et do l'incurie des prédécesseurs de Bozon, abbé réclamant. Ebale, considérant le peu d'importance du lieu» et pour le remède de son âme, le donna en revenu aux frères béné- dictins.

Nous avons déjà rappelé la prestation de foi et hommage à Tabbé de Mouzon que fit Gilles Milet d'Hierges qui, en présence de tous les religieux, se reconnaît homme de l'église de Mouzon et déclare tenir en fief toutes les personnes qui passaient au delà des rivières de Meuse el Cliiers, vers Sedan et Bouillon, Tavouerie de Bièvres, les villages de Sedan et Balan, autant qu'ils y demeureraient. Disons en passant que les reli- gieux affranchirent Balan à la loi de Beaumont en 1625

1 . La censé de U Wame, au xvii* siècle, était loaée 7 moids de fm- meoi, 7 d'avoine, 1 muid d'orge, 2 quartels de pois, î de leolillet, 300 1. argMI, 2 paires de chapon (U. 165).

ET DU PATS DR MOUZON 67

(G. 1 40). Quant à Bièvres et Gembes, villages situés au nord de Bouillon, à environ vingt kilomètres; ils appartenaient alors par moitié. L'abbé dut, à un moment, pour protéger ses pos- sessions, s'entendre avec Robert do Tordes, évoque de Liège» ce qui le conduisit à rendre communes, à Tabbaye et à Tévô- ché, les terres qu'il avait dans ces deux localités ; les revenus devaient s'en partager également. On trouve au cartulaire d'Orval, p. 289, la pièce datée de novembre 1245\ cette cession de la moitié des droits est exprimée. L'évèque garantit laulre moitié et le patronage do Téglise. « Abbas habebit jus patronalus in ecclesia de Gembres et de Bièvre ». L'accord est fort analogue à celui qui devait eu 12o9 intervenir à propos de DOS villages d'entre Obiers et le Bois de Bouillon. L'appel des hommes peut se faire par l'évèque ou Tabbé, mais jamais pour l'un contre l'autre, et l'archevêque de Reims est visé en mémo temps que Tabbé. A la môme époque les deux villages sont mis à la loi de Beaumont a legcs et consuetudines Bellimontis in Argonia », et les hommes sont tenus d'acquitter les rentes et bourgeoisies que paient les bourgeois de Beaumont. Il y a une maison et une grange, pour recevoir les terrages qui Feront communs à Tévèque, à l'abbé et au couvent. Plus tard, en 13G4, l'abbé Jean de Saint-Avit engagea ces terres à Jean d'Orgeo (près Berlrix) pour cent quarante écus d'or qui furent rachetés par Vauthicr Pilly en 1460.

L'abbé dut encore conclure (121)3) un arrangement avec le curé de Sedan qui lui disputait les dîmes des novales : le curé reçut pendant sa vie, des dîmes et offrandes à Sedan, Balan, Bazeilles et trois muids à percevoir sur Givonne. L'année sui- vante, l'abbaye acquit par don, tout ce que Guy, chevalier châtelain de Bouillon, avait de dîmes à Balan eu Sedan. Eu 1644, à l'époque do la réunion de Sedan à la couronne, l'arche- vêque assigna une partie des biens de l'abbé de Mouzon pour enti'cleuir neuf prêtres missionnaires qu'on venait d'établir à Sedan : il leur donna aussi la moitié des dîmes de Sedan et

t Livre et recueille de la duché de bouillon enregistre soub la date du 5 novembre 1245, Taccord conclu entre Robert (de LangresJ, évêque de Liège et l'abbé et couvent de Mouzon, au sujet de la seigneurie de Gembes (létermÎDBDt les droits et bautcurs qui leur appartiennent dans la ffeigncurio. C'eal la même pièce qui figure en latin au cartulaire d'Orval, et dont une copie a été faite le 19 avril 1570, à la requeste de domp Ponce Hochcquiu, prévoal; domp Gilbert Richard, chantre ; domp Robert Berthelène, greietier, et Jehan Bayard, procureur et syndic de Tabbaye de Mou2on, précisément par les officiers de la Cour souveraine de Bouillon, au nom du prince évèque de Liège.

68 PRÉCIS D*CXB UISrolK DB LA TILLS

Bafaui, de la Moncelle (Taulre moiiié restant à Falibé). Dès l<SI3. Tabbé et les religieux avaient trausmh au supérieur de la mission 'Saiul-Vinceitt d* P^mV le droit de nominatioQ à la cure de Sedan.

La cure de JëuicilU. GoheuneTille. fut JouLée i l'ablMYe de Mouzou par Tarchev^ue Guy de Clidiillou, eu 1013. Nous croyons que c*cst la charte de celle Joiialion qu ou lit dans U « Re dî^ lomalica de Mabiltou. p. 35$ : « WiJouis Arcfaiepis- copi Remeusîs cbarta de aliari Germerii pro cœnobio Ifoso- mensi •. Elle fut faite à b prière de Tdbbé Rodulfe et des autres frères. A la même dai^ le mémo préUt fil doualioa do Tautel du Chesne arec le co'^seDlemcol des pn^Tos!, doyen et courent de Têgli^ Sainl-Recii de Reiiiis, ainsi «]ue le rap- porte riuventaire des biens de 1 abbaye dressé en 1516 (H.

no;.

C est en 10T3, qu*une dame Hermeiitrude fil don i Tabbiyto du franc alleu de Court ; et Villetle autre fr.icc alleu de la parois^ de Fismes,co:nme ilourt, lui Tiut par d^nalioa Je Far- cLovè]ue Manas:^^ès. La maison de Vi'lotte passa eu ti39 à un chauoiue de Reims, \V«krmouJ, qui la rvi^u*. de Tabljé André, avec n^rre de la sauvi^rde qui appartenait au comte de Champagne. Cest sur des rêseires de cette uiture que Tabbé Deeamps se basait pour afTiruier «]ue Tabbaye était sous la ilê;>e:;dAuce des diis eomle-. Voici au resto Facle qui contient ce drvHl de sauvemenl : « Excereatissîmo Domioo suo "Hieo Ixii'Jo EWi gracia iHustri Régi NaTame. Cimpiuîe et Briap, Omi Ri'alino. Auin^ mosomeusis Do: {Mtieulia humilis minister« lotusque ejusdem loci conrenlus Salutem ei paralam ad beneplaceta Tolunlalem. Norertt Excellentîa Testra qood nos dilecto et fideli noslro IK>mlno Tarmuudo Canooico Re'men^i pro bo::o Ecclesia^ et utilitate domum noslram de rrir/Zc cum periiuentiis sui> ad vitam suam (enendam conees- simus et babendam et hoc fecimus et fieri rolumus smk9 Jmrt rtstre^ et pirda restra quam usque uuuc hibere consuens* lis •. Aclum U^:î3. mois dociobre, octave de Saiut-Lucas. El IXecarops ajoute en noie : « 1/abbé et 'es religieux de llsoioa i:^ peuvent disposer des terres du MMuouuais nids déclarer qu'ils ne prétendent pas louclier aux dnxts des c^>mtes de Champagne ny à la garde de celle abbaie. que ces cooMies anieni conservée jusqu'à Tan l:î 8. »

Noos n arous rien tu qui confirme cette apprécialioo, i put les léserTiS pour la sâUT>^garde de quelques >u» de fisu situés sans conteste en pays de Obampc^gue, C'est

&T DU PATS DE MOUZON 69

ment d'une fausse inlerprélalion d'un fait analogue que Decamps a conclu que Mouzon lui-même élait dans celle silua- lion vîî?-à-vis des comtes de Champagne, bans Pacle qu'on va lire* (fonds Harlay, lomc IV, folio llK), daté de 1262, Tabbé Decamps n*a pas en effet hésité à traduire « villa noctra de Ouce » par la ville de Mouzon et ildil que a les Comteb auront sur les habitants de Mouzon, une autorité comtale cl recevront de chactin d'eux le droit d*uti septier d'avoine par an et ne pourront pas aliéner garde de la ville de Mouzon ». Or, il s'agit purement et simplement du village (nouveau) ^ de la Croix ftux bois, près Chestre, les religieux avaient des biens. Mais il y a longlemps qu'on a convaincu Decamps d*inexacli- lude. Et il lui àuffisail, en effet, de constater que les Bénédic- tins faisaient Ce que leâ communautés ne manquaient jamais de faire elles-mêmes, de se mettre « eu saulvegarde ]et tui- cion » de quelque puissant seigneur, en général différent de leur seigneur propre.

Marlot rapporte que Warcç fut très anciennement du domaine des abbés de Mouzon: ce village fut acquis en 1094 par Louis III de Relhel, qui Tunit à son comté. Il y a lieu de croire que les abbés avaient aussi quelques droits à Guilloff et à îfôntion : du moins voit-on que Tarchevèque Manassès, en 10/9, les concède à l'abbaye de Sainl-Huberl en Ardennes. El la donation fut faite à Mouzon ; Tabbé, le prieur, le prévôt et le chantre signèrent à lacté. Guilloy élait un village voisin

1 . Werricus Dei permissione mosomensis Bcclesiœ abbas humilia lotus- que ejusdem loci convenlus universis praesdnles liUoraâ inspecturis salulein in Doitiino ioupilernam. NoveriluoiferaiUis veetraquod nos preaenlia ooalra at homioum lu vilfa notira de Crucô et Burgenses oostros in eadem ^îlla commoraDles posuiiHus et ponimus in cusiodia el salvamento Domini Ucgis Navairraé coinitis catnpanie voleules et coucedeutea quod quicunique fuerit edteea Qaiibpa&ièé el tehehU comHa(um in dicia villa tiottfa de Cruce, Burgettaibut nôstria ibidem côtnmoranUbua );>raediotuiii aalvameotum laneftl at babeal, nec ad alium transferra TaUat et in recompenaationam prae- dicUaaWamentisinguUs annis a quolibet Burgcnso unum seplarium avenae recipiat in feslo 13. Hemigii in capile oclobris peraolvendum et hoc eidem ftf^ cotiéêdtmus, ialvd jUire fiostro, quod habemus, el habere conaue^imua il debemua in aUia tllla et bufgenaibai auprftdicUa et hoc ttniversii tolttmua eaaé DolUtn« In oujua rei leatimonium

(Ponds Harlay, tome IK, folio f tS}.

Il / a ploi lard un accord antre l'abbé de Mouaon at un ebapalain de Sainl-Sympborifn de Reims au sujet du quart des dimea de La Croix.

(Invent, de 151G. II. 140).

î. En 1240, l'abbé de 6elval nomme le premier curé d'un village nou- veUemâttl a|)p«lè Lon^wè broiâi, pths de Ckàit^e. (ITulgetice).

70 PRÉCIS D*UNB HISTOIBB DB LA. VILLB

de Warcq, dont parle la chronique de Mouzou, à laquelle nous avons fait nombre d*einprunls en raison de son aulhenticitô incontestée, et qu'on peut relire dans la publication de Perlz ou dans le Spicilège de dom d*Achery. Ce village est depuis longlemps détruit, probablement dès le onzième siècle.

C'est encore un archevêque, Samson, qui gratifie Tabbé de Mouzon du prieuré de Saint- Julien, prèsMézières : l'archevê- que l'avait reçu d'un certain Albert, qui s'en était démis sous la condition qu'il fût donné à l'abbaye de Mouzon. Une charte de confirmation des donations de l'autel de Saint-Julien, de la chapelle de Notre-Dame du château de Mézières, en faveur decet Albert, datée de 1156, est encore indiquée à Tinventaire de 1516 (11.140). L'abbé Seybert voulant y mettre quatre religieux pour y faire l'office, augmenta les revenus du prieuré en 1 199. Ce bien fut enlevé aux abbés en 1620 pour en gratifier le col- lège de Charleville, que venaient de fonder les jésuites*. Saint- Julien était du reste alors l'église paroissiale de Mézières et on a enregistré que Guillaume accordait (1 189) à l'abbaye la moi- tié des offrandes de cette église paroissiale.

Nous avons trouvé Nouarl dans la charte de 1023 et nous avons dit que les Bénédictins avaient cédé àTabbaye de Belval, en échange de certains droits que celle-ci avait à Mouzon, tous les biens qu'ils possédaient à Nouart, Fossé et villages à Tcntour. Le cartulaire de Belval, p. 8, indique aussi cet échange de ses biens voisins de Mouzon contre ceux que Tabbaye de Mouzon avait non loin de Belval : les Alleux de Nouart sont de ce nombre.

Les dîmes de ^eaumont furent données d'abord en 1179, aux moines de Mouzon, puis reprises en 1 198 par l'archevêque sur la part de sa sœur, pour en doter la collégiale que celle-ci avait fondée à Ligny. Le patronage du même lieu et les mêmes dîmes vinrent à l'abbé Renaud, par donation de Tarchevêque Guillaume en même temps que le patronage de la Besace. Cet abbé avait aussi, 1221 , par décision d'arbitre, obtenu les déci- mes des fermes que l'on bâtirait au Dieulet^ une partie des décimes de Franckeval, avec le droit de pêche en Chiers, de Brévilly à la Meuse'. Une chapelle ayant été fondée en 1252 dans l'église de Beaumont, le curé Hugues, en même temps doyen de Mouzon, obtint la nomination pour la première fois :

1. Les Bënédiclios se rëservèreDt une rente de SO écus.

8. Bn 1258, l'abbé transporte ses droits dans la forât de Dieulel à i*ar- cbevdqne de Reims, qui l'annexe à son domaine de Mouzon.

BT DU PATS DB MOUZON 71

le droit en appartini ensuite à Tabbé de Mouzon. Enfin en 1260, Jean de fiusancy, trésorier de Saint-Jean de Laon, légua àTabbaye une maison à Beaumont avec 400 1. parisis pour y établir une maison de religieux sans couvent et il y aurait au moins 0 Bénédictins : c'est Torigino du prieuré de Sainte^ Marguerite,

En Tannée 11 84, l'église Notre-Dame reçoit la cure d'/% de Tarchevôque, qui, dans sa charte^ nomme celte église son église spéciale.

Peu de temps après, en 1193, le seigneur de Raucourt, Âmaury, donna à Mouzon la moitié des moulins de ^aucourt ei de Pouilly, avec la moitié du vivier et de la pêcherie ; ces rentes ont disparu dans la suite sans qu'on sache comment. ()es donations furent confirmées trois ans après par Manassès (comte) comme suzerain dudit Âmaury, par un acte dont on trouve la copie au cahier de J. Haberl, sous un titre qui a fait pousser l'exclamation suivante à quelque fureteur ancien : c M. Habert ne savait donc pas le latin, qu'il n'a pas reconnu la donation des moulins de Raucourt ! La pièce est sigoée de l'abbé de Mouzon c Soibertus », de Gauthier, abbé de Laval- Dieu (on sait que ce dernier avait des biens à Haraucourt et Bcauménil), de Théodorus, doyen de Beaumont, de « Hubertns Porcinus de Raucorte ».

C'est aussi vers ce temps que plusieurs biens sis à Ville- moniry et à Euilly vinrent au monastère : Malhilde, dame do Villemontry, donna d'abord ce qu'elle avait dans les dîmes do ces villages (1197J. Plus tard ce fut Thibaut de Villemonlry qui donna les bois de Montbruu (1210) et tout ce qu'il avait dans les dîmes (1219). La dime de Villemonlry vint aux reli - gieux en 1294, par échange avec l'abbé contre d'autres reve- nus. Plus tard, nous trouverons les Bénédictins possesseurs de Oivaudeau et Villemontry, par suite d'une donation de Déchet à l'hospice (1679). Il en sera question à propos des éta- blissements hospitaliers.

Celte année 1294 est remarquable dans nos annales : l'abbé de Mouzon et le comte Louis V de Chiny règlent leurs droits respectifs et l'administration de la Justice dans les trois villages Ambedeux de Vaux, Euilly el Tetaigne. Ce point est étudié ailleurs à propos des droits suzerains de l'archevêque de Reims. Le changement que cette charte apporta dans la condition des habitants d'Euilly, les Bénédictins avaient un revenu de 10 1. tournois, provenant des aumônes des fidèles, amena l'abbé Bertrand à annexer ledit revenu à son domaine, et à donner

72 PRÉCIS d'unb histoikb db la tillb

aux religieux en écbange le droit qu*il aTÛI, lui, sur les dimcs et terrages d'Euilly, qu ils couservèreut toujours. Ce sont ces arrangeaients qu'euregistre ainsi le P. Deiabaut dans ses annales de Uouzoc : § Bertrand se trouvant redevable à ses religieux de io^OOO l. tournois provenant des aumônes, il les en indemnisa par la ce^ëion des dimes et terragt's d*Euillj. Il leur donna la même année, la dime de Villemootry en eoolre- échange de quelques autres revenus, b iP. 324).

On peut consigner que les moulins de Vaux fourDÎssaisDi en 1276, par legs de l'abbé de Mouzon à ses religieux» aoe rente annuelle : le moulin disparut au xvn* siècle.

Uassiniila, fille de Hugues le Loup, se retire au monaslèra de Mouzon et donne la moitié du moulin de Saint-Maroel avec les oblations du ban et tout ce quelle poœède dans ledit moa- lin (11^7.. L'arcbeTéque Guillaume donna une charte à ce sujet en i 198. Les Bénédictins possédèrent en cet endroit niie ceuse et une métairie dite de la t *eoBr iu Mmus ». Ces bieiis étaient probablement venus par le prieur de Thin le Moutier, car OQ sait, H. 140, qu*il y eut union des dimes de Boukicoorl et maison de Saint-Marcel, à Taumônerie de Mouzon durant la vie tant seullement dung nommé messire Thomas éd Qiaa* Ions, maintenant trépassé, avec le décret de Monsgr de Reims a. Thomas de ChAlous avait eu le prieuré de Thin» de Pierre llazard. en t3t0 : il le garda irente-uu ans. après quoi il devint lui*mè:ue abbé de Mouzon et mourut en 1 itk. L'abbavecooserra toujours des relations avec Thin \ qui lui avait donné ses pre- miers religieux et on li \it fort lard, eu 1350, acquérant encore des biens dans ce lieu. On trouve dans l'inventaire de 1516 un privilège de Robert, roi de France, portant confirma- tion des possessions de Téglise, principalemenl pour TAûi, avec les appartenances* près, bois, champs, pdiures et autres choses, avec U justice à Sdia/- J/iifC«««, et au lieu de Mot- iÙMS *. Dans le même ravon, nous leur connaissons aussi des ilrc'its à Xeu/'mdUcMS : ot etitiu, c*esl sur llnitiative de Tabbé Jacques que, avec le couseulemeul du chipilre, fut établi le villige de DomMtrg, sur k territoire de Tuin [1216). Il j eut lieu de fixer des limites aux terroirs de Launois et de Dom- merj inventaire 15t6\

c^î« '.eu; ^.îtlle pcis$ifdâit a<& ^r4 U l ':-.*<•*> fVfYS^, «i ctooTMAl avec Sig«7 ^t cette fot^; Wor ^«MwaAaae^ saa^^ *!« lis pÙMcit U rcoif». L*ar- cWct^«« «!• R«î»« «t •!«• lt««a«J ik> UmtiJiprfc

BT DU PAYS DE MOUZON 73

En nous rcporlaul dans une aulre région, nous trouverons Gui de Yonc donnant à Tabbaye la dime de ses vignes de Vaneg avec 10 sols de cens à percevoir chaque année dans le même lieu (1208). Plus tard, le même Gui échangea ces 10 sols contre 3 se[)tiers de froment en présence de 1 archcvê<]ue. (Inventaire 151 G). L*autel de Voncq avait été, au xii*' siècle, donné à Tabbaye de Mouzon. En 1220, donation de biens au fiuage de Verriir$s par la fille de Hugues le Sanglier, de Reoiilly, du consentement de Jacques Tripetel son mari.

Oches fournil aussi dès 1222, une rente d'un muid de fro- ment dont Renaud, châtelain de Mézières, aumôna Tégliee Notre- Dame. Les dîmes A'Auihê et à'A%iiruche vinrent à Tabbé André par Tachât qu'il en fil en 1228, à Thomas, dit Ecuiers. Enfin eu 1282, Thibaut, abbé, acquiert pour le monastère, de Gérard, dit le fiailly de Briquenay, une terre située sur le territoire à*ffarricourl* appelée la i/a/maùof», maieon, terres ei prés. Il donna en même temps une maison àHarricourt. Il y avait ainsi qu'à Bar de vieilles possessions, comme nous Ta montré le diplôme de 1023. Lmvenlairc de 1516 rapporte que le cbambrier de Harricourt doit aussi aux religieux 28 1. mon- naie de Mouzon. Il y avait eu en 1284 des acquisitions à Bar : moitié du li«^rs du moulin, pour le prix de 10 livres, forts pro- vinois, vendue par Jean de Tenon, écuyer (H. 1 59). Quant à la Malmaigon Tabbaj^e l'échangea en 1524 avec Robert de la Marck contre une censé à Brévilly. Cette censé était connue sous le nom de censé La Marck : elle avait été rétrocédée peu auparavant à Robert et à Catherine de Croy son épouse, par le Chapitre d'Yvois pour la somme de 100 florins du Rhin et un palard par chaque florin.

Nous n'avons certes pas fait un complet dénombrement, de tous les biens qui échurent à Tabbaye 'jusqu'à la fin du xni*

Quand l'arcbevâque Maurice Lo Tellier 6ublit aon iéminaire de Keitns, l'abbé de Mouzon lui ooucéda sea bieua de Ilaricouri. Il a'agii de l'abbé CL Fr. de Joyeuse, abbé commcnda taire.

2. L'abbaye de Mouzon avait dea biens aux Armoises, Grandes et Petites. Il y 8 « aux Arcbives de Nevera » des lettres d'octobre 1301, signées do l'abbé Vorrio et de tout aon couvent, al de Louis comte de Nevera et de Rcthel et de Jeanne sa femme (oucbant certain débat pour la justice et seigneurie de la ville d'Armoise la Petite. Cea lettrée sont scellées de quatre sceaux : le premier de l'abbé de Mouzon, il est représenté debout, tenant sa croaae; le aecond du couvent dudit Mouzon, aur lequel la vierge asaise sur nue chaise, tenant l'Bnfant Jésus ; le 3* de Louia comte de Hetbel, il «ai repréaenté à cheval, portant l'éeu de Flandre (voir la description, Soûl- trait 324) et la quatrième de Jeanne, héritière de Rethel, elle est figurée debonti tenant un oiaeau sur k poing.

74 PRÉCIS d'unb htstoibb db la villb

siècle. Et il est jusle de dire que ce serait une besogne aussi fastidieuse que peu utile de vouloir établir l'étal exact des possessions du monastère à toute date. Si pour le moment, nous nous en tenons à ce que nous avons dit, et si nous pro- fitons de rindication de Tinventaire de 1516 qui nous signale une bulle du pape Nicolas IV contenant plusieurs grands pri- vilèges pour Tabbaye et les membres qui en dépendent, Tab- baye mise sous la protection de saint Pierre et du Saint-Siège, observation à perpétuité de la règle de Saint-Benoit, garantie de tous les biens acquis et à acquérir (H. 140), nous résu- merons très heureusement notre analyse en transcrivant la partie du privilège qui concerne les biens et que nous emprun- tons à Jean Habert : La bulle est de 1 291 * et cite les lieux sui- vants : < ThinOj Morlarieu*y Rumiliaco^ Busanceyo, Poilleyo, ellomonie, Maceriis et de Tino; Sancti Martini et Sancti Dyo- nisii ecclesiam que habetis in villa de MosomOy Faloisia^Cmci^ BrioUSy Monthois, Uaricurte^ Illeyo, Flaveyo, (Floing) et Deneio (Daiguy), SedenSy YiUaH-Semay, Gyvongnes, Siesia, Francavalle: Caureio, Johannis villas Mons-domibus (novem domibus, Neufmaisons) Flabais, Sancto-Marcello supra Tinum Partem quam habetis in villa de Mosomo cum omnibus qui partem illam contingunt. Âllare de Rumiliaco, de Briolis, de Âtokum^t Haricurte et de Busenceyo, Altare de Saint Martini et Dyonisii et cetera alteria et bonaque in villa mosomense. » Sont rappelées la pèche dans la Meuse et la Obiers, la moitié des grosses dîmes et toutes les menues, la juridiction tempo- relle c et quicquid juris habetis in villa ville nove qui bellus tno»^vuIgariternuncupatur.— Villas que Siesia, Odunt*, Par- ronum, Breviliacum vulgariler nuucupatur. » Aussi la juridic- tion temporelle dans les villes de Remilly et (ÏAillicourt. La pèche dans Teau t aqua ville que dicitur Oduut et in predictis fluminibus quorum unus Mosa et aliter Carus vulgaritcr appel- lantur. La pèche du lac de Sorges. La pèche « ab ortu ilumi- nis qui vocatur Carus usque ad decursum fluminis qui Mosa vulgariter nuncupatur a Sedane quodam ca&tellano de Bullo- nio et Lucia eius uxorc intuitu pietatis (?) » La tierce partie de la forêt de Dieulei^ les villes de Bouffi et c AUamcurlem •,

1. Dat. apud Urbem veterem, 3 calend. junii, anno DomÏDi 1291, pon- tifical, an. 4.

2. C'est le llorlaios indiqué plus haut avec SaÎDtAlarcel-lès-Clavy.

3. Probablement Iforum, Mouron (sur Aisne), à l'abbaye de Mouzon (Téruelj.

4. YoDcq reçut une cbarte des abbés en 1334.

RT DU PATS DB HOUZON 75

AutrecoQrt, avec la Juridiclion temporelle. Forum rerum vcna- Hum quod fit in halajuxia ecclesiam et io predicta villa moso- mense » de.. . de Pure, de Clemeney, églises du diocèse de Trêves avec les dîmes grosses et menues et « domibus terris possessionibus » et tout ce qui s'y rallache, Téglise de Jam- bes^ etc. . Nous n'avons pu faire qu'une lecture défectueuse de cette mauvaise copie, et nous n'avons pas cherché à réta- blir le texte : mais elle suffit pour nous remettre en présence des lieux principaux autour desquels Tabbaye a assis toutes ses posiiessions. Nous relèverons encore en particulier les cures de Glemency et Pure que nous voyons à leur nomina- tion, et ils touchaient des dimes, ainsi qu'à Villy ; il se trouve un titre de l'abbé Hazard, de 1347, il proteste que le patronage et la présentation lui appartiennent conjointement avec l'abbesse de Juvigny : Il faut savoir qu'en 1187, un légat du Saint-Siège bénit à Mouzon l'abbesse de Juvigny, qui était sœur du comte Louis de Chioi^ et que delà vint sans doute le partage qui se fil des droits sur Pure et Clémency *. Cette bulle nous présente encore ensemble nos villages de Falaise, La Croix et Brieulles, ce qui ne doit plus laisser de doute quant à la situation des deux premières localités, ainsi qu'on Va déjà dit. Enfin la forôt de Dieulel figure ici et nous invite à faire remarquer qu'en 1258, l'abbé Gérard accorda à Tarchevèquo Thomas de Beaumetz et à ses successeurs des droits dans ce lieu, droits qui feront plus tard l'objet de contestations et demeureront attachés au domaine (V. Châtellenie).

Quant à Mouzon même, les abbés y possédaient toute une rue aujourd'hui détruite, allant du palais de l'abbé jusqu'au marché ou halle : ils exerçaient une justice spéciale, comme ils avaient dans les lieux dont ils étaient les seigneurs, savoir Cesse ei Luzy, Auirecourt et Rou/fy, Bretilly, Soupy (Autre- ville), RemiUy^ Sommauthe, loncç, ViUers-devant'Mouzon, Vaux, Euilly et Teiaigne en partie.

Les appels de cette justice se faisaient au château et cour souveraine de Mouzon, et sur les sept échevius qui, avec les hommes de fief et gouverneur, composaient cette cour, ils en

1. Les Annales Mosomagenses enregistrent cette consécration : « archi- episcopns crysma conseoravit sororem comilis Ludovici de Chisne, abbaUs* sam de Givine et eiusdem loci moniales benedicit. i

2. Dom Ganneron émet Topinion que le monastère de JuTigny est une des filles de Notre-Dame de Mouzon. Du moins c'est ainsi qu'il pense expliquer la supériorité que Tabbé de Mouzon prétendait sur ce couvent. On sait qu'il fut fondé par la reine Ricbilde en 873,

76 PRÉCIS d'une HISTOinE DB LA VILLE

QommaieDl trois. Nous avous déjà relevé quo les Béuédiclins avaieDl encore le droil de posséder les poids cl mesures, les hallages, stellages et mesu rages de toutes sortes de grains el marchandises, sons la hnllo ; Tabhô avait renlrelicD de cel éta- blissement (H. 141). Le moulin à la Vigne leur apparlenail; l'ahhé fioson Taviiil fait l'âtir eu 1020. Ils avaient plusieurs cens sur des maisons, des Jardins de la ville, sur des terres el des vignes du ban. Ou voit, par exemple, une maidOQ ainsi désignée : « 4 sous de cens sur une maison au favJbùwg Saint- /Vûfiiii, vendus (1287) par t Therricus de Mouzon. » *.

L'inventaire de 1516, que nous avons si souvent cilé, nous fournirait bien d'aulres renseignements encore, dont le plus important nous parait èlre, môme pour Tobjel de ce chapitre, rénumération des personnages qui assistèrent et participèrent à sa confecliou. Ou y lit, en efTet, les noms de : Jean Oiloier, abbé do Mouzon: 2^ Jean Gabriel, prieur de Saiul^JuliiM: Hugues Hanel, prieur de Beanmonl; 4"* Alain Jehan, pré- vost de Cesse; 5^ Jehan Rencler, prévost de Rox9rulle\ 6<» Lam- bert Aignot, chambiier de IJarricouri; T"* Henry de Crucenach, prieur de Thin-le-Mouixer; %" prévost de l'église de Mouion; 9<* Roger do Custine, diacre ; 10^ , novices. Nous trou- vons ainsi léunies toutes les maisons qui étaient alors sous la dépendance de notre abbaye.

Lo Pouillé do 1300, qu'il eût fallu relever plus haut, pour dénombrer le doyenné, nous fournit quelques autres données n'iatives aux paroisses extérieures à ce doyenné. Los abbés sont patrons à : 1" Cauroy^ Parrocbia de Caureto, doyenné d*Hennonville. '2'' Launois (P. de Aluoto), Saint- Marcel (P. de S. Marcello), Neufmaisons (P. de Novem Domibus), Tldik' le-Mouiier (P. de Tino), Prieuré de Thîu, doyenné de Launois.

1 . \a porlefcuillo H. lit montre qu'il y hvail quanlilé do torret el vîgnft payant dos cens ; des prt^s dont le foin rentroil à l'abbajo ; plusieurs nsi- sons À U f Cirond Porto » soumises & dos icdevanccs. El, d'autre part, qae l'abbé ou Tabbayc payait à divers, aux échcTins et justice de RetnîHy, de iirévilly, d'Autrccourt, d'Oncq..., au cb&lcau de Haucourl, dei loomai (rro^sts ou menues pour diverses charges.

l.es autres portefeuilles do nos archives départementales nous doonertieot nombre de diHails analogues, sur les pclitos donations laites de tous côléi. dans les villogos environnants, à Daigny, i Yoneqt à FùlaHe, à SsAil-Mr- rrvFionf, à Auh'ecourt^ etc., etc.

Nous y lirions mOme que le Mont-Pieu poyait une redevance à l*abbijrs, ro qui nous am^n« è dire que l'abbé de Mouzon a parlidpé à Is fbhdsIlM dit la célèbre C'.hartreuso, et donné un champ, connu sous le ttoa dfe fil

KT DU PATS DE MOUZON 77

^^ Mezières (P. do Maceriis), ifohon (P. do Moiibaiiig], Saini- hlarUn-sur-Bar (P. R. do Marliao) et ^oulancouri (Berlau- :ourl» Sapogne (P. de Sapoingne), Elaire (P. de Esler), Znmes V. de Lumn), Uannogne (P. do S. Marliao de IlaDOgola], JoyoïiDé do Mezières. Buzancyy CkaMlon-sur-Bar* (P. de CbaBlellione), Bneul/es-sur Bar (P. de Brioli8),*doyeDné de iiraodpré. b^ f/univille (P. de Johaunis villa parva), doyenné iu Gbàlelel. 6^ Vancq (P. de Vonco), Prieuré de SainU-Vau- i^HTff, au doyenné d*Âltigriy.

PoBtéiieuremeul àcello dalH do 1306, des acquisilions nom- breuses eurent encore lieu, et nous avons quelque peu em- piété sur ces faits ; mais noire intention D*élant pas de les exprimer par le menu, c'est avec intention que nous avons procédé ainsi. Nous ne nous arrêterons plus que sur les alié- nations de biens, qui se firent surtout pendant l'abbatial do Claude de Villers. L'abbé Jean Gilmer, qui avait tout fait pour son monastère, après avoir eu la douleur d'assister au siège de ItiSI, eut encore le cb&grin de voir s^introduire le système des commondos dans les abbayes, et la crainte que la sienne ne fût sonsir lito à la régularité ; aussi se démit- il pour rede- venir sinij l<: [rieur de Tbin. Mais il n*ëcbappa pas au mallieur qu'il prévoj^ail et constata que, sous son successeur, Claude de Villers, les choses allaient de mal en pis. I. en mourut de chagrin (1531). L'abbé Claude, quelque peu avide, affenna quantité de terres à bail emphytéotique, afin d*en tirer immédiatement plus de profils, et sut faire ajouter à son titre d'abbé de Mou zon, ceux d'abbé commendataire d'Elan et de prieur du Val- des -Ecoliers. Le temporel souffrit énormément des mauvaises spéculations, de régies mal établies, et les reve- nus se trouvèrent diminués d'une façon considérable. Le P. Fulgonce rapporte qu'en même temps nombre de chartes, vieux titres et escriptures de l'abbaye furent disf/ersés çà et pour, en apparence, assurer leur conservation ; en réalité, pour en tirer quelque argent. Ajoutons que sous lui la discipline se relâcha cousidérablemenl et que le spirituel ne souffrit pas moius que le temporel. Le malheur des temps, les guerres intestines et de religion frappèrent consécutivement l'abbaye. En lbG7, elle fut sollicitée de fournir des subsides, et aliéna des héritages à Poaron, au Faubourg^ les moulins i'Toncq,

i. On a des leUrcs do Hugues, comle de Graadpré» et de Marie, sa femne (Henri V el Marie do Garlande, 1210) qui reconnaisfenl TablMye propriélaire des grosses dîmes de CbâUllon.

78 PRlfCIS D*UNB HISTOIRE DB LA VILLE

Aulrecourù el Semillyi ainsi que des biens au Moni-Notré^ Dame (aujourd'hui Baybel), à la forêl UUm^ le moulin Roland j etc. Un peu plus lard, nouvelles demandes, nouvelles aliénations ; loule la parlie du jardin, située derrière les gran- ges de rhôlel abbatial el conlenanl 45 verges, est donnée raojennanl !00 écus ; la métairie entière du Mont- Notre-Dame est vendue pour 204 écus.

Le portefeuille H. 165 (Arch. des Ârdennes) nous renseigne sur les opérations fâcheuses dont il vient d'être question. Pour les biens dToncq et de Mouzon, on voit, par exemple, que 120 à 1 40 arpents de terres incultes furent cédés à bail emphy- tbéolique à Jean Dupuis el Henri Poulet, laboureurs, à charge par eux d'y bâtir une maison et une grange avec étable, et de payer annuellement 14 sctiers 1/2 de grain, bon et loyal fro- ment et avoine. La papeterie de Rouffy passa à Jean Grosdi- dier, marchand papetier, demeurant audit Rouffy, paroisse d'Âutrecourt, pour 60 1. par au. Plusieurs jardins, situés sur le Fossé, vers la porte de France, furent accordés pour 1 sou 6 deniers de rente à Jean Blampain, Robert Holain, Guillaume Lecamp, Jacques Oudinet, etc.*. On y lit aussi que le revenu temporel des abbayes de Mouzon et d'Elan, fut baillé à Jac- ques Carbon, marchand de Charleville, à charge par lui d*en- tretenir les bâtiments, de payer les portions congrues aux curés des cures dépendant desdites abbayes, d^acquitler et payer les^ décimes ordinaires et les pensions des moines, et de payer à Tabbé, en son hôtel, à Paris, ou à son ordre, la somme de 17,000 1. par année*, quartier par quartier.

C'est un bail de la 6n du xvu® siècle. Ou sait qu'à cette époque Tabbaye valait environ 1 5,000 1. à Tabbé et 12,000 aux religieux alors au nombre de 25. On a un détail des revenus et droits seigneuriaux de T abbaye à ce moment, et perçus à Mouzon, Remilly, Sedan, Balan, Bazeilles, llly, Francheval, D^uzy, Pourru-Saint-Remy, Givonne, Villers-Cernay, Pouilly, Beaumont, Brieulies-sur-Bar (H. 496 et H. 177). On trouve pour 1743 :

Excèdent des recettes (1742) sur lesdépenses. 2,884 1. 7 s. 0 d. Revenu ordinaire de la niense conventuelle et des offices claustraux T,077 1. 12 s. 9 d.

1 . Le bail de 99 ans a été passé dovaul Richard, le 14 mars 1677.

2. Le Père ^ulgeoce é<irit, dans It préface de sa chronologie, que Tab* baye valait trente mille francs à son abbé.

BT DU PATS DE MOUZON 79

Recette extraordinaire : vente de 98 muids

7 setiers de froment 42,028 1. i4 s.

Vente de 48 muids 7 setiers 2 d^avoine. . . i,896 1. 6 s. 9 d.

Rentes constituées 883 I. 10 s. 6 d.

Total de la recette. . . 25,793 1. H s. 9 d. Dépenses ordinaires et extraordinaires. . . 25,003 1. 3 s. 8 d.

Pour 1769, les recettes elles dépenses étaient expriinées par les chiffres de 23,891 livres.

La mense conventuelle touchait annuellement :

i^ De l'abbé, 20 muids de û^oment, i d'orge, 3 1/2 d'avoine.

Une somme de 1370 1. prise sur les revenus de la racnse abbatiale pour la pitance et le vestiaire.

3<* Les cens et redevances en vin (sauf les dîmes de l'abbé) sur les vignes de Mouzon.

4* Les vigDcs du Val-dcs-Moines ; les poules qui se lèvent sur les habitants des deux Remilly et d'Aillicourl, Brévilly et Autruche ;

5<* 136 cordes de bois, 5 milliers de fagots, 500 de paille que lui fait délivrer Tabbé ;

6<» Les religieux ont le droit d'avoir des troupeaux de bêtes blanches, à part, suivant les ordonnances de la ville ;

L'abbé paie le chirurgien, le couturier et le sergent qui servent les religieux.

Leurs charges consistent en un dîner qu'ils doivent le 22 janvier de chaque année au curé, au marguillier, au maire, aux deux échevins, au greffier et au sergent composant la justice dToucq, après qu'ils ont assisté à Tanniversaire solen- nel d*il<2a/d^ro», archevêque de Reims, fondateur de Tabbaye. Nous n^oublierons pas que les religieux étaient en particulier seigneurs de Pouron, Flaba et parlie de Mouzon, et possé- daient WalmonUrme. Dans un état des biens, droits, cens et revenus, dépendant de Toffice du prévôt de Tabbaye, pour les années 1663-1684, nous trouvons les détails suivants : « Eu Tabbaye de Notre-Dame de Mouzon il y a un office de prevost estably pour créer el continuer, en l'absence de M. Tabbé, un tnaire^ trois échevins^ un sergené et autres officiers de justice dH chaque village dépendant de ladite abbaye, pour y faire exercer la justice tant es-dits villages qu'en la justice de XAu- mosne qui s'exerce eu ladite abbaye, à cause de quoy lui appartiennent les rentes cy après déclarez.» . Appartiennent audit sieur prévost les jeux de quilles, qu'il admodie es jours des fèteo des villages et les valets de la feste luy doibvent venir

80 PRÉCIS D*UNB HISTOIRE DB LA VILLK

demander permission de faire la grande danse, et ont cou- tume en venant demander ladite permission de luy apporter quelque présent.

Nous parions ailleurs de cette justice do l'Aumône. Elle nous rappelle ici que les menues charités de Tabbaye étaient aussi convenablement dotées de cens et renies sur des maisons et jardins, à Mouzou et faubourg, el dont la citation aura du moins quelque intérêt topographique (H. 173).

i" La Grande-Rue, depuis la porte de France jusqu'à la porte de Bourgogne (jadis Saint -Denis) : Jacques Aliain, 9 s.; Coffin, 12 s. 3 d.; Uumay, i 1. 6 s. 8 d.;(]eorgcs Rosoy, 2 1. 7 s. Il d.

2* Rue des Juifs ou Roujeux : Pierre Richard^ 3 s. 4 d.; Jean Doulct, 11.;

Rue Saint-Martin : Nicolas Hanin, 13 s. 4 d.; Durban, pro- cureur du Roi, 10 s.;

Rue Bernard : Jean Doulct, 17 s. 0 d.;

Rue du Trou-Bilieux (aujourd'hui des Egouts) : do la Vaux, avocat du Roi, t4 s. 1 d.; veuve Docquin el héritiers veuve Ninès, i 1.;

' Rue des Moulins : Pierre Descoulcurs el Jeanne Desmou- lins, salante, 12 s. 3 d.;

Rue Dieu (détruite, c'est en bas de cette rue qu'était l'an- cien Hôtel-Dieu) : Pierre Peschenard, 13 s. 4 d.;

8<> Rue de la Mothc : Hlondelct le Maigre, 3 s. 4 d.;

9^ Faubourg : le Curé, 5 s. 6 d.; Jean Marlincourl, 2 s. 3 d.

Nous clorons celle revue en citant le résumé de l'état des recettes et dépenses de la mense conventuelle, entre le l'i* avril 1787 el le !«' avril 1788 :

Les recettes montent à 28,702 L 6 s. 6 d.

Les dépenses en argent s'élèvent à. . . . 28,662 1. 10 s.

Excédent des recettes 39 1. 16 s. 6 d.

Nous arrivons à la veille de la dévolution. Les droits sei- gneuriaux vont être abolis; les corvées el autres servitudes sei- gneurialesseroulsupprimées sans rachat ni indemnité. Lesdroits féodaux seront échangés ou rachetés moyennant compensatioo. L'im|)6t sera payé par tous et chacun proportionnel lemeut aux revenus. Les charges publi«]ues seront également réparties. Les privilèges seront supprimés, elc, etc.. C'est du moins ce qui, en premier lieu et au premier moment, parait entendu enlre les députés de la Constituante. Mais les réformes finan- cières amenèrent quelques modifications à ces articles el ras- semblée décida que tous les biens du clergé serajenl dédarés

ET DU PATS DE MOUZON 81

«

bien» oaiiooaux 9I pris par TElat pour 6lre vendus* Rslalive- msDi 4 la religio»! lies ordres et eongrégalions mouaaUques fureut abolis. Tout oela était arrêté avant le 14 juillet 1790. Il est bien aisé après eela de conclure ce que devinrent les biens de nos Bénédictins. Quant à la façon dont on procéda à leur aliénation, pous n*eu ayons pas le détail et nous nous borne- rons à quelques indicalions que nous avons pu recueillir dans les registres municipaux de la ville. Il eût élé instructif peut- èire de retrouver la déelaratlon faite par Tordre du roi, par le h. P. Dom Nicolas U9li% prieur de i' abbaye de Notre-'Dattie. des titres et papiers contenus èe archives de eetle abbaye, déclaration formulée en M pages et demie de grand papier ; ainsi qu'une déolaration du même, relative à la mense conven- tuelle, 6 pages ; une autre encore détaillant tous les biens et retenus quêlconi)ues, soit appartenant à la maison conven- tuelle, soit perçue k ses proflts. Il fiit fait aussi un inventaire, 9 pageSf du mobilier des religieux « Et enfin, le môme prieur Dom Melb, fournit un catalogue des livres de la bibliothèque desdils religieux, écrit sur 113 pages* Le tout fut reçu paf le SQcrélaire ÂUaire« le 9 mars i 790* On conserve dans nos Ard)i- ves départementales (H. 183) un cahier in-folio de 46 feuillets oentenani précisément ce dernier catalogue, dans lequel nous remarquons une histoire de Mouzon, in-folio sur Vélin, manus* crite. Il y avait quelques autres manusôrits précieux, appa- remment perdus, certainement dispersés» Des années 14111, 1495, 1496, 1500,on trouve aussi plusieurs in-folios imprimés gotUques. le total des livres imprimés s'élève à S,463 volu- mes. Les bâtiments de Tabbaye et l'église passèrent à la ville qui y établit plus lard et successivement divers services : un dépôt de mendicité, une gendarmerie, des écoles, Thôtel de viue, h justice de paix et finalement THotel-Bieu. De Téglise on fit la paroisse, Saint-Martin étant presque tombé de vétusté, la commune en vendit les démolitions et le terrain. Quant aux religieux, le décret qui prohibe les vœux leUr promet de pour- voir à leur subsistance par une pension convenable. Dès le Il mars 1790, plusieurs d*enire eux sont reçus par la munici- palité qui enregistre la déclaration qu'ils font de sortir du monastère et de vouloir jouir de la pension visée par le décret. Le R. P. prieur, Nicolas Melin, vient dire qu'il y a déjà huit religieux dans ce cas, que ladite abbaye n'est composée que de douze membres, compris le comparant, et d'un frère cou- vera ; il prévoit les mêmes dispositions dans le reste de la Communauté. C'est pourquoi il va être un gardien insuffisant

6

82 PRÉCIS D*UMB HISTOIRB DB LA YILLB

du mobilier, archiTes et bibliothèque, à la consenration des- quels il ne peut veiller, déaué qu'il est de tout aide et secours. Au surjdus, il est religieux comme les autres et ne doit pas souffrir de son titre de supérieur qui le retient seul à son poste. Il demande en conséquence que son vœu soit transmis à l'As- semblée nationale.

Le procès- verbal de ce Jour, tl mars, contient les déclara* tiens suivantes :

Dom Louis-Simon Viard, le 24 mai 1726, à Saint-Dizier.

Oom François-Frédéric Bemutz, le 4 août 1758, à Bouillon.

R. P. 0. J.-B. Lequy^ le 4 janvier 1746, à Bouillon.

R. P. 0. Jean Parmet, le 15 juin 1748, à Montmédy.

R. P. D. Philibert-Pierre Forestier, le i" septembre 17^0, A Mouzon.

R. P. D. Urbain Barrez, à Bouillon, le 10 février 1714, tàtn- laire du prieuré régulier de Saint- Venant dHirson.

R. P. D. Jean-François Lespagnandes, le 6 septembre i728| à Toul.

R. P. D. Jean-Pierre Couirier, à Auby-sur-Moselle.

R. P. D. Christophe Arnould, le 24 août 1747, à Aozevise (Verdun).

Frère Joannès Qutfi^iifme/, profès et convers, le 10 août 1746, à Beaumont.

R. P. 0. J.-Pierre Leguy, le 2 juillet 1731, à Bouillon.

R. P. D. Guillaume- Louis Mangin, le 23 mai 1748, A Longwy.

Le 14 avril, J.-B. Gnickard, religieux profès attaché àFab- baye de Sery-Ies-Abbeville, vient aussi déclarer qu'il abdique la vie monastique.

Nous relrouvons de nouveau, comparant, Dom Guillaume- Louis Mangin, à la séance du 29 septembre 1790, sont aussi insérés les actes de profession de Bemulz et J.-P. Lecuy, de Bouillon. Et quelque jours après, c'est le prieur, Nicolas Melin, natif de Verdun : sa profession à Saint- Vannes de Ver- dun, et celle de Christophe Arnould, sont transcrites au pro- cès-verbal dudit jour.

(A suivre.) N. Goffart.

ANNALES DE DOM GANNERON"

CHARTREUX DU MONT-DIEU

CENTURIE XV depuis l'an 1400 jusques à l'an 1500

M6rt de Philippe le Hardy, 85* comte de Rethelois

L'AN 1405

Je ne fais point icy menlion de ce prince comme fondateur de la chartreuse de Dijon, bieufaicteur de celles d'AbbavilIe, de Monstrueil et du Moot-Dieu, ny comme comte de Flan- dres, duc de Bourgogne, comte d*Artois, etc. ; mais seulement comme simple comte de Rethelois, dont il avoit espousé Théri- tière. Il fut ûls du roy Jehan et frère de Charles le Sage, qui luy donna le duché de Bourgogne, et iuy procura le mariage de rhéritière de Flandres, de Nevera, de Rethel, etc., ce qui fut| à ce que disent les historiens, une faute pour un roy lant sage, d'autant que les successeurs dudit Philippe se servirent de cete puissance et domaine pour suppéditer le royaume de France.

Ce ne fut pas sans cause que ce Philippe fut appelle Hardy, pour l'aclion qu'il lit en Angleterre et à Reims, au sacre du roy Charles 6, comme portent les annales. Il eut de sa femme trois fils et trois filles, asçavoir Jehan qui luy succéda et porta le nom de comte de Nevers du vivant du père. Le fils fut Anthoine de Bourgogne, qui fut appelle comte de Rethel et duc de Lembourg ; et le 3®, Philippe qui fut comte de Nevers et de Rethel aussy par après.

Les filles furent Marguerite, qui espousa Guillaume de Bavières, comte de Haynau, Hollande et Zélande. La seconde, appellée Marie, espousa Amédée premier duc de Savoye, qili fut par après esleu pape au concile de Basle et appelle Foelix 5. La troisième fille fut Catherine, femme de Léopold, duc d'Au- triche.

Le confesseur de Philippes le Hardy fut le P. Philippe Fro- * Voir page 781, tome IV de la Aeviia de Champagne.

84 ANNALES DE DOM OANNBRON

ment, de|'9r4ro de S. Domiuiquo^ qui fui par après évesque do Neverli

L*aa 1384. le duc Philippes mil la preoiièi'â pierre jde la cbaHréUsede Dijon, le 15 mars, qu*il fil dédier à Tboûtiëurde la Sainte Trinilé, TaQ 1388, en ÎDlenlion de luy servir de mausolée, lanl à luy qu'à ses successeurs.

Il se mesia si avaut daus le scismo de Clémeal 7 séaul à Avignon, que plusieurs de ses sujecls se révollèrenl contre luy et allèrent demeurer ailleurs, tl esl bien vray qu*il n'es - toit seul qui suivoil ce paHy, ei\r plusieurs aull^s adoroient rimage do la beste aiusy que lu^ ; et mosiue ou tint une assemblée à Reims, non d'ecclé-siastiques, mais de plusieurs grands princes pour adviser quel party on devoit suivre.

Philippe le Hardy, qui craignoit qU*ou ne prist résolulloD de répudier son Clémenl ?, n*y voulut s'y trouver; mais ton fils le duc de Nevers y assista avec l'empereur WenCeslaâ, Cbarles, roy de Navarre, le patriarcbe de Uiérusalem, Lovit, duc d*Orléans, le comte de 8. Paul, les ambassadeurs d'Au* glctcrre.

Ce pauvre prince fui grandement belliqueux et espuisa si foM ses ihrésors qu*il mourut bien endeblé ; car, voulant faire (esle à Loys, duc d'Orléans, il s'engagea fort el fut tousjours assez inforluné toule sa vie, el mesme le roy de Navarre donna une grande somme d'argent à un Anglois pour l'em- poisonner ; mais le galand fut appréhendé et escartelé avant que d'effectuer son meschant dessein.

Il eut aussy de merveilleuses prises, quand le roy Charles (i fut déclaré maieur et qu'il se veid déboulé du gouvery«men^ du royaume ; mais son mal creut encore davantage, après que le roy fut devenu hors du sens, voyant qu'on luy préféroil le duc d'Orléans, son compéli leur d'ambition ; à raison de qaoy voulant eu avoir sa revanche, il amassa gens qu'il slipendia chèremeni, et qui luy firent vuider ses finances, si que sa veufve le voyant mort bien chargé de deblés, ue voulut se porler pour hérilièré et renonça à lous biens meubles ; en sigtië de quoy, comme dil Meyer, elle alla avec grande solenuité, fort bien accompagnée à son lombeau,o{i elle mil saceincture, bourse et clefs.

11 mourut donc Tan 1404 ou 1405, selon les autres, à fialle en firabant, quelques historiens disent qu'il fut enterré et son cœur porlé à Dijon; mais ils s'abbusenl, car il fut enterré tout entier aux cbaftreul de Dijon, bien qu'il soit mori à Halle

CQABTRBUX DU UONT-PIRU 8Q

OU Hm1| coQUi^e on prononce. Marguerite, bh lemme, ne fui inhumée avec luy, ains avec son père Loys Malao, en TégUse de S. Pierre de Thle, après qu^elIe fut mor(e d^une mort subite catisée de grandes ftischeries qu^elle avôit eu depuis le decez de sôti mary. Aucuns disent qu'elle mourut l'année mesme que luy, mais cela t)e peut estre, ou bien faut que ce soit la suivante.

Le duc Philippe ayma toujours passion^ment les Chartreux, comme U tesmôigna édifiant la belle chartreuse de Dijon. Il est aussy au nombre des bienraîoteurs pour avoir, en tant que comte de Hethelois, admorty la renie des 3 aueues de vin qu'y donna TsaboIIe de Vouizièrés, dont il y a lettres dattées de Tan 1386, au mois àé Juin à Chalons sur Saoue. Il admortit epoore le muid de bled de rente de Wala donné par le noblj9 seigueur Jehan de Saulx, le tout gratis. Il fit encore plusiiaiifjB autres admorllssemenSp pour la grande aSÎBclion (comme pof^ Içnl ses lettres) qu*il portoit à Tordre chartretise, et eu inten- tion d'estre en leurs prières. Au calendrier de la chartreuse d*AbbevilIe, on lit au 27 apvril, jour qu'il mourut» qu*il a donné soixante livres de rente annuelle à ladite maison. Il a fait aussy quelques grâces aux chartreux de Monstreuil, de Paris et de fieaulne.

Anthoine de BoiirgQgiMf 86a oomte de Rethalois Je m*attends bien d'estre conlredy pour mettre oe comte en la liste de ceux do Hetbelois, car plusieurs n'en foui point mentioni mais Tout suivre Philippes de Bourgogne après Phi- lippe le Hardy, son père ; mais c'est autre chose de faire le catalogue des comtes de Retbelois, autre de faire celuy de Nivernois, car je ne dis point qu'Anlhoine ait esté oomte de Navers, ains seulement comte de Retbelois, duo de Lembourg et obastallaio de l'Isle^

Les lettres que nous avons au Mont-Dieu de luy pour plu« sieurs concessions qu'il a accordé en tant que comte de Retbe- lois i mesme après la mort de ses père et mère, monstrent bien que nous ne parlons point à la volée. J'accorde néantmoins qu'il fut peu de temps oomte de Retbelois ; oar, bien qu'il por^ tasi du vivant du père le nom de oomte de Retbelois, o'estoit seulement un litre ; mais après sa mort il fut réellement oomte de Retbelois Jueques à ce que, l'an 1406, il fust fait duo de Brabant et duc de Lembourg, par le testament de sa tante Jebanoe^ duchesse de Brabant, femme de Wenceslas (qui est inhumé à Orval}» k raison de quoy par manière d'accommodé-

86 ANMALB8 DB DOM QANNBBON

menl, il transféra le comté de Rethelois à gon frëre Pbilippes de Bourgogne, comte de Nevers et baron de Donzy.

Ânthoine espousa en premières nopces Isabelle de Luxem- bourg, comtesse et héritière du comlé de S. Pol, Glle de Wale- rand de Luxembourg, connestable de France, et eut d*elle deux fils asçavoir Philippe qui fut comte de S. Pol, et en après aussy duc de Brabant après la mort de Jebau, sou aisué, qui moururent tous deux sans héritiers de leur corps. La seconde femme d* Anthoine de Bourgogne fut encore appellée Isabelle de Luxembourg, mais qui estoit fille de Jehan, duc de Gorlitz, et esloit duchesse de Luxembourg, par don que luy en fit son oncle Wenceslas, qui mourut Tan 1406; mais ladite Isabelle estoit duchesse do Luxembourg par droit seulement d*hypolhè- que, car Tempereur Sigismond en JouisEoit réellement. Sa première femme Jehanne, qui mourut l'an 1408, fut enterrée à Furnes, au temple de S. Gudule ou Gule, et pour monstrer que le comte Ânthoine Tayma plus que la seconde, il voulut estre inhu iné auprès d'elle quand il fut tué, l'an 1 4 1 5 , en aous t en la bataille d'Âzincourt.

Pour revenir donc à ce que fit ledit Ânthoine estant comte de Rethelois, après la mort du père, il demeura sous la régence de sa mère Marguerite, et firent ensemble plusieurs biens à la chartreuse du Mont-Dieu, leur remettant la somme de trente deux livres d'argent que les anciens comtes avoient coustume de lever sur les habilans de Bairon ; car, comme le Rethelois estoit souvent foulé de gensdarmes qui alloient et venoient sur la frontière, et que les villages dont les comtes estoient sei- gneurs primitifs ou advouez en estoient exempts, quelques autres qui n'estoieut du Rethelois, voulans jouyr de cete grâce, se cottisèrent à quelque subside envers le comte de Rethelois pour estre participant de cote grâce de n'estre foulez de soldais ; le village de Tasnay luy fit une taille annuelle de la somme de 40 1. d'argent pour la nourriture de ses chiens de chasse (laquelle s'appelle encore la taille des chiens); le village de Bairon estant en son entier et encore sur pied, se cottisa aussy à une autre taille appellée le droit du giste, qui estoit de 32 1.; mais bien que ces tailles ayent tousjours duré, ils n'en ont pas esté par après moins foulez qu'au paravant.

Or donc, comme les officiers du comté de Rethelois avoient coustume tous les ans sur Bairon, quand il estoit en sa splen- deur, ladite somme de 32 1. pour le droit de giste, et qu'ils eussent esté longtenips sans en rien recevoir depuis la ruine' dudit village, les religieux du Mont-Dieu ayans Ja commencé

CHARTBBUX DU MONT-DIBU 87

d'acquérir terres audit Bairon, et prétendant de poursuivre d'acquérir le reste, craignans que lesdits ofQciers du comté ne vinssent à redemander ladite somme de 32 1. qu'on ne payoit plus, supplièrent madame la veufve, comme tutrice d'Anthoine de Bourgogne, son ûls, comle de Rethelois, de leur remettre cete somme, ce qu'elle fit volontiers par lettres données à Arras, l'an 1404, le 27 octobre ; et quand elle fut morte, ledit Anthoine son ûls, en tant que comte de Relhelois, ratifia aux religieux ladite remise que sa mère avoit faite en son nom, par autres lettres qu* il donna l'an 1405, sur la fin de l'année, d'oii il appert que ledit Anthoine a esté vsayement comte de Relhel.

L'AN 1408 Le B. Jehan Gerson assista, Tan 1408, au concile qui fut tenu à Reims sous l'archevesque Guy de Roye, il fit le beau sermon qui se trouve en la 2^^ partie de ses œuvres § 42, estant, il composa aussy le traitté de Visiiatione prœlato- rum, qui se trouve au mesme livre, 8 ^^3, pièce très riche et digne d'estre pratiquée.

L'AN 1409

Guy de Roye estant tué au chemin de Pise, Simon de Cra- mand fut fait. Tan 1409, 70* archevesque de Reims jusques à l'an 1413 qu'il céda la place à Pierre Trousseau.

Jehanne de Berletter, noble et puissante dame, mourut l'an 1409, le 3 febvrier, et fut inhumée au Mont-Dieu. Elle^ estoit femme de messire Jehan Norrent, chevalier seigneur de Bout, etc. et gouverneur de Rethelois, qui gouverna ce pays sous le duc Philippes le Hardy, et fil assez parler de sa dexté- rité durant les troubles.

L'AN Mid

Pierre Trousseau, 71* archevesque de Reims, qui avoit suc- cédé à Simon de Cramand, ne siégea que 4 mois, estant moit

l'an 1413.

L'AN 1414

Regnaud de Chartres, 72® archevesque de Reims, succes- seur de Pierre Trousseau, siégea depuis l'an 1414 Jusques à Tan 1439 qu'il mourut.

Miracles arrivez en Péglise de Donchery

Environ le temps du susdit Regnaud, archevesque, lors que

la guerre des Bourguignons estoit bien eschaulfée en France,

et qu'ils cherchoient de la mettre en proye, les ennemys firent

bien du mal en ce pays et spécialement à Donchery sur Meuse,

88 ANNALBS Dl DOM OANNIBON

il arriva ce qui est spécifié en ces beaux vers qu*Qo lil à eoBté de Tautei de relise de Donchery :

Q«Uie« BorgQiid» qnatattc* ^nm regoa pbaUaitM

Orbaqna mflitibi» Frandt notlr* foreii

Candidt terribili eam Martis lilia fronU

latff mnifiietas mesn ftiere manns.

Tone fdra Doncheriti Teaimu B«lloni per orat

Stipavit validia mooia noilr« viria .

laTadonl moroa rabidi, aonitoaque tubaram

Horriaoniia, BanUiri tartara nlf ra peliL

CUinor ad astra volât : lola fit clamor In orbe,

JvagimtQr g«aifai0 eltri per taira aMima.

At BOliia lafikrymia oeulo pîalatis asiioo

Vidîsii famuloa dux Ooesime taoa.

Angeliema eteuim per eompfla aostra catenras

Sosmna Oljmpiaêo miait tb «rea Dana.

NaiQ aobito torita tnms micoere comicia,

Cinctaqae marticolia cladstra fuera viris.

lanameraa adea Istfl cradebat in orbe

Tarrita mirifico moiiapa Calta cohora.

Fit faga, laxatla qiuBriiBt nigra eonoava loria,

Bt misari rabidia dilaoiantur equis.

Il y a un autre miracle rappoKë au mesme lieu, mais je ne sçay pas précisément en quel temps. Ce fut un certain orfèvre qui desrot)a l'argent qu'on luy avoit donné pour travailler à lîSparer la chasse de S. Onésime ; et comme il ne fouloit lay meeme faire ce larcin, il apposta ses varlela qui l'aydoieQl à ^availler à ladite nouvelle chasse. De quoy Irrité 8. Onésime, voyant que cet orfèrrc luy desrohoil si malitieusemeut ce que les fidels avoienl contribué si charitablement pour luy baalip sa nouvelle chasse, il le punit sur le champ, et il ne fut Jamaia possible au larron de se remuer de la place, jusques à ce qa*il eut commandé à ses serviteurs d'aller quérir ce qu'il leur avoit fait cacher ; après quoy il fut deslié de liens invisibles qui le tenoient garotlé. Ce miracle est digéré en vers saphiques» qui nous indiquent que S. Onésime faisoit aussy d^autres mira* des :

Saphico iam iam calamo recludam

Paaca de maltia : Telati paramper

Paivalo haorirem laticaa mariaaa

Vase per undas.

Dam (aber oapMv fabricarei alUm Aure«8 benni sitieDS areDas Cantus abaooadit aaera fraudoleoto Ifanara eorda.

Vaa teaabroao scelua expiaodom

Careara «aolU rapiaat eliaalaa >

CKARTBIBUX DU MQNT-PISU 89

Callidi, iussa Domiq! dicala Ûona an parafé.

Vioeil at ? afrat Onesimtlt arftas, Pandit atqaa alUa faeisua atib inras Née faber loto poUa aal novero Corpora greaiua.

Turba diversfs numerosa curnint Parlibus, Ciirtuw ftipuli reporUot El liios goudens Oneaimé canUt Cœtus hoùares.

Trespas de Philippe de Bourgogne, 8f » comte

de Rtthelob

L'AN HI5

La bataille d'Âziucourt, entre Blahzy et Ruisaeauvtlle/fut doDuée Tan 1415 entre les ÂDgloie et François, oïi lès nostrés 7 eurent du pire, car il y en demeura bien dix mille; él entre Iceùt moururent coinbattans iei deux frères BottrguigfnOfKS cbmtés de Rethcl, Âulboine de Bourgogne qui eétolt alors due ^rabani, ei Pbilippes Bourgogne, comte Netrers él de Beibelois, qui avoient tousjours esté bons François malgré Jehan , dgo de Bourgogne, leur frère aisné partisan de TÀngloiSr

Noetre comte Philippes espousa en premier nopeei U fille d'Euguerrand, seigneur de Coucy, et en secondes Bonne d'Artois, fille du comte d^Ugel, Tan 1413, le 20 juin^ de laquelle il engendra Charles de Bourgogne, son successeur, et Marguerite mariée à Baudouin 4, comte de Hainàu, et Mario mariée à Amé, comte de Moiienne, fils du duc de Savoie: mais d'autres comptent aulrenienl cecy, car ils disent qu'il engendra d*Alix, fille d'Enguerrand, comte de Coucy et de Soissons (qui fut tué en Hongrie], un fils appelle Philippes qui porta titre de comte de Rethel et mourut jeune avant sod père. En après, il espousa Bonne d'Artois, fille de Philippes, eomie d*Eu, de laquelle il eut deux fils asçavoir CharleSf son suoèesseur, et Jehan d'Estampes qui furent tous deux comtes de Nevers et de Rethel, l'un après Vautre. Thévet adjoute qu'il eut auesy une fille âppellée Elizat>eth, que le fils du duo de Olèves, Âdolfe espousa; mais d'autres disent qu'Elisabeth estoil fille de Jehan d'Estampes et non de Charles de Nevers. Quand le comte Philippe fut mort, Bonne d'Artofs sa veufve espousa Philippe le Bon, duc de Bourgogne, de laquelle il n'eut point d'enfans. Quant à nostre comte PhilippOi il fut rapporté à Eslans, il est inhumé. Yoicy son épitapbe :

Proteetor populo, mttiii boati, Tir vMaituti Bt patar orbatia, bao isoal boa IoquIq.

90 ANMALSS DR DOIC QANMBRON

Ttntmn fient iaveneoi Franei pro principe qcoram

Anglam per Regem enm ooneo proceram

Cernitar td Blangi, dnoi pngnant omine mcMto

Crispini feeto eum Dooe fretre mori.

Bx boe iam leohrymas Nivernis Regique leetis

Lingue Philippe taie tem bene prieras.

In numéro Chrieti quo CLaM CVCVLVs état obisli.

Ces lettres numérales dénotent Tan 1415 que mourut le comte Philippe, et qui est exprimé encore au vers suivant qui se trouve au mesme lieu.

oCtobrIs DefLet qVoe abeCIDIT angUCVe enela.

Voicy le second épitaphe du mesme prince qui se trouve encore à Bslans :

Cy giet très grand et très poîasant pnnce de très noble méoMMrt Philippe comte de Nevers et de Reteat et baron de Donzjr, pair et grand chamherier de France, fils de très haat et très prâsMii prince Philippe^ fils de France, dac de Boargogne^ comtade Plà»- dre, d'Artois et de Bourgogne^ sire de Salins et seigneur de MaH»- nesy et de très haute et très puissante princesse madame Margue- rite de Flandre» qni trespassa à la bataille d'Agincourl lez Blangi au service da roy alencontre des Anglois, le jour S. Grespin, 25 oetob. 1415.

Ce bon comte Philippe est au nombre des bienfaicteurs du Mont-Dieu, pour avoir par lettres solennelles ratifié la remise de 32 1. que sa mère et Anthoine son frère comte de Rethel avoient faite au village de Bairon pour le droit du giste, comme nous avons dit. Il donna aussy une bonne somme d'argent à D. Jehan Buffet, prieur du Mont-Dieu, pour luy ayder à l'acquisition dudit Bairoo, vers Tan 1407.

L'AN I4i9 Jehan deRoucy, fils de Simon, comte de Roucy, et de Marie de Coucy, ayant esté fait 63' évesque de Laon Tan 1384, mourut l'an 1419 et fut inhumé à Brayne, avec ses père et mère. Il fut parent et conseiller du roy Charles 6. On lappel- loit, pour sa bonne vie et grande modestie, ordinairement le bon évesque de Roucy, laquelle appellation luy est aussy demeurée après sa mort.

L'AN 1421

Le vénérable père D. Bernard de Colonia, 29' prieur du

Mont-Dieu, vivoitTan 1421 auquel il fut absous de sa charge,

à cause qu'il n'enlendoit point la langue françoise. Ce fut grand

dommage que ce grand homme ait esté si peu de temps prieur

GHABTBBUX DU MONT-DIBU 91

au Mont-Dieu pour la grande dextérité qu'il avoit à gouverner. Je crois qu*on ne trouvera guères de chartreux qui aient esté tant employez comme luy, ayant esté prieur huit fois en huit diverses maisons, pour le grand zèle qu'il avoit à l'observance. Il le fut à Trêves l'an 1396, à Strasbourg Tan 1416, à Liège, à Cologne d*où il estoit profès; à CoDflueDce, au Hont-Dieu et en deux autres.

Estant prieur de Strasbourg, eu esgard aux mérites de sa personne, on le fit assister au concile de Constance, il souscrivit à la session 20, comme on peut venir au 3* tome des conciles de rédition de Surius, page 871. Il mourut Tancien de Cologne l'an 1440, le 15 mars, ayant eu pour compagnon de profession le B. Henry Kalkar, ce grand et fameux doc- teur.

*

En la carte du cbappitre général de Tan 1440, il y a : Ohiii D. Bemardus, senior monaehus domus Colonia, qui fini priar in ocio domibus ; et au calendrier de Cologne, on lit au 1 5 mars : Obilus D. Bemardi senioris Auius domus ^ qui eêiam ob zelum ordinis nosiri in plurimis domibus prioratum iênuii. Il fut aussy visiteur du Rhin.

L'AN 1422

Charles 6, roy de France, surnommé le bieo aymé, mourut l'an 1422. Nous avons plusieurs privilèges de luy au Mont- Dieu, par lesquels il conBrme nostre Justice et nous députe des gardiens d'icelle.

L'AN 1426

Estieune de Givry, 75* évesque de Troyes en Champagne, ayant siégé 31 an[s], mourut Fan 1426, aagé de 92 ans, duquel il est porté : çuod gregwn suum laudabUiisr paverii^ et omni^ bus viriuiibus episcopo dignis plenus fuerit. Il estoit natif de Givry sur Aisne, proche d*Altigny, village appartenant à Tar- chevesché de Reims.

Trespas du B. Jehan de Oerson, chAncellier

L'AN 1429

Nous voyla enfin arrivez à Tannée du glorieux trespas du B. Jehan Charlier, natif de GrersoD, duquel j'ay autrefois dressé quelque discours panégyrique qui sembla un peu trop exaggératif de ses louanges à quelques bons esprits qui n*a- voient peut estre veu ce que d^autres plus anciens et plus sensez en avoit escript au paravant.

Pour ne point donc rien dire du mien, mais rapporter sim- plement ce que d'auCres en ont dit, Je citteray simplement leur

^i ANNAtH^ DIB DOH QANKVliOK

diro, aSa qu on w pens^ poini que Je suis trop graaâ amyâe^ gens de ce pays,

La B. Jelian de Gerson se relira donc, comme nous avonS; dit cy dessus, à Lyon pour éviter la Tureur du duo de Bour-» gogoe et de ses parlisaqs qui luy eu vouloieut à eause qu*U esloit trop bammo de bien et qui avott escripl oonlre les fausses, maximes du docleur Jehan Pelil, qui approuvoil rbomicidû. du duc de Bourgogne qui ayojt fait tuer le duc d'Orléans. Il se relira en Téglisé de S. Paul de Lyon, il vivoit comme soli- taire, s'addonnant seulement à prier et à escrire, et comme il se yeld approcher à la On de sa vie, voulant de plus en plue s*addonner k rhumililé el mendier les prières du ciel et de U terre, il asçemblpii ordinairement plusieurs petits enfauts en, réglisé de ii. Paul devant la grande messo, avec lesquels il. s'enfermoit, et après leur avoir lenu quelques petits propos' de pitié, il leur faisoit dire après luy : Mon Dieu, mon créa- teur, ayez pylië de vostre pauvre serviteur Jehan Gerson >i liù tel personnage si fameux et si combléde mérités voulant- ainsy Implorer l'iulercession de ces petites boucheà innocentes au passage effroyable de la mort qu'il allendoit en bref. Cec^' est porté sur la fin de ses œuvres et l'autheur du câlhéchlâtnâ' historial le rapporte.

Il fit son testament (comme il est porté en la 2^ part, de ées œuvres, en l'épistre envoyée aux P.P, Géleslins) Tan 1498 en novembre, par lequel il laisse (oui ses livres tant composeft par aulres que par luy mesme aux Célestins du couvent i'k-i- vignon, à la charge qu'il les presleront aux pères chartreux quand ils en auront besoin. Il escrivit austfy ausdîts èhâr- itsuwn les suppliant d'accélérer les suffrages qu'ilfi luy àvoieoi promis devant sa mor(. Il procura aussy qu on luy (isi un anniversaire en Téglise de S. Paul, il devoit estre Inhumé, ainsy qu'il se lit en quelque papier esoclpt de. sa propie maiOf avec les deux épistres précédentes, il y a :

Nomine patrie el fllii al spirltus sanelt primitiift invoeatO) liotum sit omnibus quorum intéresse paterlt quod anno Domiiii 1428, dio 21 octob-i nos P. camerariua et capitulum ecclesiœ sanctî'et glorio8i9simi Pauli Lugdunensis, conccssimus et conoedimus per présentes ex cerlis el legitimis caiisis veneirablli Vnagislroel Dàminô' Joanni de Gerson, sacrœ tbeologim prbfessori el cancellarlo Pari- siens! el sacerdoti Rehiensis diœcesis anniversariam fpanis et ttiil* perpelttum more sofito per nos annuatiiti in dicta Molesta fâdeft-» dum et celebrandum die 14 deeembris inerastina videlléel B. LueliB qda die feiiom est célèbre S, NioMii Remeniif afpiiiepls-

cdAiitâtttJx MOHt-otftti 93

cop{, et iti iali daiidâ est mando et ffloattis Christo plrasdictus Idafisos (iH âSdil) âiino 1865, notice^èlmos preelerea eidfitn Joanni Uberaliier loâ»m Bepullarœ In noëlria locls ad hoc deputaiiSi net iam occupalis eligendi pro m facullatem. in auluB rai taaiiinobittni sigillam nosltiim duximus presenttbus apponendum ^uoo et die ^nlbus siipra, betiodietiis Dmi, Bat, tiat.

fin BUtl^ da oaeyi il y n daoa ia mesma aecooda partie da aasiJiotraaBoo UalaoïcDli qu'il appelle i0siaw^Hi1m perêgrini, en iaâiiii eo prose ei eti Vera. Âpr^s dotio plusieufs tnérveillol ai pluateui^ escripts admirables, comme il de l\il mis à escrire sûr le caûtique des Câtitiques à rtaslàtiqe des P.f. Chartreux, V^û 1429, il ire^passa sans Ta voir achevé ; ce Irailté se irouvp eu te 3* part» de ae» œuvres et commence aiosy ;

Amu le, 9âfcer ordo Gartâsiebâls, quoniara amas mo prôximum tttltkd, et ideo proxitnum argamento Chrisli, quia féai^ii în me miseneordiàln t amori^ quoqUe lui prubatio operis est eihlbitio. Trieenarinm namque post mortem meam indultam, prius fieri placuK phBvenire me vi vente. Ueditattis sam mecum si quam operis vicis^liudlnem vaeua seneelus mca posset adferre ; subift mot aMimnm petitio vestrae devotiotiis modo facla per noubollos et vofoin ipi.ivi vice omhium, quateous super eautrca Éàntieortim seHberet allqaa qaàliscumqoe stddtositas mea, etc.

la fin duquel iraUlé, sou frère, prieur des Gàleetiua de LyoOf a ajouté cee mole :

Gomplevit î^ta doctqr elevatus hoc opjus egregium super caotica caulicorum apud Lugdauum Gailiœ aauo Domiui 1429 die sabbatî, uena meo^i^ jnlii» duodaolma a vero die eiusdem meusis aono «ta- tjs au0 66 ipler verba oratiouis spiritum Deo devotô reddidit, et diilcibiis Quoc j(ut piè créditer) amplexibos et uêculis dileeti spousi ^rfreitur, de quibus io uitimis suis caoUcis taotaet tam aublimi^ jnira au|»tilitate et aSèclùs suavitate dulci gulUire valet odor parata loodulelus est. Yale, mi Domine et fréter et unici tui germaui CœlesUui quondam tibi cbari in hoc cœuo relictl cerain apad pomioum piam agere oou désiste.

Sou épilaphe se trouve eu la circourërence de sa s^iiiiure et encore eu la muraille prochaine, proche de son escusson, et dit atnsy :

Mtgbatii |>arfi letiei Yiflittrblis umâ JodDHem Ptvealtiita meriUs Qertoo cogooniae dieimii. Paifkiaa sacra ptofeiBor Uitoltgi» ClMuiif acdafi» ^ul taac^Uarina^ aine Ifiilano Doniiù oNibpi quaUti at^as ipigaao JHQao, lace i^Ut sujpeiot^ JuUi dttojiUBft.

94 ANNALBâ DE DOM OANNBRON

Dèsqu^il fui mort» son frère le Gélestin le manda à A..., archeyeaque de Lyon, qui luy rescrivit la sulyaote en laquelle on veoid bien en quel estime il le tenoit, jusques à Tappeller martyr, et qui n*a jamais eu son semblable :

V. P. F. Joanoi de Gersoo, priori Ccelestioorum Lagduo. Vene- rabilis paler recommeodatione prœmissa in eo qui abstergit omnem lachrymam ab ocalis suorum. Margarttam blc nuper in ecdesia emioentius rutilantem in vigilia Margaritœ virginis eins gloriosœ hospitis describitis migrasse. Margarita esse c.oncupierat dum adbuc tenera et iuvenili carne tegerelur» et margaritam inveniens vendidit omnia qaœ in desideriis carnis babuit vel habere potuit ut emeret agrum illum, cuius iam piè credimus eum Beatum esse possessorem ; altéra (si non fallor) repromissio patriarcbœ nostro Abrabœ facta a Deo venerabllis pater vobiscon- cessa est. llle uamque Deo palri carnem suam in unico filio iraroolans, angelum ne iugulum lilii admitteret invenit. Vos vero Deo similiter patri omuipotenti carnem propriam in unico Ger- mano (committo te, inquit, omnipolenti Deo, cbarissime fraler) ne iugulum Satbanœ inveniret, angelum (piè credo) Deum invenit, et cum altéra Margareta virgine eius palroua et bospita lucidas sedes accepit. Conveoiebat namque mens eius devota Margaritœ virginis notis. Illa draconem vicit et crepuit victus, iste similiter vicit tortuosum serpenlem, et ab eo superalus mansit confusus. Illa crudelitatem Olibrii superavit, iste Olibrias vestes (ut legalem sequar sapientiam) omnino despexit. Noverat enim plenè pius noster pater quod qui roollibus vesliuntur in domibus regum sunt. Dixisseque libeat post tantos buius sœculi honores, ubi primus paler almœ universitatis Parisiensis re et nomine ac merito exis- tebaty qtiœ inter capteras universitates sicut sydus radiât matnti- num ; ubi tantis rerum copiis et beneflciorum valoribus abunda- bat, pro veritate longum passum exiliom, etiam interdum in lingua quam non noverat, apostolicafretusdoctrina, sctvisse simul abundare et indigere, vicisseque vitia et servasse virtutès, confu- tasse bœreses et exaltasse veritates, in Gbristique gloriosa çonfes* sione et sua peregrinatione dévote obiisse^ martyrio non carere : multos namque sanctos